Le Paysage Bancaire Togolais De L'An 2000 à 2010 : Enquêtes, Sondages Et Perspectives
Dissertations Gratuits : Le Paysage Bancaire Togolais De L'An 2000 à 2010 : Enquêtes, Sondages Et Perspectives. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 28 Juillet 2014 • 2 486 Mots (10 Pages) • 800 Vues
Le Paysage bancaire togolais de l’An 2000 à 2010: Enquêtes, Sondages et Perspectives.
Par K. Kofi FOLIKPO
Introduction.
Le boom phosphatier des années 1970 ajouté à la haute demande des produits de rente tels que le café, le cacao, le coton, l’huile de palme sur le marché mondial et ajouté à la dynamique très positive du commerce intérieur du TOGO principalement dominé par les riches et célèbres commerçantes surnommées «Nana Benz», a fait du TOGO une place financière assez prisée jusque dans les années 1987/1988.
Le TOGO sous le régime du dictateur défunt Etienne Eyadéma Gnassingbé s’est alors targué d’être devenu la «Suisse de l’Afrique» (sic!), le «coffre-fort de l’Afrique» (sic!) et un prétendu «havre de paix» (sic!) où le régime moribond faisait miroiter aux Populations naïves, majoritairement analphabètes et brutalement étouffées une prétendue «politique des grands travaux» (sic!) au sein de laquelle le secteur bancaire et financier occupait une place de choix.
La période de cette fin de gloire éphémère du secteur bancaire togolais coïncidait pourtant avec les remous pour une démocratisation de la vie sociopolitique et coïncidait aussi avec une période de profondes mutations socioéconomiques, avec à la clé les prétendus «programmes d’ajustement structurel» (PAS) brutalement et cyniquement imposés par la prétendue ‘banque mondiale’ et le prétendu ‘fonds monétaire international’.
C’est dire que les activités économiques intérieures du TOGO telles que l’importation, le commerce de détail, la production agricole et agro-pastorale, la pêche, l’artisanat, les petites et moyennes entreprises, connaissaient dès cette période une régression insidieuse.
Cette régression coïncidait malheureusement avec la chute du cours des matières premières sur les marchés mondiaux à partir de 1985/1986, avec pour conséquence immédiate l’effondrement des Finances publiques dont la gestion chaotique, calamiteuse et cleptomaniaque hypothéquait gravement déjà l’Economie nationale.
Il va sans dire que l’éphémère prospérité du secteur bancaire togolais a été suivie d’un effondrement insidieux soigneusement caché au Grand Public.
Cet effondrement a été suivi à son tour par une Métamorphose apparente dont les contours demeurent non seulement très flous et très hasardeux pour les actionnaires et pour les clients, mais cachent également en réalité la Fragilité et la Vulnérabilité du Secteur bancaire togolais (avec des Risques économiques aux Conséquences incalculables!)
Quand on songe aux causes pernicieuses cachées et aux conséquences plus que dramatiques de la grave crise financière qui secoue en général l’Economie mondiale depuis 2008 et touche plus particulièrement l’Europe, les Amériques et une bonne partie des pays asiatiques, il y a lieu de s’interroger sérieusement sur la Robustesse, la Performance et l’Efficacité des Institutions bancaires des Pays africains comme celles du TOGO.
C’est donc à cette Réflexion prospective que le présent Travail veut inviter tout Lecteur intelligent et sérieux qui se sent interpellé par le Souci de développement économique harmonieux du TOGO sur des bases saines et viables.
1. La Métamorphose de la Place financière togolaise dans un contexte socio-économique et sociopolitique très mouvementé.
Le Paysage bancaire togolais durant l’éphémère période de « gloire» était essentiellement caractérisé par l’existence de Trois Catégories principales d’Institutions financières:
a) Les caisses d’épargne et de crédit ainsi que les coopératives d’épargne et de crédit essentiellement intéressées pars les commerçants togolais, les salariés subalternes et moyens du secteur public togolais et les entrepreneurs moyens ; on peut classer dans cette catégorie la Caisse d’Epargne du Togo (CET), la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA), la Société Togolaise de Crédit Automobile (STOCA) et les Groupements semi-informels de la Micro-finance.
b) Les banques nationales et étrangères essentiellement orientées vers la clientèle privée togolaise et étrangère; tributaires du taux directeur fixé par la sulfureuse BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), elles sont principalement spécialisées sur le crédit commercial, sur le crédit immobilier dans une moindre mesure, sur l’épargne privée et sur les transactions avec les devises étrangères ainsi qu’avec les valeurs mobilières (actions et obligations). On peut classer dans cette catégorie la Banque Togolaise de Développement (BTD), la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI), l’Union Togolaise de Banque (UTB), la Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest (BIAO, devenue BIA), la Banque Commerciale du Ghana (BCG), la Banque Arabo-libyenne et la Société Nationale d’Investissement (SNI).
c) La banque centrale ouest-africaine d’émission et les banques d’investissement à vocation multinationale et régionale; essentiellement orientées vers les institutions nationales du secteur public et parapublic, elles sont spécialisées principalement sur le financement à court terme et à moyen de la construction et de l’entretien des infrastructures routières, hospitalières, d’adduction d’eau, de télécommunication, d’assainissement urbain, etc. …
Les institutions bancaires représentatives de cette catégorie sont entre autres la Succursale de la BCEAO, la BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement), la BIDC et le Fonds de la CEDEAO.
Cette classification sommaire des Institutions financières principales du TOGO jusqu’en 1990 illustre parfaitement deux choses très importantes:
• Premièrement, la place financière togolaise se révèle être une calque vulgaire du système financier français moribond, avec ses tares, ses défaillances et ses insuffisances;
• Deuxièmement, le paysage bancaire togolais semble s’entourer d’une opacité dangereuse en raison du Flou entretenu non seulement autour des activités du «Back end» de ces établissements financiers, mais aussi autour des rapports entre les trois catégories d’institutions financières et autour des rapports entre celles-ci et le secteur des Assurances!
C’est cette opacité dangereuse qui avait favorisé le Pillage systématique de la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA) par des individus sans
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