La virilité est-elle un cadeau ou un fardeau ?

La virilité est-elle un cadeau ou un fardeau ?

Naît-on homme, ou le devient-on ? Dans le dictionnaire, la virilité est l’ensemble des caractères physiques de l'homme adulte mais bien souvent, par « virilité » nous associons « force » « machisme » , un homme viril doit être un homme « dur ». En quoi être viril serait un avantage ou à contrario une contrainte ? Dans un premier temps nous allons voir les « avantages » liés à cette virilité puis dans une deuxième partie, pourquoi dans certains cas, être viril peut devenir contraignant; enfin, nous conclurons par une mixité du pour et du contre..

I.

Premièrement, il y a la réalité physiologique: l’homme est par nature doté de plus grandes capacités physiques que la femme, il peut avoir de la barbe, plus de poils, une voix grave et portante, muscles développés, etc.. beaucoup de particularités qui sont des critères associés à la virilité. Cette force physique naturelle est un avantage car cela donne l’assurance de mieux pouvoir se défendre soi-même ainsi que d’assurer la protection des autres; cette force est bénéfique si elle est utilisée à la bonne mesure, par exemple, le patriarcat: Ce modèle du père qui assure protection et autorité peut être au départ rassurant s’il ne conduit pas à l’oppression.  La virilité chez un homme est « la normalité », ainsi ceux qui ne le sont pas doivent apprendre à l’être s’ils ne veulent pas être considérés comme des marginaux de la société (exemple: extrait de la cage au folles/ Scène de la biscotte/ Edouard Molinaro/ 1978/ https://www.youtube.com/watch?v=ErnZEnWsFmI) Où le personnage efféminé doit apprendre à être viril... «Il faut que tu apprennes comment un homme doit tenir une biscotte.. » On peut alors sous-entendre qu’être viril de nature peut être un privilège. Les traits de la virilité comme la colère, la force.. sont vus comme des qualités relativement positives pour un homme ; on dira qu'il a du tempérament et ne se laisse pas faire, alors qu'une fille en colère sera vue comme hystérique et sachant peu se contrôler.

TANSITION:

Mais la virilité n’a pas que de bons côtés, il existe une réelle pression sociale qui pèse sur les hommes, où l’éducation joue un rôle crucial….

II.

« Tu seras un homme, mon fils » (Rudyard Kipling). La virilité n’est pas qu’un privilège de dominant, c’est aussi un fardeau : l’interdiction de toute sensibilité, de toute pensée anti-autoritaire, de toute révolte contre ses supérieurs hiérarchiques, etc.. de la même façon que l’on a éduqué les petites filles aux tâches ménagères et à la coquetterie, la société nous contraint à un modèle d’éducation qui conduit les petits garçons à devoir être virils, par les jouets (épées, camions, armes en plastiques, bricolage…) ou encore par les films avec des super héros masculins  comme Zorro, Rambo, Batman, etc.. qui donnent un modèle de virilité où la force domine. Le sexisme et les stéréotypes dans les livres pour enfants qui viennent aussi renforcer ce modèle …Dès le plus jeune âge, les jeunes garçons sont soumis aux codes de la masculinité. Ils se voient dans l’obligation de faire preuve de leur virilité : être forts, compétiteurs, contrôler leurs émotions, ne pas pleurer, au risque de se faire traiter de « fillette ». Dire que l’on a besoin d’aide est perçu comme un geste de faiblesse. Certains garçons sont alors confrontés à la solitude. Ils intériorisent des émotions, qu’ils ne libèrent pas sous la peur d’être comparés à des filles. Exemple dans le livre d’Edouard Louis « En finir avec Eddy Bellegueule » où l'enfance et l'adolescence d'Eddy Bellegueule est torturée à cause de ses manières efféminées qui ne sont pas bienvenues dans ce village où les hommes sont éduqués sur le modèle de la virilité et voués à passer de l'école à l'usine sans contestation possible. Ce modèle ne permet pas aux jeunes garçons de se sentir bien avec leur masculinité car on les oblige à la prouver sans cesse. Ce modèle est aussi très bien décrit dans la chanson de Eddy de Pretto « Kid » : « Tu sera viril mon kid, Tu brilleras par ta force physique, ton allure dominante, ta posture de caïd, Et ton sexe triomphant pour mépriser les faibles » cette chanson qui parle de virilité abusive à été inspirée de sa propre expérience, ou comme Eddy Bellegueule, il ne devait pas aimer la danse ou le chant qui sont jugés trop féminins « Je devais avoir les épaules fortes et dures rien que pour marcher dans la boue et ne pas pleurer » « Je jouais le jeu du garçon qu’on attendait de moi en apparence » Les garçons sont poussés à être aptes à se bagarrer, à être puissants, vaillants.. Autre exemple: La bande annonce du film « The Mask you live in » réalisé par The Representation Project qui exprime la pression sociale portée sur les hommes. « Arrête de pleurer. Arrête avec les larmes. Arrête de pleurer. Relève-toi. Ne sois pas émotif. Ne sois pas une chochotte. Sois cool. Sois un peu un connard. Personne n’aime les mouchards. Les potes avant les putes ! Ne laisse pas une femme contrôler ta vie ! Quelle tapette… Tape-toi une meuf !  Sois un homme !  Cette pression dangereuse pèse sur la construction identitaire des jeunes garçons. « Les mots les plus destructeurs que chaque homme entend lorsqu’il est un jeune garçon, c’est qu’on lui dise d’être un homme » résume Joe Ehrmann, entraîneur et ancien joueur de football qui est un sport d’ailleurs encore souvent assimilé aux hommes et à la virilité. Nous avons aussi vu en classe les publicités sexistes (souvent envers les femmes qui sont infériorisées) mais récemment nous avons pu constater un changement de bord, le sort serait aussi réservé aux hommes: certaines marques n’hésitent plus à mettre en scène un homme objet sous un axe humoristique…ou pas : LG, Contrex, Darty. «Aujourd’hui, évolution des moeurs et parité obligent, les femmes accèdent au pouvoir. Plutôt que de copier les hommes, elles affirment leur différence et cultivent un style personnel. Pour les accompagner dans leur conquête, STABILO leur dédie un surligneur exclusif, NEON, qui s’affranchit des codes masculins et revendique un style délibérément féminin ». explique l’agence de presse et de relations publiques de Stabilo dans un communiqué de presse. Cet exemple donnerait-il la place au matriarcat ? Y aurait-il une abolition de cette virilité envahissante sur la société? Le matriarcat existe bien mais sans être l'opposé du patriarcat puisqu'il refuse la hiérarchie et l'oppression qui sont les côtés abusifs de la virilité (exemple des femmes battues ou de celles obligées de porter un voile..). Les sociétés évoluent, les rapports de force en leur sein également. Nous pouvons considérer la civilisation occidentale actuelle comme étant passée d’un patriarcat modéré et protecteur pour les femmes à des causes féministes qui peuvent parfois manquer de modération mais déjà méprisant des hommes depuis quelques décennies.

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