Pourquoi faut-il encadrer l’activisme actionnarial ?
Cours : Pourquoi faut-il encadrer l’activisme actionnarial ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hasnaa22 • 27 Juin 2022 • Cours • 914 Mots (4 Pages) • 337 Vues
Pourquoi faut-il encadrer l’activisme actionnarial ?
Ces derniers jours, plusieurs actionnaires et investisseurs se mobilisent pour changer la politique de l’entreprise dont ils sont copropriétaires en les incitant à adopter des pratiques qui prennent en considération les enjeux sociaux et l’environnementaux relatifs à son activité. C’est ce qu’on appelle « L’activisme actionnarial ».
L’activisme actionnarial est un moyen par lequel les actionnaires s’engagent à influencer la gouvernance d’une entreprise en exerçant leurs droits de vote, en déposant des résolutions lors des assemblées générales ou en ayant recours à des déclarations auprès du public. Autrement dit, c’est un engagement actionnarial qui sert à dénoncer les comportements de l’entreprises qui impactent négativement l’environnement et les droits de l’homme (telles que la pollution, l’exploitation abusive des ressources humaines… Etc.) afin de les imposer à opter pour des pratiques responsables et pour une finance qui assure le bien-être de la société.
Les fonds activistes ou les « Raiders » sont des organismes ou des investisseurs qui placent leurs argents dans de différents produits financiers, souvent des actions des grandes entreprises, sous condition d’améliorer la performance, la rentabilité ou le chiffre d’affaires de ses dernières dans le but d’avoir un bon retour sur investissement ou de vendre ses parts avec une plus-value par la suite. En cas de désaccord entre la stratégie de la direction générale et la stratégie du fonds, ils essayeront de la faire tomber. En effet, c’est ce qui s’est passé dans le cas de Danone.
Dès que Bluebell est entré en Capital de Danone en 2020, ils n’ont pas cessé de critiquer la performance financière et l’innovation de Danone par rapport à ses compétiteurs. Pour cela, ils ont appelé à la séparation de la fonction directeur de celle président et au départ du PDG de l’entreprise parce qu’il jugeait que sa présence est la cause des pertes de l’organisation. En outre, ils ont appelé à l’élection d’un président neutre et indépendant des anciens dirigeants. Emmanuel Faber, le PDG de Danone a fini par partir en 2021 sous pression du fonds.
Parmi les cas d’activisme qui ont fait couler beaucoup d’encres et qui ont fait parler les médias est le cas d’Herbalife. Alors que Carl Icahn considère Herbalife une entreprise légitime de marketing multiniveau, Bill Ackman l’a toujours accusé d’être une fraude pyramidale. En effet, les deux sont des grands investisseurs et de détendeurs de fonds à Wallstreet. À la suite des revendications de Bill Ackman. HerbaLife s’est fait payer plusieurs amendes et ses titres ont perdu de 35%.
Dans un monde financier qui prend rarement en compte les enjeux de justice environnementaux et sociaux, l’activisme actionnarial incite les pratiques de l’entreprise à évoluer et respecter le bien commun. En plus, il contribue à améliorer de la réglementation des affaires et du monde financier.
Cependant, il faut cadrer l’activisme actionnarial pour les raisons suivantes :
- L’activisme actionnarial peut être inefficace quand les activistes cherchent parfois à manipuler les profits, ça peut aussi mener à des comportements frauduleux et impacter négativement la performance du marché.
- Un activisme trop aigu diminue la prise de risque des entreprises et impact sa performance d’innovation.
- Il peut conduire à une fragilisation de l’entreprise, voire sa faillite.
- Il existe un type d’activisme qui s’appelle l’activisme négatif dont l’objectif des fonds est de baisser le cours d’actions de l’entreprise à travers des déclarations négatives sur cette dernière. En effet, cela détruit au lieu de créer la valeur.
- L’activisme actionnarial peut avoir des antécédents politiques et peut-être influencer par des lobbys afin de nuire à certains marchés financiers.
Une commission a été créé à Paris par le club des juristes, afin de protéger les groupes français contre les activistes, par l’encadrement des comportements de ces derniers. Elle a été présidée par Michel Prada qui est l’ancien président de l’autorité des marchés financiers, avec un rapporteur Benjamin Kanovitch, qui est un associé chez Bredin Prat.
La commission a séparé les comportements des activistes en deux types, le premier concerne le dialogue entre l’entreprise et l’un de ses actionnaires dans un cadre privé. Le deuxième la divulgation des différends aux marchés financiers par les campagnes publiques. Pour encadrer ces comportements, la commission a proposé d’éviter de les encadrer par la force de loi en créant des textes, mais il a proposé de les encadrer par des codes de bonne conduite ou des recommandations émises par l’AMF.
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