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Les pauvres errants depuis le Moyen-Âge, des exclus ? en présence de André GUESLIN.

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Par   •  5 Juin 2016  •  Fiche  •  1 563 Mots (7 Pages)  •  855 Vues

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        Le 28 novembre dernier, j’ai pu assister à la conférence : « Les pauvres errants depuis le Moyen-Âge, des exclus ? » en présence de André GUESLIN.

André GUESLIN d’origine lorraine est né en 1950. A ce jour, il est professeur d’histoire sociale et contemporaine à la faculté de Paris VII-Diderot.

        Lors de cette conférence, André GUESLIN a tenu à nous présenter sa réflexion portant sur la problématique de la pauvreté depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours.

        Ainsi, il nous a présenté de manière synthétique, l’essentiel du contenu de sa réflexion présente dans son ouvrage  paru en 2013 et s’intitulant « D’ailleurs et de nulle part. Mendiants, vagabonds, clochards, SDF en France depuis le Moyen Âge ».

        André GUESLIN nous explique tout d’abord qu’il est parti de deux hypothèses pour construire sa réflexion.

        La première est que les pauvres sont des gens ordinaires, hypothèse, qui, nous explique t’il, est contestée par une grande majorité de sociologues. Par la suite, il a posé l’hypothèse, que les pauvres sont des exclus, des personnes écartées  du cercle de la société.

        Face à ses hypothèses, ma réflexion s’est portée sur les questions suivantes : Qu’est-ce qu’un pauvre ? Qui sont les pauvres ? Qui est considéré comme pauvre ?

        André GUESLIN définit trois types de pauvre au fil de « l’histoire longue » (c'est-à-dire du Moyen-Âge jusqu’à nos jours) :

  • le travailleur (ou vagabond) qui est à la recherche de ressources pour vivre.
  •  le mendiant, personne désocialisée, en quête de mendicité, de vivres pour survivre.
  •  le pèlerin, personne en quête spirituelle, qui vit grâce aux dons des autres.

        

        Cette définition de la pauvreté, m’a amené dans ma réflexion, à reconsidérer complètement mon point de vue sur ce sujet. En effet le conférencier m’a permis de comprendre qu’il n’existe pas un type de pauvres bien précis. Ces derniers ont chacun, une problématique différente qui les a amené à être dans cette situation.

        Cette définition, qui, à mon sens est plus complète, est loin d’être celle présentée par l’INSEE, qui englobe la pauvreté comme une généralité. En effet selon cet institut, est considérée comme étant pauvre, toute personne ou ménage ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (seuil d’environ 800 euros).

        Dans un second temps, André GUESLIN a présenté la perception de l’individu face aux pauvres au fil de « l’histoire longue ».

        Ainsi j’ai pu apprendre que du VIIIème au XIVème siècle, le pauvre était perçu comme une personne sacrée. En effet, il est comparé au christ et à sa vie de martyre. Ainsi, la société de l’époque donne une vertu théologique à la notion de pauvreté et donc du pauvre.

        C’est à partir du XIVème siècle, période de prolifération de la peste noire et moment où le pauvre a commencé à mendier pour pouvoir survivre que l’on a remis en cause le caractère sacré du pauvre.

        On comprend ainsi, à travers ce développement que la différence ne gêne personne lorsqu’elle n’atteint pas les normes d’une société. En revanche lorsqu’elle atteint les normes de cette dernière, la société et sa population stigmatise et diabolise la marginalité et ainsi, le pauvre. Autrement dit, c’est le fait d’exclure tel ou tel type de populations qui crée une différence dans nos sociétés.

        Cependant ce développement a provoqué en moi une interrogation, je me suis demandé si ce n’est pas plutôt la différence qui crée l’exclusion.

        Cette période de diabolisation va perdurer jusqu’au XIXème siècle. C’est à partir de la fin des années 40, situation correspondant au plein emploi et au début des trente glorieuses que le nombre de pauvres va diminuer en France. Durant cette période (après-guerre jusqu'à la fin des années 70) le pauvre ne fait plus peur comme cela pouvait être le cas, auparavant. Il semblerait, qu’à cette époque, la société estime que c’est  l’individu lui-même, qui a décidé d’être pauvre et qui donc, se marginalise en n’intégrant  pas les normes de la société.

        Cependant durant les vingt piteuses (correspondant aux années 80-90) le nombre de pauvres ne va faire qu’augmenter et la haine des pauvres va être ravivée dans la société. Selon les sociologues, cette haine ne va que s’accroître.

        Hors pour le conférencier, cette haine va diminuer pour la première fois du fait que la population est capable de se projeter à la place des pauvres et se laisse envisager que cela peut lui arriver demain.

        Aujourd’hui, notre société cherche à cacher les pauvres, les vagabonds appelés à présent, SDF. Cette dernière et l’opinion publique stigmatisent les pauvres et principalement les sans-abris comme des alcooliques, et, ou ayant des pratiques de vie en décalage avec les normes de la société. Cette stigmatisation, provoque et souligne l’exclusion de cette tranche de  population de la société et  la marginalise de tout lien social.

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