Photo par DL / Greg YETCHMENIZA

> ledauphine.com > haute-savoie Mardi 5 mai 2015

COMMENTAIRE / CHAMONIX (HAUTE-SAVOIE)

Base-jump, wingsuit... Le rêve d’Icare face aux rigueurs administratives

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Qui n’a pas fantasmé un jour sur un survol de la vallée, simplement en écartant les bras pour planer ? Qui n’a jamais eu ce songe si envoûtant de vols interminables sans autre artifice que ses seuls membres ?

Si le commun des mortels ne fait que rêver, quelques-uns vont plus loin, réalisant la célèbre maxime de Mark Twain relatant cette chose réputée impossible au pays et cet étranger qui ne le savait pas et qui la réalisa. Ils s’appellent base jumper-wingsuiters, et de leurs bras écartés, tels des écureuils volant d’arbre en arbre, s’élancent de parois abruptes et volent véritablement jusqu’à quelques dizaines de mètres du sol avant d’ouvrir leurs parachutes pour se poser.

Malheureusement, la pratique balbutie encore, et même ces quelques sportifs de l’extrême étudient leurs vols comme les véritables pilotes d’essai qu’ils sont, certains parfois heurtent la planète…

Ces accidents, presque toujours mortels, irritent les autorités, qui en viennent à prendre des arrêtés d’interdiction. À l’heure où la société prône le “risque zéro” obligatoire, que peuvent-ils faire d’autre ? Et pourtant…

Pourtant, heureusement que du temps des Latécoère, Blériot, Ader, Farman et autre Mermoz, on n’a pas empêché de voler ces “faucheurs de marguerites”, sinon l’aviation… Heureusement que Chuck Yeager et tous ceux qui l’ont précédé (beaucoup sont morts à cette occasion) n’ont pas été interdits de vol, sinon le mur du son…

Mais en ces jours où les assureurs saisissent la Justice pour la moindre peau de banane sur un trottoir, que peuvent faire les élus, sinon se couvrir ? Sans doute plus tard, les wingsuiters qui atterriront sans parachute après un stage estival d’une petite semaine en riront, mais aujourd’hui, les pionniers du “vol humain” regrettent amèrement ce frein à leur discipline.

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