Établissement Des Prix Et Transmission Des Variations Du Taux De Change: Théorie Et vérification Empirique
Étude de cas : Établissement Des Prix Et Transmission Des Variations Du Taux De Change: Théorie Et vérification Empirique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hayat26 • 23 Avril 2015 • Étude de cas • 1 009 Mots (5 Pages) • 872 Vues
Introduction
Au tout début des régimes de changes flottants, les économistes
s’attendaient à observer une relation étroite entre les mouvements des taux
de change et les variations des niveaux de prix nationaux. Se fondant sur le
postulat de parité approximative des pouvoirs d’achat, ils étaient d’avis que
la maîtrise de l’inflation intérieure deviendrait plus difficile en contexte de
volatilité des taux de change. Or, une littérature abondante, portant sur de
nombreux pays, a établi que les variations du taux de change et des prix
intérieurs à la consommation sont tout au plus peu corrélées. La faible
incidence des mouvements du taux de change sur les prix des biens
échangés sur le plan international et, de façon plus générale, sur les indices
globaux des prix a été amplement démontrée1.
Un débat s’est engagé récemment sur les causes du faible degré de
transmission des modifications du taux de change aux prix. Certains auteurs
font valoir que l’explication est en définitive d’ordre microéconomique et
tient à diverses caractéristiques structurelles du commerce international, telles que la fixation, par des entreprises imparfaitement concurrentielles,
des prix en fonction des marchés (Corsetti et Dedola, 2002), la part des
produits locaux dans la composition des biens échangés (Corsetti et Dedola,
2002; Burstein, Neves et Rebelo, 2000), l’importance des biens non
échangés sur le plan international dans la consommation (Betts et Kehoe,
2001) et le rôle de la substitution entre les biens consécutivement à des
variations du taux de change (Burstein, Eichenbaum et Rebelo, 2002).
D’après d’autres chercheurs, toutefois, l’absence de transmission des
mouvements du taux de change est plutôt un phénomène de nature
macroéconomique, lié à la lenteur de l’ajustement des prix à la
consommation des biens (Engel, 2002a et b). Campa et Goldberg (2002)
montrent que les deux facteurs influent sur les estimations du degré de
transmission obtenues au fil du temps dans les pays de l’OCDE, mais ils
privilégient au bout du compte une explication d’ordre microéconomique,
fondée sur le changement de la composition des biens importés.
Il importe de savoir si la faible incidence des variations du taux de change
sur les prix est imputable à la rigidité de ces derniers ou aux caractéristiques
structurelles du commerce international. Par exemple, si le degré de
transmission de ces variations aux prix présentait une relation systématique
avec le régime de politique monétaire, comme l’avance Taylor (2000), cela
tirerait à conséquence pour la conduite appropriée de la politique monétaire
en économie ouverte.
Dans la présente étude, nous décrivons un modèle simple qui nous permettra
d’évaluer le rôle que joue la lenteur de l’ajustement des prix dans la
transmission des modifications du taux de change en économie ouverte.
Notre démarche empirique s’inspire fortement de celle de Ball, Mankiw et
Romer (1988). Nous suivons la méthode que ceux-ci préconisent pour
établir si la rigidité des prix peut expliquer les différences entre les pentes
des courbes de Phillips estimées pour divers pays. D’après notre modèle
théorique et les résultats empiriques, cette rigidité contribuerait de façon
importante à expliquer les différences entre pays dans le degré de
transmission des variations du taux de change. Aussi croyons-nous que
l’incidence de ces variations sur les prix est déterminée de façon endogène
par le régime de politique
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