La formation d'éducateur

Introduction :

Durant notre troisième année de formation d'éducateur spécialisé et afin de valider le Domaine de formation 1 « accompagnement social et éducatif spécialisé », il nous est demandé de rédiger un dossier de pratiques professionnelles, qui, partant d'une situation rencontrée lors de nos stages, nous a questionnés et nous a amenés à interroger notre pratique.

Ce sera donc l'objet de cet écrit.

Durant ces trois années de formation, j'ai effectué 3 stages: deux stages courts de 3 mois, puis un stage long de 9 mois.

J'ai fait mon premier stage court en Institut Médico-Educatif, avec un public d'adolescents porteurs de déficiences mentales.

Mon deuxième stage court était en foyer d'hébergement pour personnes adultes handicapées travaillant en ESAT ( établissement et service d'aide par le travail).

J'ai effectué mon stage long au Foyer de l'Enfance.

Ces stages m'ont permis de construire mon identité professionnelle, faire évoluer mon projet de formation et appréhender au mieux le métier d'éducateur spécialisé.

L'éducateur spécialisé travaille avec l'usager grâce à la relation qu'il instaure avec ce dernier.

Cette relation est la base de l'accompagnement éducatif. Elle permet d'instaurer une relation de confiance et d'échange, de construire le projet personnalisé et de le faire évoluer. Cependant, les travailleurs sociaux rencontrent parfois une difficulté concernant la distance à prendre avec l'autre de manière à garder le recul nécessaire afin de toujours travailler avec lui et pour lui, en le laissant « au centre du dispositif », soucieux de ne pas construire un projet selon les désirs du professionnel ou les choix qu'il pense être « les bons ». Ainsi, l'acte éducatif requiert une certaine délicatesse afin de prendre l'autre en considération, dans sa globalité et en faisant abstraction au maximum de ses représentations.

C’est pourquoi je me propose d’interroger ici cette dimension formelle de la relation à travers la notion de « transposition ». Cette transposition résultant de la difficulté à mettre de côté ses représentations, pour ne pas les « calquer » sur l'autre et ainsi lui laisser son libre arbitre.

Après avoir situé le contexte institutionnel, je présenterai le plus précisément possible la situation choisie, puis j'amènerai les éléments théoriques qui m'ont paru pertinents pour analyser cette dernière, avant d'émettre une proposition éducative.

I)Contexte institutionnel:

J'ai effectué mon stage long de 9 mois dans une structure appartenant aux Foyers de l'Enfance des Alpes Maritimes.

Les Foyers de l'Enfance sont gérés par le Conseil Général.

Il existe plusieurs types de structures dans le département, qui sont des foyers d'urgence pour les enfants ou les adolescents.

Les missions principales du Foyer de l’enfance sont l’accueil, l’observation et l’orientation. Cependant, les « studios » ne sont pas un foyer d’urgence et font figure d'exception au sein de cette institution.

C’est une structure particulière qui a mis en place une procédure d’admission afin de pouvoir, dès le départ, sélectionner, mais aussi et surtout observer et travailler l'autonomie du jeune, sa motivation et son implication pour ses projets d'avenir.

Elle accueille ainsi des jeunes entre 16 et 21 ans, qui résident en studios individuels. Il y a un appartement de 4 places pour les garçons qui viennent d’arriver. Les filles passent directement aux studios indépendants, tandis que les garçons passent par un premier apprentissage de l’autonomie en vivant en colocation.

Ainsi, l'appartement est situé sur le même palier que le bureau des éducateurs, en rez de chaussée d'un immeuble, et les studios sont dans une résidence étudiante, à une centaine de mètres du bureau de l'équipe. Les jeunes sont accompagnés au quotidien par une équipe d'éducateurs spécialisés, une psychologue et un chef de service.

Le but est de les amener à acquérir l'autonomie nécessaire à une fin de prise en charge. Les jeunes doivent avoir un projet précis, professionnel ou scolaire, afin de pouvoir intégrer la structure. Ils sont dès lors sous contrat « jeune majeur », délivré par un attaché de l'Aide Sociale à l'Enfance, pour une durée variable, fixée par l'attaché, l'éducateur de circonscription et le jeune, en fonction de son projet. Les mineurs, quant à eux, sont placés sous mesure judiciaire ou administrative.

Les jeunes ont un budget défini pour leur besoin, qu'ils reçoivent en liquide par le chef de service. Ils ont chaque semaine 60€ d'argent d'alimentation, 40€ par mois d'argent d'hygiène et entretien, 30€ par mois d'argent de poche et 40€ d'argent de vêture. Ils doivent néanmoins justifier à l'équipe des dépenses faites en donnant leurs tickets de caisse.

Le budget d'alimentation des garçons de l'appartement est mis en commun avec celui de l'équipe afin de faire les courses avec eux chaque semaine, selon la disponibilité de chaque jeune.

Les éducateurs travaillent donc essentiellement sur l'autonomie du jeune. Il n'y a pas de vie collective, même pour l'appartement, où les garçons ont chacun leur chambre et leur salle de bain. Ils ne se retrouvent que pour les temps du repas en présence des éducateurs.

Chaque jeune doit à tour de rôle, selon un planning prédéfini, faire le repas puis la vaisselle et le rangement de la cuisine. Ces temps de repas sont un moment privilégié pour observer le comportement de chacun, mais aussi pour discuter avec eux.

II)Présentation de la situation choisie:

La situation que j'ai choisie de traiter se passe après un temps de repas prit sur l'appartement avec les garçons qui y habitent. Le soir est souvent un facteur d'angoisse pour ces jeunes, qui se retrouvent seuls dans leur chambre et qui se mettent à penser à leur histoire, leur parents etc...

Aussi, il n'est pas

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