Tunisie et Offshoring
Cours : Tunisie et Offshoring. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nounouelyas • 26 Février 2013 • Cours • 4 221 Mots (17 Pages) • 973 Vues
La Tunisie n'a pas de pétrole, mais une jeunesse éduquée et majoritairement diplômée avec un niveau de qualité comparable à celui de l'Europe occidentale grâce à 60 000 nouveaux diplômés multilingues par an (61% de femmes), dont plus de 20 000 ingénieurs et scientifiques (dont plus de 9500 diplômés en IT) pour une population de 10 millions d’habitants.
Avec 26% de la population maîtrisant le français, selon l'organisation internationale de la francophonie (comparé aux 13% du Maroc, 8% de la Roumanie et 1% de l'Egypte), la Tunisie est en phase de devenir le nouveau Paradis de l'offshore francophone (des centres de services de développement, de TMA, d'infogérance et du BPO - ou Business Process Outsourcing)
Tunisie se classe 17ème sur 50 pays actifs en matière d’offshoring, derrière bien sûr le «quintuplé» asiatique de tête (Inde, Chine, Malaisie, Thaïlande et Indonésie), mais également l’Egypte –première sur le plan arabe et africain-, la Jordanie et le Ghana, mais devant l’Ile Maurice et le Sénégal (25ème), les Emirats Arabes Unis (29ème) et le Maroc (30ème).
Le choix des destinations offshore d'outsourcing est vaste et il n'est pas toujours aisé de comparer les pays efficacement. Chaque entreprise a des besoins et contraintes spécifiques auxquelles les grandes zones géographiques qui constituent l'essentiel de l'offre offshore/nearshore répondent de différentes manières. Voici un comparatif synthétique des principaux pays qui concurrencent les lieux d'implantation Pentalog aujourd'hui : le Maghreb (Maroc et Tunisie en particulier) et l'Asie (Inde et Chine). Les données sont à seul titre indicatif, et sont des appréciations moyennes provenant de différentes sources d'informations. Il ne s'agit que de quelques critères d'étude de base, qui bien sûr ne suffisent pas à refléter une image complète de chaque pays mais visent à donner les premiers éléments de réponse.
Synthèse de destinations offshore
Chine Inde Maroc Tunisie
Formation des ingénieurs Peu de profils seniors
Qualité des formations parfois remise en question
Peu d'anglophones, pas de francophones Grandes universités réputées
Peu de profils très pointus et peu de formation en management Enseignement supérieur moderne dupliqué du modèle Français
30% des ingénieurs formés à l'étranger
Formation souvent jugée trop théorique Enseignement supérieur moderne reconnu au niveau international
Circulation des travailleurs Visa obligatoire Visa obligatoire Visa obligatoire Visa obligatoire
Location bureaux technoparcs à partir de 10€/m2 à partir de 15€/m2 à partir de 10€/m2 à partir de 10€/m2
Stabilité politique, environnement des affaires et risque pays Système politique stable
Croissance vive et stable
Tensions sociales croissantes liées à la montée des inégalités
Fragilités des entreprises, banques et collectivités Système politique démocratique stable
Croissance vive et équilibrée.
Corruption dans les grandes banques et entreprises du pays. Stabilité politique interne
Croissance soutenue
Tensions sociales dues au chômage et à la pauvreté
Exposition à des risques terroristes Incertitudes politiques et défis sociaux et économiques à relever
Indicateurs économiques 2009 PIB : 4 985 milliards USD
Croissance : 9,1%
Inflation : -0,7%
Taux de chômage : 4,2% PIB : 1 310 milliards USD
Croissance : 7,7%
Inflation : 10,9%
Taux de chômage : 4,1% PIB : 91 milliards USD
Croissance : 4,9%
Inflation : 1%
Taux de chômage : 9,6% PIB : 39 milliards USD
Croissance : 3,1%
Inflation : 3,8%
Taux de chômage : 13,3%
La Chine et l'Inde constituent sans aucun doute un extraordinaire vivier de main d'œuvre IT. Les deux superpuissances sont portées par un dynamisme économique et une capacité d'innovation impressionnants. Il faut néanmoins nuancer ces propos par certains constats : l'Inde en particulier souffre d'une inflation salariale et d'un taux de turnover élevés, comparativement à ses concurrents. Aujourd'hui, le pays manque de profils seniors et de profils très techniques dans des domaines particuliers. La Chine quant à elle, doit faire face à un manque de capacités linguistiques qui complexifie énormément la collaboration avec des pays européens. Lorsqu'on prend en compte l'intégralité des atouts et contraintes de ces deux destinations, elles ne semblent être des solutions adaptées que dans le cas de très gros projets d'outsourcing à long terme, nécessitant beaucoup d'investissement local (recrutement, formation, management).
Lorsque l'on regarde du côté du Maghreb, la proximité géographique et culturelle (francophonie) du Maroc et de la Tunisie constituent un gros atout pour l'externalisation de projets IT. Ces pays ont su mettre en œuvre des actions efficaces pour développer leurs infrastructures et la formation de leurs futurs ingénieurs. Néanmoins, une pénurie de main d'œuvre qualifiée commence à se faire sentir au Maroc, ce qui a tendance à faire monter les salaires.
L’offshoring s’étant développé depuis 10 ans au Maroc, les clients les plus exigeants et qui représentent les futures niches de croissance vont forcément se diriger vers des opérateurs avec plus d’expérience et avec les références les plus importantes. L’autre atout est que, contrairement à la Tunisie, le Maroc a déjà mis en marche le projet de loi de protection des données à caractère personnel, fondamental pour l’offshoring.
Offshoring, place financière régionale,
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