Pays émergents

corrigé ..............................................DISSERTATION SUR L’INTRODUCTION

Sujet = Le développement des nouveaux pays industriels asiatiques peut-il être attribué uniquement à la spécificité des valeurs asiatiques ?

Document 1 -

La pensée chinoise traditionnelle est toujours marquée par l’acceptation du cours des événements et le pragmatisme. La base des enseignements de Confucius inclut des valeurs telles que la loyauté à l’égard de l’autorité hiérarchique, un code de conduite précis entre enfants et adultes et la confiance parmi les amis.

D’autres caractéristiques de la tradition confucéenne sont plus bénéfiques à une économie de marché. Le sens de la responsabilité envers la collectivité, la fierté d’une éthique de travail et un mépris à l’égard de la consommation ostentatoire favorisent un taux d’épargne élevé, trait spécialement important pour promouvoir une industrialisation rapide.(...)

Le sociologue Peter L.Berger, qui a étudié en profondeur la relation entre la culture chinoise et l’écono- mie, conclut que “l’institution absolument fondamentale” pour comprendre le monde des affaires chinois est la famille. Ajoutons que la cohésion et l’organisation hiérarchisée de la famille chinoise elle-même dérivent en partie de la religion : le chef de famille dirige le culte des ancêtres, il est donc un chef religieux. Le culte des ancêtres transforme les lointains ascendants en dieux. Assurer l’avenir des descendants, c’est aussi servir les ancêtres. Berger remarque que les firmes chinoises sont presque toujours familiales car, dans la culture chinoise traditionnelle, “on ne peut faire confiance qu’aux proches”.

( Source : Murray Weidenbaum et Samuel Hugues, The Bamboo network, 1996 )

Document 2 - Les indicateurs du du développement

( Source : CEPII, L’économie mondiale 1999, La Découverte )

Document 3 -

La nécessité de l’autosuffisance de la communauté villageoise ou de la famille a été le plus grand aiguillon de ce qu’il est convenu d’appeler les “valeurs asiatiques” : la famille, plus que l’individu, comme unité fondamentale de la société ; une préférence pour l’ordre, plutôt que la liberté, et pour le bien commun, plutôt que la réussite individuelle ; la déférence envers l’autorité ; la frugalité ; la croyance aux vertus de l’éducation et du travail. Ces valeurs sont parfois qualifiées de “confucéennes”. Mais c’est un contresens, et pas seulement parce qu’elles dépassent les limites du monde qui est sous l’influence de la culture chinoise.

Certes, le confucianisme implique le respect de l’autorité, de l’éducation et de la famille. Mais il professe le plus grand dédain envers la vie économique et soutient la croyance en un monde immuable, alors que les sociétés asiatiques modernes sont obsédées par le commerce et l’argent, et engagées dans l’un des changements les plus radicaux qui se soient vus dans l’histoire. Ces valeurs ne sont d’ailleurs pas spécialement asiatiques.

( Sources : Jim Rohwer, Asia Rising, BH Asia, 1995 )

Document 4 - Quelques indicateurs économiques des NPIA

( Source : Ecoflash n°112, Insee )

Document 5 -

L’ouverture internationale et les exportations ont joué un rôle considérable dans ce processus de croissance et son maintien durable. Ces pays ont bénéficié de la combinaison entre un bas coût de main- d’oeuvre interne et un niveau de productivité relativement élevé, obtenu notamment par les gros efforts faits en matière d’éducation. Ce faible coût a pu être maintenu notamment parce que les modes d’organisation élémentaire de la société, en particulier la cohésion familiale, assuraient une solidarité qui permettait d’éviter le développement d’une protection sociale.

On se souvient que la Banque mondiale a donné, en 1993, un satisfecit au développement asiatique tout en expliquant qu’il avait résulté d’une combinaison heureuse de l’action de l’État et des acteurs privés. L’action publique y a effectivement dirigé une accumulation rapide de capital qui s’est concrétisée au sein d’entreprises privées, dans le cadre d’un capitalisme concentré.(...)

Le développement asiatique, c’est d’abord l’extension du salariat à des populations très nombreuses et donc un espace considérable ouvert à la consommation de masse. On peut d’ailleurs observer que dans les pays les plus avancés, la Corée et Taiwan, les salaires réels ont vivement progressé depuis dix ans.

( Source : Michel Aglietta, Alternatives économiques, n°154, décembre 1997 )

Document 6 -

L’évolution économique fragilise les structures sociales et provoque l’apparition de comportements nouveaux. De ce fait, la stabilité sociale et le système de valeurs sont mis à rude épreuve. Il est beaucoup plus difficile de lutter contre ces évolutions qu’elles sont le produit du développement lui-même.

L’industrialisation chez les dragons s’est accompagné d’un certain ascétisme des classes supérieures et l’éventail des revenus est resté relativement fermé. Il ne s’agit pas évidemment pas de réprouver l’enri- chissement, mais l’ostentation et l’affairisme pour des raisons économiques ( mobilisation nationale au service de la croissance ) et morales ( l’éthique confucéenne ).

Or, l’économie spéculative s’est traduit par une consommation ostentatoire qui a également touché les classes moyennes. Voyages à l’étranger et achats de voitures de luxe sont des substituts aux logements que la spéculation a rendu inaccessibles.(...) Aujourd’hui, la taille des logements empêche la cohabitation des générations ; la mobilité géographique s’accroît avec les changements d’activité ; le salariat enlève à la famille son rôle d’unité de production. L’entreprise, l’État

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