Quelle est l’action de l’école sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ?
Cours : Quelle est l’action de l’école sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chiyukill • 17 Mai 2021 • Cours • 1 869 Mots (8 Pages) • 634 Vues
Chapitre 5 : Quelle est l’action de l’école sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ?
- Quels rôles pour l’école dans les sociétés démocratiques ?
- La transmission d’une culture commune qui permet d’intégration de tous
L’école est une instance essentielle de la socialisation primaire. Elle accueille les élèves quelles que soient leurs spécificités socio-économiques, culturelles et ethniques. Elle les dote d’un patrimoine culturel commun. Les lois Jules Ferry (1881-1882) ont instauré l’école laïque, gratuite et obligatoire. L’instruction morale et civique remplace alors l’instruction morale et religieuse. Le rôle premier de l’école républicaine est d’unifier la population autour d’une culture commune (langue commune, valeurs communes...) quelque soit les particularismes régionaux et religieux afin de favoriser le vivre ensemble.
- L’école transmet des savoirs qui favorise l’insertion professionnelle
L’école transmet aux individus des connaissances (théoriques et techniques, générales ou plus spécifiques) mais aussi des compétences. Ces savoirs dotent les individus d’un capital humain qui va ensuite faciliter l’insertion professionnelle. Le diplôme favorise nettement l’accès à un emploi durable, limite les risques de chômage et de précarité. La productivité augmente, la croissance en est dynamisée.
- L’école vise à favoriser l’égalité des chances
L’école prône l’égalité des chances et la méritocratie. Chaque individu doit accéder au statut qu’il mérite indépendamment de son sexe, de son milieu d’origine…L’école doit favoriser ainsi la justice sociale. Le diplôme récompense le mérite et le talent de chacun et permet ainsi à n’importe quel individu d’accéder à n’importe quelle position sociale. Dans la 2ème moitié du 20ème siècle, des mesures ont permis d’augmenter la durée de scolarité pour tous et l’accès de tous à l’ensemble des formations (II) A) 1)). Le développement de l’égalité des chances s’est donc traduit par la massification scolaire (II, A)
- Les évolutions de l’école : massification ou démocratisation
- Une incontestable massification de l’enseignement …
- Les mesures qui ont favorisé la massification scolaire
Après 1945, l’école républicaine s’est affirmée comme une institution qui vise à favoriser l’égalité des chances. L’école est fondée sur le principe de méritocratie. Les gouvernements successifs se sont efforcés d’étendre toujours davantage l’accès à la scolarité. La scolarité obligatoire a été étendue à 16 ans dès 1959. En 1975, la loi Haby donne naissance au collège unique. L’ensemble des enfants d’une même classe d’âge ont ainsi accès à un socle commun de connaissances. La création des filières technologique et professionnelle a permis d’élargir l’accès au baccalauréat.
Plus récemment, le gouvernement a rendu l’école obligatoire dès l’âge de 3 ans afin de renforcer le rôle de l’école maternelle.
Par ailleurs, des mesures ont été prises pour favoriser la scolarisation des jeunes issus de milieux moins favorisés. Les bourses d’études se sont développées, l’allocation de rentrée scolaire a été peu à peu augmentée. Des mesures de discrimination positives ont été mises en place et consiste à accorder des conditions spécifiques à des publics scolaires moins favorisés socialement (ex : création des Zones d’éducation prioritaire devenues REP, procédures d’admission parallèles à Sciences Po…).
- La preuve de la massification scolaire par les principaux indicateurs mesurant l’accès à l’école
- L’évolution du taux de scolarisation
Taux de scolarisation : part des enfants scolarisés d’un âge déterminé parmi l’ensemble des jeunes de cet âge.
Ex : 53.1% des jeunes de 20 ans étaient scolarisés lors de l’année scolaire 2015-2016 contre 26.7% lors de l’année scolaire 1985-1986.
- L’évolution de l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur
La part des jeunes qui accèdent à un diplôme de l’enseignement supérieur a fortement augmenté et a même été doublée pour le supérieur long (bac +3 et +) en un peu plus de 20 ans. Par ailleurs, l’accès des filles à l’enseignement supérieur et notamment à l’université a beaucoup progressé lors des dernières décennies. Les filles sont même majoritaires dans l’enseignement supérieur.
- …Mais une démocratisation à nuancer
- Des réussites scolaires inégales et différenciées selon l’origine sociale et le sexe
L’origine sociale a toujours un impact sur la scolarité des jeunes et notamment sur les filières choisies. Les filières sélectives restent majoritairement fréquentées par des enfants issus de milieux favorisés.
Le sexe a également un impact sur le choix des études et des filières. En effet, les filles ont de meilleurs parcours scolaires que les garçons dans le secondaire mais choisissent moins les filières sélectives comme les classes préparatoires ou les écoles d’ingénieurs. ¼ seulement des étudiants en école d’ingénieurs sont des filles.
- Une inégalité des chances qui persiste
L’école a réussi sa massification scolaire mais a raté sa démocratisation. La France est ainsi le pays de l’OCDE pour lequel l’origine sociale a le plus d’’impact sur la réussite scolaire. L’école ne s’est pas suffisamment transformée pour s’adapter à un nouveau public scolaire. Les enfants issus des catégories moins favorisées restent trop souvent moins bien préparés à la compétition scolaire engendrée par la massification. Un mouvement de démocratisation implique une égalisation des conditions or ce n’est pas ce qui est observé. Les inégalités de réussite scolaire persistent notamment dans l’accès aux filières sélectives. La démocratisation du système scolaire doit donc être relativisée.
- Comment expliquer les inégalités de réussite scolaire et la construction des trajectoires scolaires ?
- Le rôle de la famille
- Le rôle des investissements familiaux dans la réussite scolaire
- Les différentes formes d’investissements familiaux
Les parents sont dotés de ressources inégales (capital économique, capital culturel, capital social). Les familles les plus favorisés, mieux dotées dans les 3 formes de capitaux vont disposer de davantage de ressources pour contribuer à la réussite scolaire de leurs enfants. Le capital économique de la famille peut être ainsi mobilisé pour financer des cours particuliers, permettre des conditions de travail plus favorables (chambre individuelle…), financer les frais d’inscriptions dans certaines écoles…Les familles favorisées vont également contribuer à développer le capital culturel de leurs enfants à travers certaines pratiques et sorties culturelles (lecture, musée, cinéma…). Les parents peuvent enfin disposer d’un capital social qu’ils peuvent mobiliser afin d’obtenir une aide précieuse et des informations importantes dans le cadre de l’orientation de l’enfant.
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