Le logement indigne

Introduction

En France , 600 000 logements sont considérés comme indignes. La notion d’habitat indigne recouvre l’ensemble des situations d’habitat qui sont un déni au droit du logement et portent atteinte à la dignité humaine, locaux où le plomb est accessible (risque saturnin), immeuble menaçant de tomber en ruine, hôtels meublés dangereux (murs menaçants de s’effondrer…).

D’après l’INSEE en 2008, 520 000 à 530 000 ménages seraient éligibles aux critères de la loi au Droit au Logement Opposable (Dalo). Soit parce qu’ils habitent un logement insalubre ou menaçant de tomber en ruine, soit parce qu’ils n’ont pas le confort de base ou encore qu’ils se retrouvent dans un logement surpeuplé.

Habiter un lieu signifie avoir un domicile, une adresse. Avoir un logement est une nécessité dans un parcours d’insertion. Mais que se passe-t-il lorsque ce logement est indigne ? Comment peut-on s’intégrer dans la société quand on vit au sein d’un logement en ruine, trop petit pour sa famille… ?

Il est vrai que les associations de lutte pour le droit au logement parle de plus en plus des personnes en situation d’exclusion par rapport au logement surtout depuis les évènements de l’hiver 2006 – 2007 avec l’installation des tentes à Paris le long du canal Saint-Martin par l’association Don Quichotte. Des personnes ayant un logement indigne peuvent également être en situation de fragilisation du lien social. L’exclusion se traduit par une rupture plus ou moins brutale avec la vie sociale en général. Elle est souvent vécue comme une perte d’identité. Mais l’exclusion peut-elle être totale ? Peut-on être exclu d’un domaine de la vie sociale et intégré dans d’autres domaines ?

De plus, il est de plus en plus difficiles de se sortir d’un habitat indigne, du fait de la crise du logement. Les places en parcs publics sont très rare et le parc privée, de son coté, a subit une envolée des prix sur le marché de l’immobilier principalement dans les grandes villes, ce qui rend encore plus difficile l’accès à un logement de qualité.

C’est ce dernier point qui m’a conduit à élaborer la question suivante: En quoi, pour des personnes habitant en logement indigne, la situation sociale et professionnelle seraient plus difficile ?

Ce contexte se rapporte alors aux champs de l’ESF suivant : le logement et l’exclusion sociale. En outre, la question liée aux conditions de vie des personnes en situation d’habitat indigne m’a aussi amenée à vouloir aborder ce thème dans mon mémoire professionnel. En effet, en tant que future professionnelle, je trouvais intéressant d’approfondir mes recherches et de mieux connaitre ce public afin de proposer ensuite un accompagnement adapté.

Dans une première partie, je vais effectuer une exploration théorique et pratique approfondie , articulée autour de trois axes. Le logement décent, l’importance de vivre dans un logement décent ; puis le logement indigne ainsi que les impacts du logement indigne sur la vie socioprofessionnelle. J’y présenterai d’abord la méthodologie employée puis proposerai un développement autour de ces axes.

Ensuite, dans une seconde partie, je vais élaborer une problématique qui m’amènera à la formulation de la question de recherche, puis je proposerai une hypothèse.

Enfin, dans une troisième partie, je vais présenter les éléments clés de la méthodologie envisagée afin de vérifier mon hypothèse.

I) Méthodologie de l’exploration

1) L’exploration théorique

A partir de ma question de départ, il me paraissait nécessaire d’approfondir mes connaissances sur le domaine du logement en général et du logement indigne plus particulièrement.

Pour cerner le phénomène du logement indigne, j’ai lu le livre de Pascale Dietrich-Ragon intitulé « le logement intolérable, habitants et pouvoirs publics face à l’insalubrité ». De plus, pour enrichir mes connaissances sur ce sujet, j’ai lu les 16ème (2011) et 17ème (2012) rapport de la Fondation Abbé Pierre « l’état du mal-logement en France » qui m’ont apporté en grande partie les données chiffrés du logement indigne. J’ai également analysé un web-document de la Fondation Abbé Pierre « A l’abri de rien », qui m’a permis de comprendre davantage les difficultés au quotidien des habitants de logement indigne.

Puis j’ai étudié le livre « Sociologie du logement » de Yankel Fijalkow pour comprendre l’importance du logement dans notre société.

Ensuite, je me suis centré sur le phénomène de l’exclusion en lisant « l’exclusion » de Julien Damon.

2) L’exploration pratique

J’ai choisi de réaliser des interviews semi-directives, auprès de deux personnes vivants en logement indigne. Madame H ; femme seule divorcé 55 ans sans enfants à charge puis auprès de Monsieur M, 27 ans chômeur et vit seul dans un logement indigne.

II) Le logement :

Selon la définition du Dictionnaire Larousse, le logement signifie une action de procurer un logement à des personnes. Le mot procurer est fort, il renvoie a une sensation de réussite. Procurer est définit comme faire avoir par ses soins quelque chose a quelqu’un, le lui fournir, l’en pouvoir.

Juridiquement, pouvoir se loger, est inscrit dans la Constitution. Symboliquement, c’est pouvoir s’approprier un espace à soi.

Quel est l’importance du logement ?

II.1) l’importance du logement

a) Le chez-soi

La notion de chez-soi intègre l’habitation et l’intimité. Selon le dictionnaire Larousse, l’habitation c’est le fait de séjourner d’une manière durable dans une maison, un immeuble et l’intimité caractérise la vie privée, la qualité d’un cadre accueillant qui favorise les relations familières.

Il est vrai que la fonction première de notre maison est de nous abriter. C’est à dire que la maison a une dimension protectrice,

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