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Le Taylorisme Est Il dépassé

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Par   •  9 Mars 2012  •  2 667 Mots (11 Pages)  •  1 724 Vues

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18. 8 Introductionans... Pourtant, certains enseignements dispensés par les précurseurs dans ledomaine des sciences administratives sont encore très actuels. Si l’on examinaitattentivement les problèmes observés dans les milieux de travail à la lumière deprincipes « dépassés », on y trouverait peut-être encore quelques éléments desolution valables de nos jours. Dans le cadre de la présente publication, nous nous proposons de présenterd’abord les principes d’administration de Fayol, ingénieur français du début dusiècle, ensuite les recommandations de Taylor, ingénieur américain de la mêmeépoque, concernant l’implantation de la direction scientifique. Nous tenteronsainsi de vérifier si les principes mis en relief par ces deux précurseurs dessciences administratives sont encore d’actualité.HENRI FAYOLFayol énumère quatorze principes d’administration : la division du travail,l’autorité, la discipline, l’unité de commandement, l’unité de direction, lasubordination des intérêts particuliers à l’intérêt général, la rémunération, lacentralisation, la hiérarchie, l’ordre, l’équité, la stabilité du personnel, l’initiativeet l’union du personnel. Voyons dans quelle mesure ces principes de base seretrouvent dans les organisations d’aujourd’hui ou comment, à la lumière desdécouvertes récentes dans le domaine, on pourrait encore les appliquer.La division du travailPour Fayol, la division du travail a pour but d’arriver à faire produire plus etmieux avec les mêmes efforts. En fait, plus l’employé sera appelé à poser lesmêmes gestes mécaniques, plus il deviendra habile dans leur exécution. En cesens, la division du travail entraîne comme conséquence la spécialisation dutravail. Les recherches modernes dans le domaine des sciences du comportementapportent un nouvel éclairage à la notion de division du travail. Le principedemeure valable, mais son application a changé. Afin que l’ensemble des tâchessoit effectué, quelqu’un a pour fonction de répartir les différentes tâches parmison personnel. Cependant, l’exécution répétitive de certaines tâches peutdevenir monotone. Mintzberg (1986) a donc proposé, au point de vuedu partage des tâches, la double notion d’élargissement et d’enri-chissement des tâches. Selon cette perspective, on ne doit passeulement distribuer les tâches parmi le personnel, mais égalementpenser aux responsabilités à attribuer à ses membres ; en d’autres © 1990– Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Théories et pratiques actuelles du management, Pierre Delorme (dir.), ISBN 2-7605-0587-1 • DA587N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés

• 27. Fayol et Taylor sont-ils dépassés ? 17postérieures à celles de Fayol dans le domaine de la psychologie organisa-tionnelle et des relations industrielles ont permis de nuancer ou d’approfondircertaines dimensions. Somme toute, la théorie de Fayol a encore sa place dans ledomaine des théories de l’administration et de l’organisation. Fayol ne doit pasêtre relégué au domaine de l’histoire des sciences administratives et encoremoins aux oubliettes.FREDERICK W. TAYLORExaminons maintenant de plus près les recommandations de Taylor à ceux quivoulaient implanter la direction scientifique au sein de leur unité de travail. Si on lisait quelque chose du genre : « Il faut comprendre l’expressionprospérité maximale dans son sens le plus large, celui du perfectionnement dechaque partie de l’entreprise afin qu’elle atteigne son plus haut niveaud’excellence », ou encore des conseils du genre : − n’utilisez pas les mécanismes en laissant de côté la philosophie de la méthode ; − n’essayez pas de modifier trop rapidement les méthodes de direction, il vous faut de trois à cinq ans ; − assurez-vous le concours de spécialistes ayant une réelle expérience ; − n’entreprenez pas une mise en route du système tant que la haute direction n’est pas pleinement convaincue. On serait porté à croire qu’ils sont tirés de volumes récents dans le domainede l’administration. Par exemple, on pourrait facilement rattacher la notiond’excellence aux concepts élaborés par Austin (1985), et Peters et Waterman(1983). En ce qui touche les différents conseils, on pourrait facilement lesretrouver dans les écrits contemporains traitant de développementorganisationnel, et plus précisément dans les écrits portant sur l’implantation duchangement (Bennis, 1976). Pourtant, ces différents propos ont été écrits au toutdébut du siècle par nul autre que Frederick W. Taylor, ingénieur américain qui ainnové dans le monde de l’industrie en introduisant les principes scientifiques dela direction de l’entreprise. Bien souvent, lorsqu’on parle de Taylor, on se limite à parler del’étude des temps et mouvements, de la rémunération à la pièce et aussi d’unecertaine forme d’exploitation de l’individu dans son milieu de travail. Dans © 1990– Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Théories et pratiques actuelles du management, Pierre Delorme (dir.), ISBN 2-7605-0587-1 • DA587N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés

• 28. 18 Introductionle cadre du présent texte, nous nous proposons de présenter certains concepts dece précurseur dans le domaine des sciences administratives et de nous demanderici encore si Taylor est aujourd’hui dépassé.Le perfectionnement de chaque partie de l’entreprise :pour un plus haut niveau d’excellenceOn ne saurait faire abstraction de l’évolution technologique et de ses effets sur lefonctionnement de l’organisation. Il suffit de penser à l’impact de l’informatiquepour s’en convaincre. Les différents changements qui se produisent dansl’environnement en entraînent d’autres dans l’organisation. On ne sauraitimplanter un nouveau système, par exemple, sans préparer les employés à s’yadapter. Dans certains cas, il s’agit de les préparer psychologiquement à unetransformation organisationnelle ; dans d’autres cas, il s’agit de leur enseigner denouvelles habiletés afin qu’ils puissent répondre adéquatement aux nouvellesexigences du poste. C’est ici qu’entrent en jeu les politiques de formation et deperfectionnement du personnel. Une organisation ne saurait survivre si elle n’està la fine pointe de la technologie. Elle produirait alors des biens désuets quiresteraient « sur les tablettes ». De même, une organisation produisant des biensà des coûts dépassant ceux des concurrents serait vouée

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