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‘Supplément au voyage de Bougainville’, Denis Diderot

Commentaire d'arrêt : ‘Supplément au voyage de Bougainville’, Denis Diderot. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2021  •  Commentaire d'arrêt  •  994 Mots (4 Pages)  •  713 Vues

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‘Supplément au voyage de Bougainville’ est un conte philosophique écrit par Denis Diderot et publié en 1772. Denis Diderot (1713-1784) a été un écrivain et philosophe français des Lumières, auteur principale de l’Encyclopédie. Le ‘siècle des Lumières’ désigne un mouvement littéraire et philosophique européen du XVIIIe siècle fondé sur la raison qui permet de sortir des préjugés et de l’intolérance. Dans ‘Supplément au voyage de Bougainville’ l’auteur écrit un dialogue entre A et B, opposants deux façons de penser. Les thèmes principaux sont le colonialisme et la vie sauvage. Diderot compare l’homme civilisé et orgueilleux à l’homme libre et sauvage. L’extrait concerné est situé au deuxième chapitre, quand le vieillard du village décide d’adresser la parole à Bougainville et à son équipage au moment où ceux-ci s’apprêtent à laisser l’île. Le vieillard n’est pas triste de leur départ, mais il craint qu’un jour ils puissent revenir pour coloniser Tahiti.

L’enjeu est alors : comment le vieillard tente-t-il d’amener Bougainville à la réflexion? La vision péjorative du vieillard est présentée dans la première partie et le monologue du vieillard est abordée dans la deuxième partie.

I – La vision péjorative du vieillard

Quand les européens s’apprêtent à partir, le vieillard s’adresse à Bougainville pour lui demander de partir rapidement. Il évoque les conséquences désastreuses de leur présence à Tahiti: la fin de l’innocence et du bonheur, l’ acquisition du sens de propriété , la jalousie et la haine. Diderot qualifie les colonisateurs de «méchants»: il utilise des mots forts pour souligner cette cruauté: «se haïr», «égorgés», «féroce». Ce champ lexical détaille le comportement des Européen envers les Tahitiens et développe le champs lexical de la violence: «se haïr», «égorger», «sang», «pillé», «exposer» «flèches», «ennemis». Ce concept est accentué grâce à l’utilisation d’énumérations «nous sommes innocents, nous sommes heureux» tout en utilisant le passé composé qui renforce le caractère toxique des colonisateurs dont les conséquences sont encore présentes sur les villageois.

Diderot utilise les champs lexicaux de la violence et de la guerre pour mettre en évidence la vision réaliste et usurpatrice des Européens.

Le vieillard défend sa société basée sur l’innocence qui entraîne le bonheur «nous sommes innocents, nous sommes heureux». Le vieillard sous-entend de manière implicite que le fait que les Tahitiens soient innocents soit la raison de leur bonheur.

Ce bonheur est connecté à la nature «nous suivons le pur instinct de la nature» concept contraire à celui des Européens qui donnent une valeur plus importante aux objets : «lorsqu’on t’a enlevé une de des méprisables bagatelles […] tu t’es vengé».

Une autre source du bonheur des villageois vient de la co-propriété, concept que les Européens ne comprennent pas «nos filles et nos femmes nous sont communes» «nos mœurs; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes». Ici l’auteur choisit de développer le champ lexical de la propriété «tien», «mien», «communes», «à nous», «à toi» «appartient» accompagné du présent d’énonciation qui accroît le changement dans la société des

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