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La tyranine des marques

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Par   •  9 Novembre 2013  •  3 029 Mots (13 Pages)  •  838 Vues

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« L’internationalisation des affaires semble entraîner l’érosion de valeurs fondamen-tales » (Michel Dion)

Thème 1-Partie 1 la tyrannie des marques

A - Quel est le propos de l’auteur dans «La tyrannie des marques» ?

Le texte de Naomi Klein, tiré de son essai «La tyrannie des marques», dénonce la désaffection des multinationales pour le produit au profit de la construction de marques. Les nouveaux producteurs sont désormais… les publicitaires. Les multinationales consacrent d’ailleurs la majorité de leurs ressources dans la construction de super marques.

Si ce repositionnement des multinationales génère davantage de profit, il n’est pas sans conséquences négatives : fermetures d’usine, chômage, précarité, sous-traitance à bon marché et délocalisation de la production dans les pays émergents, abus commis par les grandes marques comme Nike, Adidas… dans les ateliers de fabrication ou… ateliers de misère. Et cet esclavage moderne se fait avec la complicité des gouvernements locaux qui créent de véritables paradis fiscaux sous l’appellation de zones de franches industrielles ou zones de libres échanges.

B - Décrire ce qui se passe de non éthique selon vous à Cavite et organisez votre réflexion à partir des notions éthiques et de responsabilité sociale.

La responsabilité sociale des multinationales (RSE) met en évidence l’impact des décisions stratégiques de ces organisations sur l’environnement socio-économique. Dans le cadre de la mondialisation des échanges et de la délocalisation de la production, bien souvent, les normes RSE ne convergent pas avec la pratique de ces organisations. Pour un management éthique et responsable, les entreprises devraient respecter un certain nombre de principes.

Dans cette course au profit, beaucoup sont en effet passées maîtres dans l'art de bafouer les droits de l'homme. Pendant que les multinationales ferment les yeux sur les situations d’exploitation et de souffrance des ouvriers qui assemblent leurs produits, l’éthique ou la responsabilité sociale sont des notions inconnues ou volontairement ignorées dans les zones franches industrielles comme celle de Cavite aux Philippines.

Une gestion efficiente qui ne gaspille pas les ressources

La zone franche industrielle de Cavite et ses manufacturiers s’efforcent de répondre à leurs intérêts propres, comme à ceux de leurs clientes, les multinationales. Ici, dans les mêmes usines, les mêmes ouvriers travaillent pour des marques concurrentes, des marques devenues pour le coup anonymes. «Les pièces sont emballées par les mêmes travailleurs, cousues et soudées par les mêmes machines » (Article No logo – Naomi Klein). Les ressources de Cavite sont : sa main-d’œuvre très bon marché, ses usines prêtes à «s’envoler» et ses commandes.

Le partage de la prospérité de l’entreprise

Les travailleurs de Cavite accroissent la prospérité des multinationales (leur marge bénéficiaire est passée de 100% à 400% comme l’explique dans No logo – Naomi Klein) qui sous-traitent leur production dans des zones franches industrielles ainsi que celles de leurs employeurs qui vendent leurs produits aux coûts les plus bas. Pour rendre cette opération possible, ils reçoivent des salaires en dessous du seuil de subsistance qui les maintiennent dans des conditions de dénuement extrêmes.

Cavite c’est « de la production pure au prix le plus bas », «un club d’achat en vrac pour multinationales à la recherche de bonnes affaires» (Article No logo – Naomi Klein).

"Dans quatre pays du Tiers-Monde sur cinq, dans le secteur manufacturier, la part actuelle des salaires est considérablement inférieure à ce qu'elle était dans les années 1970 et au début des années 1980." ("Trade and Development Report, 1997", Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement économique).

Cette prospérité ne génère pas non plus d’investissements propres à rendre agréable l’environnement de travail des ouvrières avec : la construction d’usines «en dur» bien isolées, des ateliers bien éclairés, des fenêtres qui laissent filtrer la lumière du jour, de l’air conditionné, des espaces de pauses confortables avec des boissons et de la nourriture à disposition… Non! Chaque parcelle d’espace doit être rentabilisée. Il n’y a pas de fenêtres, de système de ventilation, l’habitacle ne protège pas les ouvrières de la chaleur… Elles sont les « intouchables » des ateliers de production des Zones franches industrielles.

De la prévenance à l’égard des employés

Lorsque les multinationales externalisent leur production, elles ne se sentent pas plus concernées par les salaires versés aux travailleurs que par les conditions de travail dans les usines de leurs sous-traitants : le management est quasi militaire et tue toute velléité d’initiative, les journées de travail n’en finissent pas, la pénibilité du travail est extrême, la surveillance est irrespectueuse et le harcèlement psychologique ou sexuel est légion.

Le porte-parole de Disney, Ken Green [...] exprima publiquement sa frustration de voir sa société réprimandée pour les conditions de catastrophiques en vigueur dans une usine haïtienne où l'on produisait des vêtements Disney. "Nous n'employons personne en Haïti", dit-il, faisant référence au fait que l'usine est la propriété d'un entrepreneur. " (No Logo - Naomi Klein).

La limitation des nuisances et des risques pour la société

Selon les principes de management éthique et responsable, les entreprises doivent veiller à la protection de l’environnement. Les multinationales qui «ignorent» les usines de fabrication et leurs employés «ignorent» la règle déontologique à laquelle elles ont souscrit. Lorsqu’à Cavite, des centaines d’usines bâties «à la va-vite et à moindre coût» poussent comme des verrues bancales et éphémères, les acteurs responsables de ces zones franches sont certainement à des millénaires de ces préoccupations de pays riches et organisés! Qu’elles s’effondrent, s’enflamment…ne disposent pas de l’eau courante ou de système d’évacuation ou de traitement des eaux usées… leur importent peu. Et de fait, ils ne partagent probablement pas le même système de valeurs. « Des ateliers sans fenêtres, recouverts d’un revêtement bon marché, en plastique et en aluminium», «des usines semblables à des hangars». Leur

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