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Quel Gain L'échange Procure T-il Aux Individus ?

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Par   •  12 Novembre 2012  •  1 571 Mots (7 Pages)  •  1 050 Vues

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Augustin Cournot écrit « On sait que les économistes entendent par marché, non pas un lieu déterminé où se consomment les achats et les ventes, mais tout un territoire dont les parties sont unies par des rapports de libre commerce, en sorte que les prix s'y nivellent avec facilité et promptitude »2.

Pour Paul Samuelson et William D. Nordhaus « un marché est un mécanisme par lequel des acheteurs et des vendeurs interagissent pour déterminer le prix et la quantité d’un bien ou d’un service »3.

Prix et quantité interagissent-ils de façon égale ou y a-t-il une variable principale d'ajustement ?

Les économistes sont partagés : pour Alfred Marshall, la variable clé est plutôt la quantité, pour Léon Walras, c'est le prix 4.

Comment ce mécanisme agit-il ?

Léon Walras introduit la notion du commissaire priseur en notant « les marchés les mieux organisés sous le rapport de la concurrence sont ceux où les ventes et les achats se font à la criée, par l’intermédiaire d’agents tels qu’agents de change, courtiers de commerce, crieurs, qui les centralisent, de telle sorte qu’aucun échange n’ait lieu sans que les conditions en soient annoncées et connues et sans que les vendeurs puissent aller au rabais et les acheteurs à l’enchère »5.

Chez Adam Smith au contraire les prix ne sont pas donnés avant l’échange mais en résulte « l’intérêt individuel ne résorbe et ne règle les écarts des prix de marché que dans la mesure où un premier écart le constitue comme réagissant plutôt qu’agissant »6.

Marché et rationalité sociétale[modifier]

Max Weber insiste sur la rationalité introduite par le marché dans la société moderne qu’il oppose à la rationalité plus partielle des communautés anciennes : « La sociation7 par l’échange sur le marché en tant qu’archétype de toute activité sociale rationnelle, s’oppose maintenant à toutes formes de communauté dont nous avions parlé jusqu’à présent, lesquelles n’impliquent qu’une rationalisation partielle de leur activité communautaire »8.

D'autres auteurs 9 pointent au contraire que les acteurs sur les marchés ont tendance à l'imitation et au mimétisme ce qui peut provoquer des bulles spéculatives. L'économiste Maurice Allais, prix Nobel de la Banque de Suède, montre que des individus rationnels peuvent prendre des décisions apparemment irrationnelles au plan de leur utilité (Paradoxe d'Allais). Ce que des travaux de psychologie et d'économie expérimentale confirment : La rationalité ne saurait être limitée à une maximisation d'utilité ou de profit. La rationalité signifie simplement que l'on ne fait rien sans raison 10. Chaque individu est placé dans sa famille, à l'école, au travail, dans les associations (etc...), dans une pluralité de mondes sociaux non homogènes et parfois même contradictoires 11. Il est donc impossible de prévoir "ex ante" lequel de ces contextes sociaux est déterminant au moment de la prise d'une décision12: La rationalité humaine ne se limite pas à la rationalité économique 13. Les représentations collectives, les croyances et les valeurs interfèrent dans le champ de l'économique 14.

Marché et rationalité économique[modifier]

Le marché établit l'équilibre entre l'offre et la demande par l'intermédiaire des prix. Cet équilibre est obtenu grâce aux rétroactions négatives. Si les prix montent, la demande diminue. S'ils baissent, elle augmente. André Orléan relève que, sur un marché, les rétroactions peuvent être positives, notamment en cas de mimétisme15. La montée des prix de l'immobilier16 ou d'actions en Bourse17 accroît les achats des opérateurs qui achètent pour revendre à plus ou moins court terme et tirer profit de cette hausse. Le marché est alors déstabilisateur.

Le marché, les marchés[modifier]

Pour Roger Guesnerie18, le terme générique de marché est une abstraction qui recouvre des « abstractions intermédiaires qu’on appelle les “marchés” ». Il existe des marchés de biens et services, marchés financiers, marchés monétaires, marchés du travail, et même -suite au protocole de Kyōto- un marché du « droit de polluer » qui se développe dans le cadre de la bourse du carbone.

Les institutions du marché[modifier]

Les institutions de base[modifier]

Pour Roger Guesnerie19 pour qu'il y ait marché, au moins deux institutions20 sont nécessaires.

Des règles de droit nécessaires pour garantir les échanges. Hernando de Soto dans le Le Mystère du capital insiste sur l’importance d’un système de droits de propriété clairement garanti par l'État. Selon lui, la généralisation et la standardisation des titres de propriété permet une plus grande confiance dans les relations entre acteurs économiques (et donc un marché plus fluide) qui entraine la création d'un système complexe de mutualisation du risque (et donc un marché plus souple, moins soumis aux à-coups) pour in fine aboutir à une économie plus prospère.

La monnaie

Les formes institutionnelles[modifier]

Dans la théorie libérale les interventions de l'État doivent se limiter à imposer les conditions indispensables au bon fonctionnement d'un marché libre, c'est-à-dire la concurrence et la transparence. Pour les théoriciens de la régulation la rationalité matérielle individuelle masque les rapports

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