Le taylorisme
Cours : Le taylorisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rachidia • 12 Janvier 2013 • Cours • 1 438 Mots (6 Pages) • 1 874 Vues
Le taylorisme
Le taylorisme est une méthode de travail qui tire son nom de son inventeur, l'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915). Apparue vers 1880, elle préconise l'organisation scientifique du travail au moyen d'une analyse détaillée des modes et techniques de production (gestes, rythmes, cadences, etc.) visant à établir « the one best way », c'est-à-dire la meilleure façon de produire (définition, délimitation et séquençage des tâches), de rémunérer (passage du salaire à la tâche au salaire horaire), et finalement d'obtenir des conditions propres à fournir le rendement maximum.
Ces idées rencontrent un excellent accueil dans la sidérurgie où leur application se traduit par des résultats fort appréciables. Taylor expose sa méthode dans un livre intitulé The Principles of Scientific Management (1911)1.
Ce système ne doit pas être confondu avec le travail à la chaîne, organisation déjà pratiquée depuis longue date , mais qu'Henry Ford aux USA et Louis Renault en France vont être les premiers à appliquer au secteur naissant de l'automobile, et dont le taylorisme ne constitue qu'une composante.
Sommaire [masquer]
1 Description
2 Limites du taylorisme
3 La critique du taylorisme
4 Post-taylorisme
5 Dépassement du taylorisme
6 Notes et références
7 Bibliographie
8 Annexes
8.1 Articles connexes
Description[modifier]
L'organisation scientifique du travail telle que la conçoit Taylor se justifie pleinement dans le contexte d'essor de l'industrialisation. Taylor note qu'il est impossible de réaliser une production de masse sans un minimum d'organisation et de discipline. Or, ce qu'il voit à la fin XIXe et au début du XXe dans les ateliers ne va pas dans ce sens : le travail réellement collectif est un mythe tant les comportements individuels, enfermés dans des logiques de métiers fortement corporatistes ne contribue en aucune manière à la cohérence ni à la collaboration. L'état d'esprit, les réflexes, les comportements dominants demeurent artisanaux et individualistes, alors qu'il s'agit de faire œuvre d'industrie.
Pour ce faire Taylor plaide énergiquement en faveur d'une forte clarification dans l'attribution des tâches et rapporte cette anecdote dans son livre « La Direction scientifique des entreprises » 2 :
« La scène se passe aux État-Unis en 1898 dans une aciérie. Une équipe charge dans des wagons des "gueuses" 3 de fonte. Chaque ouvrier prend une gueuse , pesant 40kg chacune, avance sur un plan incliné qui conduit au wagon et jette sa charge dans le fond. Au bout de sa journée, il en a ainsi transporté treize tonnes . »
« Un monsieur s'approche de l'un des ouvriers, un petit Hollandais (...) .»
- « Vous gagnez un dollar quinze par jour , je crois, dit le monsieur.(...) Voulez vous gagner désormais un dollar quatre-vingt cinq ?»
- « Que faudra-t-il faire ?»
- « C'est tout simple. Quelqu'un viendra demain et vous ferez exactement ce qu'il vous dira toute la journée. Quand il vous dira de prendre une gueuse et de la transporter, vous le ferez. Quand il vous dira de vous asseoir et de vous reposer, vous le ferez. Sans discuter. Un bon ouvrier fait ce qu'on lui dit et ne discute pas. Nous verrons de quoi vous êtes capable.»
« Le lendemain, les choses se passent exactement ainsi. Le petit Hollandais se met au travail; toute la journée, l'homme qui se trouve auprès de lui, avec un chronomètre, lui dit : maintenant ramassez une gueuse et transportez la; maintenant asseyez vous et reposez vous... travaillez... reposez vous.»
« Le petit hollandais obéit sans discuter. Et à cinq heures et demie, il touche en effet soixante dix "cents" de plus que d'habitude.»
« Il faut préciser que ce jour là, il n'avait pas manipulé treize tonnes , mais cinquante. »
Taylor conduit en réalité une double clarification , car le travail d'organisation pour être complet doit se déployer selon son point de vue sous deux dimensions complémentaires :
La dimension verticale, pour établir une stricte distinction entre d'une part les tâches de conception du travail et de formation et d'autre part celles d'exécution : « Les ingénieurs pensent le travail et les ouvriers doivent l'exécuter conformément aux instructions et à la formation que les premiers leur fournissent »4.
La dimension horizontale, pour décomposer le processus de production d'un bien en une suite de tâches simples confiées chacune à un ouvrier spécialisé. L'objectif est d'identifier la manière la plus efficace de découper le travail. Doivent être chargés de cette mission des ingénieurs qui de manière scientifique vont chronomètrer chaque mouvement élémentaire, éliminer les temps inutiles, étudier les meilleurs outils pour réaliser chaque mouvement, définir un temps optimal pour chaque stade de production, rédiger les recettes de fabrication.
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