Naissance de la sociologie

Chapitre 2 Quelques jalons historiques

I- Naissance de la sociologie, le contexte

Réf. Robert Nisbet, La tradition sociologique (1966).

Dernier tiers du 19e siècle : la sociologie apparait comme une science.

Comment cette science apparait ?

Trois révolutions travaillent la société de l’époque :

-la révolution industrielle

-la déstabilisation politique

-le développement des sciences de la nature

A) La révolution industrielle

• Le développement du prolétariat urbain attire pour des raisons diverses l’attention :

-des mouvements socialistes

-des instances gouvernementales (paix sociale)

-des milieux conservateurs

• Pour tous :

-perte des racines familiales, paroissiales, communautaires

• Karl Marx, dans Le manifeste du parti socialiste, oppose les relations « féodales, patriarcales et idylliques du passé » à celles qui n’ont laissées d’autre « lien entre les hommes que le froid intérêt et le développement des exigences du paiement comptant ». Mais les critiques des socialistes et celles des conservateurs ne sont pas les mêmes.

• Pour les conservateurs :

-disparition des valeurs supérieures de la société féodale chrétienne

-propriété = base de la société. Société anonyme (SA) = fragmentation de la société

-urbanisation = isolement, rupture des liens communautaires, désorganisation sociale

-progrès technique, travail en usine = risque de disparition du paysan, de l’artisan, de la famille et embrigadement économique.

• Pour les socialistes :

-« l’air de la ville rend libre », Hegel. Facteur d’émancipation

-ils acceptent le progrès technique mais ils critiquent la propriété privée des moyens de production, cause de prolétarisation, d’embrigadement dans l’usine, aliénation du travailleur

B) La déstabilisation économique

• La révolution française :

-fin des ordres et de la royauté héréditaire

-quelques événements législatifs comme la DDHC (1789), loi Le Chapelier (1791) abolissant les corporations et interdisant les associations (c’est pour cela que le syndicalisme arrive tard en France), transformation de la famille (1792), divorce possible, égalité des enfants légitimes en matière de succession

• Après la révolution française :

-l’instabilité politique se poursuit

-des idéologies antagonistes s’affrontent

-les intellectuels cherchent à comprendre cette société en mutation, caractérisée par l’individualisme, l’émancipation par rapport à la tradition (s’oppose à la raison)… Mais crainte de l’égoïsme, de l’atomisation de la société… Toutefois, l’individu, le citoyen, l’entrepreneur, la raison individuelle apparaissent.

C) La révolution silencieuse : les progrès des sciences de la nature

-progrès rapides en physique, chimie, biologie, médecine et applications industrielles.

-vulgarisation/importation des notions d’organisme et de fonctions, base des nouvelles sciences sociales. Sociologue « organiciste »

-référence à la physique : Quételet et la physique sociale.

-référence à la médecine : Durkheim et l’opposition normal/pathologique.

-notions d’équilibre et de dynamique pour expliquer le changement social. Les notions d’atome et de cellule vont aussi être utilisées par les sociologues.

Certaines sciences font des progrès de géants et vont dégager certaines lois. C’est un défis pour les sciences humaines et sociales qui feront des progrès plus tard.

Conclusion :

Pour tous, la question du lien social.

Tous les fondateurs sont tracassés par la rupture du lien social, par le passage de la société plus individualisée, la crainte de la perte des bases communautaires et de la cohésion.

II- Du côté

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