Les médias En Crise
Recherche de Documents : Les médias En Crise. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gogozin • 11 Juin 2015 • 1 252 Mots (6 Pages) • 483 Vues
MEDIA EN CRISE
A l’échelle mondiale, la diffusion payante de journaux chute, en moyenne, chaque année de 2 %. Certains en viennent à se demander si la presse écrite ne serait pas une activité du passé, un média de l’ère industrielle en voie d’extinction. Les causes externes de cette crise sont connues. D’une part, l’offensive ravageuse des quotidiens gratuits. En France, en termes d’audience, 20 Minutes est déjà en tête et touche plus de 2 millions de lecteurs par jour en moyenne, loin devant Le Parisien (1,7 million) et un autre gratuit, Metro, lu chaque jour par 1,6 million de personnes. Ils drainent vers eux d’importants flux publicitaires, les annonceurs ne distinguant pas le lecteur qui achète son journal de celui qui ne le paie pas.
Pour résister à cette concurrence, certains titres proposent pour un petit supplément de prix, des DVD, des bandes dessinées, des CD, des livres, des atlas, des encyclopédies, etc. Ce qui renforce la confusion entre information et marchandisation, avec le danger que les lecteurs ne sachent plus ce qu’ils achètent. Les journaux brouillent leur identité, dévalorisent le titre et enclenchent un engrenage diabolique dont on ignore l’issue.
L’autre cause externe est, bien sûr, Internet, qui poursuit sa fabuleuse expansion. Au cours du seul premier trimestre 2004, plus de 4,7 millions de nouveaux sites web ont été créés. Il en existe actuellement dans le monde quelque 70 millions, et la Toile compte plus de 700 millions d’usagers.
Dans les pays développés, beaucoup délaissent la lecture de la presse ¬ et même la télévision ¬ pour l’écran de l’ordinateur. L’ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line), en particulier, change la donne. Pour des prix variant entre 10 et 30 euros par mois, on peut désormais s’abonner à l’Internet rapide. Déjà, en France, plus de 5,5 millions de foyers ont accès en très haut débit à la presse en ligne (79 % des journaux du monde possèdent des éditions en ligne), à toutes sortes de textes, à du courrier, des photos, des musiques, des émissions de télévision ou de radio, des films, des jeux vidéo, etc.
Il y a aussi le phénomène des « blogs », si caractéristiques de la culture du web, qui ont explosé partout au cours du second semestre 2004, et qui, sur le ton du journal intime, mélangent parfois, sans complexe, information et opinion, faits vérifiés et rumeurs, analyses documentées et impressions fantaisistes. Leur succès est tel qu’on en trouve désormais dans la plupart des journaux en ligne. Cet engouement montre que beaucoup de lecteurs préfèrent la subjectivité et la partialité assumées des bloggers à la fausse objectivité et à l’impartialité hypocrite d’une certaine presse. Et la connexion à la galaxie Internet à travers le téléphone-portable-qui-fait-tout risque d’accélérer le mouvement. L’information devient encore plus mobile et plus nomade. On peut savoir, à tout moment, ce qui se passe dans le monde.
Résultat : tous les secteurs d’information, en dehors d’Internet, perdent de l’audience, tant la concurrence entre médias est devenue sévère.
Mais cette crise a aussi des causes internes qui tiennent, principalement, à la perte de crédibilité de la presse écrite. En premier lieu parce que celle-ci appartient de plus en plus à des groupes industriels qui contrôlent le pouvoir économique et sont souvent en connivence avec le pouvoir politique. Et aussi parce que le parti pris, le manque d’objectivité, les mensonges, les manipulations et même tout simplement les bidonnages ne cessent d’augmenter. On sait qu’il n’y a jamais eu d’âge d’or de l’information, mais ces dérives atteignent maintenant des quotidiens de qualité. Aux Etats-Unis, l’affaire Jayson Blair, ce journaliste vedette falsificateur de faits, plagiaire d’articles copiés sur Internet et inventeur de dizaines d’histoires, a causé un tort colossal au New York Times, qui avait souvent publié en « une » ses affabulations. Ce journal, considéré comme une référence par les professionnels, a vécu à cette
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