Transition numérique et transition écologique

INTRODUCTION :

"Le numérique est une force transformatrice, dont on ne connaît pas encore la destination. Or c'est exactement l'inverse pour la transition énergétique, où le but à atteindre est clair mais les moyens à mettre en œuvre ne le sont pas toujours". Daniel Kaplan, cofondateur et délégué général de la Fondation internet nouvelle génération (FING)

Au XXI ème siècle et dans notre schéma de société occidentale actuelle, il paraît impensable de vivre sans notre ordinateur ou smartphone. Ces outils de communication qui nous accompagnent au quotidien sont appelés Nouvelles Technologies de L’information et de la communication. Elles nous permettent d’échanger, de liker, de donner une opinion ou encore de lancer des rumeurs qui se peuvent être toutes aussi absurdes que finalement véridiques. Notre époque, en pleine avancée technologique, connaît également une seconde transition et non des moindres. C’est la transition écologique. L’humain tente de se replacer au centre de son activité tout en essayant de préserver l’environnement dans lequel il évolue.

En prenant en compte et en mettant en exergue ces deux formats de transition (numérique et écologique) nous nous sommes demandées : Les NTIC et la transition écologique, une réelle convergence? Pour répondre à cette problématique nous aborderons le sujet en trois parties distinctes que seront les enjeux environnementaux, les enjeux sociaux et les enjeux économiques de cette possible convergence.

Notre analyse s’inspirera d’un corpus de texte soigneusement sélectionné par nos soins et, pour mieux appréhender les enjeux, sur l’exemple des plateformes collaboratives.

Il nous faut donc, avant toutes choses et pour éviter tout amalgames, effectuer un travail de définition.

Transition écologique : La transition écologique est une évolution vers un nouveau modèle économique et social, un modèle de développement durable qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux. La transition écologique repose sur deux volets essentiels que sont l’innovation sociale et sociétale et l’innovation technologique

TIC & NTIC : Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont définies comme « les outils issus des nouvelles technologies de l’information et de la communication », la téléphonie mobile, le micro-ordinateur, les logiciels, les modems, Internet... ».

Plateforme numérique : une plate-forme est un service occupant une fonction d’intermédiaire dans l’accès aux informations, contenus, services ou biens édités ou fournis par des tiers. Au-delà de sa seule interface technique, elle organise et hiérarchise les contenus en vue de leur présentation et leur mise en relation aux utilisateurs finaux. A cette caractéristique commune s’ajoute parfois une dimension écosystémique caractérisée par des relations entre services convergents.

ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET PLATEFORMES NUMÉRIQUES

A/ Complémentarité - Enjeux communs

La transition écologique et les NTIC ont un enjeu majeur en commun qui est celui de réduire l’impact écologique de nos modes de vies. Et comme proposé en introduction nous allons s’appuyer sur l’ensemble des plateformes numériques pour rendre compte des enjeux liés entre NTIC et transition écologique.

Un enjeu environnemental commun évident est la réduction de l’impact écologique du papier. Effectivement, les plateformes numériques tels que les journaux numériques, les blogs ou encore les messageries numériques, permettent une lecture numérique. Par exemple, selon l’étude ONE d’AudiPresse du 22 septembre 2016, pour la période juillet-septembre, la lecture digitale (sur ordinateur, tablette, smartphone) représentent 49 % du total de la consommation de presse en France. Et comparés à une presse traditionnelle, les journaux numériques tendent notamment à une réduction de l’utilisation de papier, mais aussi des encres qui ne sont pas toujours bonnes pour l’environnement.

Il peut aussi s’agir d’un enjeu de consommation responsable pour lutter contre la sur-consommation et la sur-production. Effectivement par le biais de plateformes d’échanges ou de ventes de seconde main (par exemple Le bon coin), les consommateurs s’organisent grâce aux NTIC pour réduire leur impact environnemental. Comme le présente Patrick Arnoux, il y a un changement de paradigme, on passe du statut souhaité de propriétaire à celui d’usufruit. Les consommateurs privilégient des valeurs de liberté, de plaisir, de statut social, ils préfèrent louer plutôt qu’acheter. Et cette économie de la fonctionnalité où l’on achète un service et non plus un produit permet de réduire considérablement l’impact de notre mode de consommation sur la planète.

B/ Incohérence des pratiques

Cependant, le numérique se veut être dématérialisant, or c’est loin d’être le cas. On a besoin d’outils pour accéder à ses plateformes numériques, que ce soit un ordinateur (portable ou fixe), une tablette ou un smartphone…

Et comme l’explique Fabrice Flipo, les effets de premier ordre des TIC sur l’environnement sont nombreux. Premièrement leur fabrication implique l’extraction et l’utilisation de matières premières (ex 30 % de la demande mondiale de minerai d’argent, 30 % du cuivre, 12% de l’or …), la génération de pollution (notamment via les produits toxiques utilisés : solvants, acides…) mais aussi la consommation d’énergie. Puis leur utilisation nécessite également une consommation d’électricité importante (ces technologies représentaient 10 % de la demande mondiale d’électricité en 2013). Et cette consommation d’énergie augmente un peu plus chaque année, annulant les gains énergétiques obtenus par ailleurs sur les autres équipement électriques. Enfin, les TIC représentent aussi un flux de déchets important. Par exemple pour un téléphone mobile, le taux de tri ou de recyclage n’est estimé qu’entre 16 et 18%.

Françoise Berthoud, quant à elle, identifie des effets rebonds à l’utilisation des TIC. Effectivement, la possession d’un ordinateur familial est souvent accompagné de l’achat d’une imprimante personnelle, ce qui

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