Étude sociologique sur les aéroports
Étude de cas : Étude sociologique sur les aéroports. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar choupie3d • 21 Mai 2017 • Étude de cas • 2 905 Mots (12 Pages) • 954 Vues
BEUGNOT Charlotte
Journal aux abords d'aéroports
Lundi 17 avril 2017, 20H07
2 minutes chrono et l'avion qui vient d'atterrir est déjà relié à l'aéroport. À peine le sas ouvert, les gens déferlent tel des fourmis, pressés, comme toujours, ici de rejoindre la communauté sur la terre ferme.
Un espace gigantesque ; plus de 450 hectares de surface terrestre, l'aéroport de Bâle/Mulhouse.
Tout le monde a, de nos jours, déjà pris l'avion, ou presque. Tous ces voyageurs que nous rencontrons dès l'entrée du bâtiment ont chacun leur raison d'user de ce moyen de transport de plus en plus populaire. Que ce soit pour des raisons professionnelles, pour cause de noces ou de deuils, ou tout simplement pour s'évader de notre quotidien de gens bien civilisés, les compagnies aériennes délivrent chaque années pas moins de 3 milliards de billets. Pour se représenter cette immense industrie, 95 passagers par seconde montent dans un avion.
L'aéroport de Bâle-Mulhouse est la septième plate-forme aéroportuaire de France et la troisième de Suisse avec 5,35 millions de passagers en 2012, dont 52 % de nationalité suisse. Son unique aérogare peut accueillir 6 à 9 millions de passagers. La plate-forme aéroportuaire compte en outre deux pistes de décollage/d'atterrissage de dimensions respectives 3 900 m × 60 m (une des plus longues d'Europe) et 1820 m × 60 m, une aérogare de fret et une zone d'entretien.
« Bonjour, bienvenue à bord ».Ça y-est, enfin dans l'avion. Sur tous les visages ont peut lire le contentement d'être parvenu sans trop d'encombres et de pertes, à sa place, sauf et encore sain d'un esprit que nous ne contrôlons plus. Les visages se détendent pour la plupart, d'autres commencent à se crisper anxieusement. Devant moi, un groupe de quinquagénaires allemands, entièrement de sexes masculins, répandent un peu de convivialité, alors que leurs femmes attendent sagement à la maison que leurs époux leurs envoient un signe de vie, se tourmentant jusqu'à s'en faire cailler le sang. [pic 1][pic 2]
Les stewards aux sourires obligés s'activent et bientôt nous décollons. Les plus chanceux, collés aux hublots s'émerveillent devant la beauté du monde merveilleux qui s’entrouvre après une ascension dans un brouillard âpre et épais. Sublimes, les nuages et leurs jeux d'ombres avec le soleil séduisent petits et grands par leur volupté et leur douceur apparente, calme obligé après le parcours d'obstacles, qui nous laisse un court répit avant l'arrivée dans un autre aéroport. Un océan de coton s'étend à l'infini laissent stupéfaits les rêveurs alors que les habitués, s'endorment déjà, las de leurs voyages réguliers dont l'accoutumance les a rendu indifférents. Le temps de vol est estimé à 1H30 et au bout de cinq minutes seulement les hôtesses proposent déjà leurs produits, agglutinés aux passagers comme des mouches à vers à de la viande fraîche. «Vous désirez acheter quelque chose ?»[pic 3]
Les hôtesses de l'air, ces élégantes femmes qui font rêver les fillettes et encore fantasmer les mâles, cachent derrière leurs sourires de marbres une fatigue légitime. Parfois confrontés à des clients difficiles, elles assurent tout de même parfois jusqu'à 4 vols par jours. .Par exemple, chez Easyjet, le rythme de travail, c’est 6 jours travaillés puis 3 jours de repos. Sur ces 6 jours « travaillés », les stewards ne sont pas en vol tout le temps ; ils ne volent que 3 ou 4 jours l’hiver, et plutôt 5 jours l’été. Les autres jours, ils sont en stand-by. C’est à dire qu'ils restent chez eux ou dans le coin (si on les appelle, ils doivent être à l'aéroport dans les deux heures qui suivent…) soit à l’aéroport dans une petite pièce, car on peut les appeler pour un décollage immédiat.
À l'arrière de chaque dossiers se trouvent avec les consignes de sécurités en cas de problèmes, un sac pour ceux qui ne supportent pas le voyage, et deux cataloguent au cas ou nous désirerions acheter quelques choses à la compagnie aérienne. Entre les produits de luxe, les cosmétiques et évidement le tabac, les publicités séduisent leurs proies avec des clichés de femmes resplendissantes, aux lèvres pulpeuses et au regard perçant. Les formes y sont sensuelles et les couleurs, associées en harmonie, contrastent avec le prix imprimé en gros d'un rouge brut. Pour n'oublier personne et séduire tous les consommateurs, on trouve même une rubrique réservée aux tout petits où, sans surprise, la Reine des neiges occupe encore une place distinguée et surtout, envahissante. La palette des prix est variée ; un sac en plastic grossier relié par deux ficelles pouvant être utilisé comme sac à dos, ''Beutel Bag '', est le produit le moins cher, et le plus onéreux se trouve être une montre Jacques Lemans ''SEULEMENT 161 EUROS'' au lieu de 299 euros, vraiment, c'est une affaire... À non ! Veuillez me pardonnez mon étourderie. Le produits le plus coûteux et une affreuse paire de lunettes de soleil pour hommes, aux branches en titane formant un cercle autour du crâne, pour la modeste somme de 189 euros. Il serait intéressant de savoir le nombre de personnes qui, s’apercevant qu'ils ont oublié leurs paires de lunettes, indispensables en vacances au soleil, tombent sous le charme de ses lunettes aux jambes fines et sophistiquées.
L'ovation en l'honneur des pilotes à peine terminée tous le monde se lèvent précipitamment, se bousculent, s'insultent même parfois, pour finir entassés avec les yeux rivés sur le sas, en attendant qu'il daigne s'ouvrir. Certains, plus sages, savent que la course effrénée contre le temps est inutile, et surtout qu'ils se retrouveront à coup sûr aux toilettes, puis au Check-in, et patienteront ensemble jusqu'à l'arrivée de leurs bagages.
[pic 4]
L'allée est interminable est s'étend à perte de vue, semblant vouloir égaler l'infini. Alors que nous marchons, j'aperçois une pancarte suspendue en hauteur, qui indique la durée du trajet à pied jusqu''au check-in : 10 minutes. 10 minutes. Je me demande si ce temps prend en compte le paramètre 'très longs tapis roulants' qui rendent la traversée plus agréable aux adeptes de la paresse et un gain d'argent pour les hommes ET femmes d'affaires qui y marchent rapidement. Longs d'une bonne centaine de mètres, il s'agglutine lourdement sur eux une masse grouillante d'individus immobiles, contrastent avec ceux encore en possession de leurs jambes qui marchent à côtés, extrêmes séparés d'une simple barrière en vitre.
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