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Quelle est la contribution de l'équilibre comptable à l'équilibre macroéconomique ?

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Par   •  21 Février 2016  •  Dissertation  •  2 159 Mots (9 Pages)  •  638 Vues

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Selon Adolphe Thiers, « dans un pays bien administré, une seule chose est sincère, utile, profitable, c'est d'avoir dans un seul tableau toutes les dépenses de l’État et toutes ses recettes. » Cet volonté de Thiers de regrouper toutes les composantes des recettes et des dépenses de l’État dans un même tableau a été réalisée en comptabilité, et élargie à tous les agents économiques en plus de l’État. L'équilibre que l'on tire de la confrontation entre les recettes et les dépenses est appelé l'équilibre emplois-ressources et joue un fort rôle dans l'équilibre macroéconomique, qui égalise l'offre agrégée et la demande globale sur le marché. Alors quelle est la contribution de l'équilibre comptable à l'équilibre macroéconomique ? Pour répondre à cette question, nous allons étudier dans une première partie les composantes de l'équilibre emplois-ressources, puis nous analyserons son intérêt pour l'équilibre macroéconomique dans une seconde partie.

I – Les composantes de l'équilibre emplois-ressources

A) Présentation

Les secteurs institutionnels et l'origine de leurs ressources

On distingue six secteurs institutionnels : il y a d'abord les ménages, qui comprennent les employeurs, les salariés, les bénéficiaires de revenus de la propriété, de pensions, d'autres revenus de transferts et les « autres ménages » (groupements de personnes vivant en collectivité). Viennent ensuite les sociétés non financières, qui sont composées de l'ensemble des unités ayant la personnalité juridique et étant producteurs marchands de biens et services non financiers. Ces sociétés non financières peuvent être publiques, privées nationales ou sous contrôle étranger. En troisième lieu, l'on a les sociétés financières, sous-divisées en trois catégories : les institutions financières (Banque centrale et institutions monétaires principalement), les auxiliaires financiers (courtiers, sociétés de gestion de portefeuille…) et les sociétés d'assurance et de fonds de pension. Le quatrième secteur est celui des administrations publiques (État, collectivités territoriales, organismes de protection sociale), puis viennent les institutions sans but lucratif au service des ménages, qui représentent les unités ayant la personnalité juridique et produisant des services non marchands (associations, syndicats, partis politiques…), et enfin le reste du monde.

Les ménages tirent leurs ressources de la rémunération du facteur travail et d'éventuelles prestations sociales, les sociétés non financières de leur chiffre d'affaires induit par leur production, les sociétés financières des engagements financiers contractés, les administrations publiques des ressources publiques (impôts, versements obligatoires…),et enfin les ISBLM de leurs revenus de contributions volontaires et bénévoles.

Les différentes utilisations des ressources

Les ressources, tous secteurs confondus, peuvent être utilisées de plusieurs façons. L'emploi le plus varié est celui des ressources en produit (biens et services), que la comptabilité nationale divise en cinq catégories : la consommation intermédiaire, les dépenses de consommation finale, la formation brute de capital fixe (FBCF), les exportations et la variation de stocks.

La consommation intermédiaire représente les produits incorporés ou détruits totalement dans le processus de production. Cela peut également concerner des services, comme par exemple si une entreprise fait appel aux services d'un avocat. Les dépenses de consommation finale permettent aux ménages d'acquérir des produits pour leurs propres besoins. La formation brute de capital fixe représente l'investissement. Concernant les exportations, elles représentent tous les biens et services fournis par des unités résidentes à des unités situées à l'étranger. Enfin, la variation des stocks correspond à la variation de la valeur potentielle des produits, c'est-à-dire à la somme qui serait reçue si tout le stock se vend.

B) Les opérations et les comptes des secteurs institutionnels

Les opérations

Les opérations sont généralement classées en trois grandes catégories : les opérations sur produits (ou opérations sur biens et services), les opérations de répartition et les opérations financières. Voyons d'abord les opérations sur produits. Celles-ci retracent les ressources et emplois des biens et services disponibles sur le marché national. Comme nous l'avons dit dans notre introduction, les ressources des biens et services sont les importations et la production, et leurs emplois sont les consommations intermédiaires, la consommation finale, la formation brute de capital fixe et les exportations. L'équilibre des opérations sur produits exprime donc l'égalité entre l'origine et les utilisations des biens et services.

Viennent ensuite les opérations de répartition qui décrivent la distribution des revenus issus de l'activité de production des entreprises (SF et SNF) et la redistribution opérée par l'Etat (APU) sous forme de prestations sociales destinées aux ménages. Enfin, les opérations financières ont une nomenclature reprenant les actifs et les passifs financiers ; elles recensent ainsi les flux d'épargne détenus par les agents non financiers (ménages, SNF, APU et ISBLM) et collectés par les agents financiers (SF). Ceux-ci émettent ensuite des instruments de placement d'épargne et émettent des crédits et des prêts.

Les comptes des secteurs institutionnels

Les comptes regroupent des opérations de même nature et sont au nombre de sept (huit pour les ménages et les administrations publiques). Il y a d'abord le compte de production des biens et services, qui recense la valeur de la production nette de la consommation intermédiaire afin de déterminer la valeur ajoutée. On a donc : VA = Y – CI, avec Y (production) en ressources et CI et VA (valeur ajoutée) en emploi. Le deuxième compte est celui d'exploitation, qui décrit la distribution primaire du revenu ou de la valeur ajoutée. On a ainsi : EBE = VA – (rémunération des salariés + impôts – subventions d'exploitation), avec EBE l'excédent brut d'exploitation. La valeur ajoutée est en ressources et les autres composantes sont en emplois.

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