Le Carré Magique
Compte Rendu : Le Carré Magique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sassou376 • 19 Mai 2013 • 2 857 Mots (12 Pages) • 1 394 Vues
Question 46 : Après avoir défini le carré magique, expliquez en quoi les objectifs propres à chaque élément peuvent parfois être incompatibles
Développée par l’économiste keynésien, Nicholas Kaldor, le carré magique est une représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique économique conjoncturelle d’un pays :
- La croissance du PIB : objectif de 2-3%
- Le taux de chômage (en pourcentage de la population active) : moins de 4-5%
- L’inflation : environ 2%
- Le solde courant de la balance des paiements
C’est en rejoignant les quatre points qu’on obtient un quadrilatère : plus la situation forme un carré, plus elle est favorable. Mais le carré est dit magique car les objectifs peuvent s’avérer être incompatibles.
La figure obtenue permet de comparer la situation économique d’un pays à la situation idéale. Le schéma simplifié du carré magique est la première mesure de performance de la sphère réelle, complétées par l’analyse de l’évolution des variables financières (essentiellement des taux d’intérêts et des valorisations boursières).
En économie, il est souvent question de sphère réelle et de sphère financière, soit pour souligner la complémentarité des variables, soit, au contraire, pour déplorer la décorrélation entre elles.
L’intervention du policy-mix recherche l’optimisation de chacune des variables en établissant un dosage équilibré entre politiques monétaire et politique budgétaire Ainsi, il conviendra de définir dans un premier temps les objectifs de chacun des éléments. Mais comme nous le verrons dans un second temps, ces objectifs peuvent s’avérés être incompatibles en raison des effets, parfois contradictoires, de la politique monétaire et de la politique budgétaire.
I) Les objectifs du carré magique : un outil pédagogique de mesure des performances de la situation économique d’un pays
1/ Le carré magique : un outil de mesure économique
La notion de « carré magique » appliquée à l’économie, permet de mettre en relation quatre éléments fondamentaux de la « bonne santé » économique d’un pays et de communiquer aisément sur les évolutions constatées.
Chaque variable a sa propre échelle, qui varie selon le niveau de développement et la position au sein du cycle économique (phases d’accélération et de ralentissement de l’activité).
De nos jours, les pays développés ont une croissance cible allant de 2 à 3 %. L’objectif de croissance peut aller jusqu’à 6-7 % dans les pays en développement et même au delà pour les pays émergents.
Si le seuil d’inflation de 2 % est communément accepté, l’objectif de baisse du chômage se heurte à un plancher considéré comme incompressible. Longtemps, ce plancher a été fixé à 4 ou 5 %, mais la croissance spectaculaire des années 1990 aux États-Unis a montré qu’il n’était pas infranchissable.
De même, l’objectif d’équilibre, voire de surplus, du solde courant de la balance des paiements doit être apprécié dans une perspective à la fois de long terme, selon le stade du développement, et de court terme (décalage cyclique avec les autres pays).
La recherche simultanée des objectifs décrits dans le carré magique doit être relativisée ; elle relève d’un exercice d’équilibre, entre les coûts et les bénéfices, d’une recherche d’optimisation de chacun d’entre eux.
Le policy-mix cherche à combiner de manière optimale, en fonction de la position dans le cycle économique, les principaux moyens d’action de la politique économique : la politique budgétaire et la politique monétaire.
C’est ici qu’intervient le policy mix, ou le dosage entre politique budgétaire et politique monétaire.
2/ Le carré magique : outil d’aide à la décision économique
La politique budgétaire consiste en la prévision de l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat sur une année ; elle correspond aux mesures prises par un gouvernement à court terme en fonction de la position de l’économie du pays dans les cycles économiques.
L’Etat s’active à relancer l’économie lorsque la croissance est inférieure à la croissance potentielle, et à améliorer l’état de ses finances lorsque la croissance est forte. Ainsi, en période de mauvaise conjoncture économique, l’Etat, en augmentant ses dépenses, mène une politique de relance, qui passe par une politique budgétaire expansionniste. Dans une optique keynésienne, le déficit budgétaire permet un soutien de la demande interne et donc une relance de la croissance économique. La croissance étant, à posteriori, source de nouvelles recettes pour le budget de l’Etat.
A l’inverse, lorsque la conjoncture économique est bonne, l’Etat peut alors mener une politique budgétaire plus restrictive, baisser ses dépenses, et engranger des rentrées fiscales (ou réduire la dette publique) qui lui permettront de relancer l’économie si la conjoncture se détériore. La politique budgétaire va jouer sur les recettes de l’Etat (donc la fiscalité des différents acteurs économiques) ainsi que sur l’utilisation des ressources de l’Etat. Par exemple, si le gouvernement d’un pays décide de diminuer les impôts, cela permettra normalement d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages et donc la demande, tout en diminuant la charge imposée aux entreprises, leur permettant ainsi de produire plus et d’embaucher. Ainsi, l’offre pourra répondre à la demande et il y aura croissance économique.
Si ce même gouvernement décide au contraire d’augmenter les impôts, cela pourra permettre de calmer la demande, donc l’inflation, et l’Etat d’augmenter ses recettes ; l’Etat pourra ainsi soit diminuer le déficit public, soit augmenter ses dépenses et ainsi augmenter l’offre de services publics. Il pourra même provoquer un déficit volontaire afin d’enclencher le processus du multiplicateur keynésien.
La politique monétaire est le deuxième outil disponible, souvent aux mains des banques centrales. Elle vise à réguler la croissance de la masse monétaire de manière à ce que la quantité de monnaie en circulation ne soit pas trop importante pour éviter l’inflation, mais suffisante pour assurer le volume des transactions et ne pas freiner l’activité
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