Exemple PES Educ spé
Dissertation : Exemple PES Educ spé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emma Brou • 9 Février 2021 • Dissertation • 1 622 Mots (7 Pages) • 1 631 Vues
Emma BROU – 54a1 PES, Dissertation Blanche
L’Homme au cours de son existence agit par rapport au regard que les autres lui porte, ce qui nous fait être quelqu’un que, naturellement, nous ne sommes pas. C’est ce qu’explique Jean-Jacques Rousseau dans son livre Emile ou de l’Education. En effet, il explique de l’essentiel pour chaque homme est d’être, de penser, d’agir comme nous fit la nature. La société, sa culture, les Autres nous font agir comme ce que les hommes veulent qu’on soit. De ce fait on peut se demander comment l’éducation peu passer de l’état de nature à la culture sans le pervertir ? Dans un premier temps je montrerais que la société est un moyen de conditionnement à la culture puis dans un deuxième temps je montrerais que la culture peut passer par la nature.
Dans la société actuelle, nous agissons tous plus ou moins par le regard des autres. Personne n’agit dans le but d’être détester, mais bien dans le but de plaire à tout le monde, être le plus apprécié, aimé des autres.
Pour illustrer cette idée, on peut prendre l’exemple d’un enfant écartelé. Ce dernier est un enfant qui va s’adapter à toutes les situations, va voir de grandes capacités d’adaptation dans le but de plaire à l’Autre, de ne pas être dans une situation de confrontation, il va être l’image de l’« enfant parfait ». Lors d’un stage en protection de l’enfance, j’ai pu remarquer ce genre d’attitude. En effet, la Mecs, dans laquelle j’étais, accueillait une jeune adolescente de 12 ans. Cette dernière s’adaptait à toutes les situations, peu importe les professionnels qu’il y avait sur le groupe de vie. Les professionnels, d’un jour à l’autre, changeaient les règles concernant les devoirs, certain voulaient que l’enfant fasse tous les devoirs de la semaine le même soir d’autre demandaient juste à faire les devoir du lendemain. Cette jeune n’avait aucun soucis d’adaptions, elle faisait sans jamais montrer de signe de rébellion. Est-ce dans le but d’être l’enfant parfait ou bien par crain de l’éducateur ?
De plus, en temps qu’éducateur spécialisé il faut faire attention à la façon dont on agit, on parle. Si on agit dans la spontanéité, on peut se retrouver dans une position de toute puissance et donc transmettre aux autres ce qu’on veut qu’il soit.
On peut définir la toute-puissance éducative comme étant un état dans lequel on reste enfermé dans sa subjectivé, dans sa dimension « imaginaire » comme l’a décrit Jacques Lacan. Lorsque l’image que l’éducateur se fait du « réel », qui n’est en fait que la sienne, raisonne en lui comme une réalité absolue tant pour lui que pour les autres. L’éducateur n’arrive alors plus à sortir de sa propre perception au monde, on peut dire qu’il est dans une vision autocentrée. Dans cette subjectivité, l’Autre accompagné n’est plus perçu par l’éducateur en tant que sujet mais en tant qu’objet, il ne lui reconnaît pas la possibilité d’avoir sa propre vision du monde et d’avoir sa propre interprétation du « réel ». Prenons exemple d’une sortie supermarché en MECS. Au foyer, les samedis après-midi, souvent, nous proposons aux jeunes présents une sortie en ville pour faire des achats, selon les demandes et les besoins qu’ils peuvent avoir. Les places dans la voiture sont limitées. De ce fait, la plupart du temps, nous donnons priorité aux personnes qui ont des achats spécifiques à faire ou des besoins identifiés. Un samedi, au moment de partir, Céline, enfant accueillit à la MECS, nous demande si elle peut venir avec nous. Nous lui expliquons que nous n'avons plus de place et que, comme elle n'a rien en particulier à acheter qui ne presse, elle devra attendre la prochaine fois. De ce fait, cinq minutes avant de partir, Céline arrive et nous dit « ça y est je sais ce que je veux acheter ! Je veux un livre ! ». Céline c’est donc empresser de trouver une excuse pour pouvoir sortir avec nous, en dehors de la MECS. Que cherchait-elle en réalité ? Acheter son livre, trouver à la dernière minute ou bien sortir avec ses éducateurs de références, pour avoir un moment plus individuel ? Je trouve que cette histoire montre bien comment en tant qu'éducateur on peut se montrer « tout-puissant » par moment. Ce fonctionnement incite finalement les résidents à acheter tout et n'importe quoi pour pouvoir prétendre aller en sortie. Mais si on accepte d’abandonner l’attitude de toute-puissance impliquant la conviction qu’il pourrait décider pour l’autre, l’éducateur s’expose logiquement à la potentielle résistance de l’usager, à la subjectivité de l’autre. L’usager est alors une personne dressée, dans le sens dresser un animal ; étant dans une potion de crainte, de peur face à la toute-puissance, s’efface lui et ses désirs pour laisser place à ceux des autres.
Pour continuer sur l’idée que nous agissons dans le but précis d’être reconnu par les autres en tant d’Homme, Homme appartenant à une société, j’aimerais parler d’Itard et l’enfant sauvage. La société, qui venait de découvrir un enfant abandonné dans la nature, s’est senti obligé d’éduquer cet enfant afin qu’il puisse trouver une place de la société, société qui n’était pas ou plus la sienne. L’enfant sauvage a vu s’imposer à lui toute la société et ses principes. Itard, en position de maitre savant, n’a cessé de lui inculquer les valeurs et principes de la société et ses propres désirs. Par exemple en I.E.M. (Institut d’Education Motrice), un jeune, que j’appellerais George, est un jeune qui pour dire bonjour nous fait un signe de la main, il pose sa main sur sa tête et la lève au ciel. A l’institution, nous demandons et apprenons à chacun à dire bonjour en Langue de Signe Française, c’est-à-dire la main débute collé à la bouche et part en face. A chaque fois que ce jeune ne fait pas bien le geste, il doit recommencer. Encore une fois dans cet exemple, nous éduquons les jeunes n’ont pas en les élevant eux et leurs désirs mais en les inhibant et en les remplaçant par les notre et les attentes de la société.
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