Les échos 05/10/011, Frédéric Schaeffer
Étude de cas : Les échos 05/10/011, Frédéric Schaeffer. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 4 Octobre 2012 • Étude de cas • 1 100 Mots (5 Pages) • 658 Vues
LES ECHOS 05/10/2011 | 07:00 | Frederic Schaeffer
Alors que le taux d'épargne est remonté nettement au deuxième trimestre, Bercy mise sur une baisse en 2012 pour soutenir la consommation.
La crise va-t-elle pousser les Français à renforcer leur épargne de précaution ? La semaine dernière, l'Insee annonçait une remontée du taux d'épargne à 17 % au deuxième trimestre, son plus haut niveau depuis la fin de la récession. Le même jour, Bercy présentait son projet de budget misant, lui, sur une baisse d'un demi-point du taux d'épargne en 2012, qui, à 15,6 % en moyenne, reviendrait à son niveau de 2008. « La réduction de l'épargne de précaution, traditionnelle en sortie de récession, sera favorisée par la crédibilité des mesures de redressement budgétaire du gouvernement et le rétablissement progressif du marché du travail », veut croire Bercy. Elle permettrait de dynamiser une consommation qui progresserait alors plus vite que le pouvoir d'achat moyen (+1,6 % et +1,1 % respectivement).
La consommation bridée
Ce scénario n'est pas celui des économistes. « Le consensus (des économistes) envisage le maintien, pour la quatrième année consécutive, du taux d'épargne à un niveau nettement supérieur à sa moyenne de long terme », admet Bercy. Cette divergence explique d'ailleurs largement pourquoi les économistes anticipent un moteur de la consommation encore très largement bridé en 2012 (+1 %).
La question du comportement des épargnants est loin d'être anodine. Les Français comptent parmi les Européens qui épargnent le plus (16 % de leur revenu en moyenne en 2010, soit 207 milliards d'euros). Et un point d'épargne représente quelque 13 milliards par an, soit un peu plus de 0,6 point de PIB, rappelle-t-on à l'Insee.
Les facteurs pouvant jouer sur la consommation et l'épargne sont multiples. Le recul actuel des Bourses pourrait ainsi peser sur la consommation notamment parce que cela affecte la richesse des ménages sensibles à la valorisation de leur patrimoine. Mais « si ce lien est fort aux Etats-Unis, il est très ténu en France, tempère Eric Dubois, directeur des études et synthèses économiques de l'Insee. Les Français détiennent peu d'actions en direct et leur comportement est donc peu affecté par les fluctuations boursières». Contrairement aux Etats-Unis, l'influence de l'inflation et des taux d'intérêt « semble limitée en France », note également l'Insee.
« A court terme, l'épargne des Français bouge surtout en fonction de chocs temporaires sur les revenus et des effets du chômage », poursuit Eric Dubois. L'effet revenu a joué à plein au deuxième trimestre : sous l'effet du ralentissement des impôts et d'une masse salariale dynamique, le pouvoir d'achat a accéléré, faisant monter le taux d'épargne alors que la consommation chutait sous l'effet principal du contrecoup de la prime à la casse. Et alors que les craintes sur l'évolution du chômage se sont récemment accentuées, « une dégradation du marché du travail entraîne une hausse limitée du taux d'épargne mais dès lors que ce marché se stabilise, même à des niveaux dégradés, le taux d'épargne revient à son niveau antérieur », poursuit Eric Dubois. Ce phénomène avait déjà été observé en 1993-1994.
« A court terme, les inquiétudes sur la crise, les discours sur la rigueur, le contexte de chômage élevé et la faible progression du pouvoir d'achat incitent plus à mettre de l'argent de côté, estime toutefois Benoît Heitz, économiste à la Société Générale. Mais il ne faut pas oublier qu'une épargne élevée permet de limiter notre
...