Sociologie de l’accompagnement
Cours : Sociologie de l’accompagnement. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ELizzy • 29 Septembre 2022 • Cours • 1 397 Mots (6 Pages) • 307 Vues
Sociologie de l’accompagnement
Avant-propos :
Ce cours sur la sociologie de l’accompagnement est un cours sur un objet « l’accompagnement » qui n’existe pas vraiment en sociologie.
L’idée est de voir en quoi il est intéressant de parler de sociologie de l’accompagnement.
L’accompagnement est un objet nébuleux selon Maela Paul. [pic 1]
L’accompagnement est un concept émergent, inscrit dans l’analyse d’autres objets (nouveau management public ; éduc spé ; politique d’insertion ; justice etc).
Il n’appartient pas non plus à un champ mais il apparait pour autant dans tous ces champs, d’où une certaine difficulté à dire qu’il existe en sociologie de l’accompagnement à part entière.
On va essayer de monter que faire une sociologie de l’accompagnement a de la pertinence.
Même s’il est difficile à appréhender, l’accompagnement représente un moyen euristique de traiter des sujets sociaux que d’autres ne permettent pas d’aborder.
(Ex : programme présidentiel d’E. Macron ; il fait référence 31 fois le mot accompagnement) même sur le plan politique le mot « accompagnement » est devenu incontournable.
Derrière l’accompagnement il est question d’enjeux individuels et collectifs.
L’accompagnement est aujourd'hui inséparable des enjeux sociétaux de notre époque.
La question qui se pose est pourquoi un tel mot a atteint un tel statut ?
Introduction :
L’accompagnement est devenu un terme récurrent, dans le domaine scolaire (tutorat ; apprentissage), dans le domaine de la santé (soins aux personnes âgées ; suivi psy par ex dans les évènements traumatiques), dans le travail social (l’insertion des personnes handicapées, au chômage, sortant de prison), dans le travail éducatif spé (foyer pour ado, prison, centre de détention), dans le domaine de la justice, dans le travail salarié (management ; coaching) …
Depuis les années 90 on constate une multiplication, une diversification et une complexification (plus sophistiqué) des formes d’accompagnement à travers les dispositifs mis en place. Il y a également de nouvelles procédures visant à formaliser ces formes d’accompagnement, et ces différentes formes s’imposent comme des lois de passages obligés. Aujourd'hui il est difficile d’échapper au processus d’accompagnement car les institutions s’en sont emparées en transformant ce qui est de l’ordre du volontariat en des injonctions.
L’accompagnement apparait donc comme un nouveau paradigme, dont le sociologue se doit d’analyser les conditions d’émergence historique, social, économique, politique ; les formes d’expressions et les enjeux qui sont rattachés à la notion « d’accompagnement » pour comprendre le monde contemporain.
L’accompagnement est un bon révélateur d’un certain nombre de contradictions sociales.
(Comme il n’y a pas de sociologie de l’accompagnement officielle on va donc voir des points de vue épistémologique)
Peut-on avoir un point de vue pertinent sur un tel objet sans développer un avis critique ?
L’accompagnement est quelque chose de positif et en même temps cela représente un coup social, c’est aussi un objet de contrôle.
L’accompagnement suggère l’idée que l’on est responsable de nos actes mais nous ne le sommes pas vraiment car nous sommes pris dans la mécanique de l’accompagnement.
En quoi peut-on dire que le phénomène « d’accompagnement » est nouveau ?
Est-ce que l’accompagnement est un phénomène nouveau ou est-ce simplement car on en parle plus aujourd'hui ?
En quoi serait-il un phénomène massif ?
Est-ce qu’il y aurait une augmentation réelle des processus d’accompagnement ? est-ce un processus vraiment incontournable ?
En quoi la nature de nos sociétés dites « moderne » (sociétés complexes, anomiques, libérales...), serait liée irrémédiablement à l’accompagnement ?
En quoi l’accompagnement serait-il un phénomène social total ?
Comme l’indique Maela Paul « L’accompagnement : une posture professionnelle spécifique » ; [pic 2]
Elle met en avant que l’accompagnement lui-même a une capacité de se penser autrement, elle dit également qu’il ne faut pas confondre accompagnement, soutient, aide etc.
Pour autant, l’intérêt de l’ouvrage est qu’il permet d’approcher ce qu’est la nature de l’accompagnement ; quelle est sa place dans l’histoire humaine ; comment on peut l’intégrer dans une perspective sociologique.
Elle aborde des questions épistémologiques sur la manière d’aborder l’accompagnement.
Maela Paul pense que l’accompagnement est symptomatique de notre société. [pic 3]
L’accompagnement est-il corrélatif ou contemporain d’un délitement du lien social ou une mode qui passera ?
L’accompagnement dévoile des processus sociaux où on constate que les individus sont en situation de détresse du fait même que l’on exige d’eux d’être autonome, responsable de leur vie, performant au travail et excellant dans la plupart des segments de la vie sociale.
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