« La Pensée économique : Origine Et développement » De M.Blaug, D'un Coté, « L'histoire De L'analyse économique De J-A.Schumpeter »
Compte Rendu : « La Pensée économique : Origine Et développement » De M.Blaug, D'un Coté, « L'histoire De L'analyse économique De J-A.Schumpeter ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aicha18 • 13 Avril 2015 • 3 687 Mots (15 Pages) • 1 467 Vues
SUJET9 : « La pensée économique : origine et développement » de M.Blaug, d’un coté, « l’histoire de l’analyse économique de J-A.Schumpeter »,de l’autre, représentent deux ouvrages incontournables dans le domaine de l’Histoire de la pensée. Sur la base de la lecture des introductions respectives aux deux ouvrages, tenter de mettre en évidence les convergences et les divergences dans la méthodologie adoptée par les deux auteurs.
INTRODUCTION
Les auteurs de l’histoire de la pensée économique posent la question de l’utilité de cette discipline au sein du corpus de la théorie économique. Certains, comme Stigler, pensent que l’histoire de la pensée économique est une perte de temps .Mark Blaug nous dit qu’elle permet de comprendre la théorie comme un cheminement avec des retours en arrière, des recompositions. Schumpeter voit trois utilités pour justifier l’intérêt à la pensée économique : les avantages pédagogiques, l’histoire de la pensée permet de faire surgir des idées nouvelles, enfin, la pensée économique dévoile les démarches de l’esprit humain. Ces deux derniers, Joseph Schumpeter et Mark Blaug, sont deux historiens de la pensée économique qui partagent l'idée d'un progrès cumulatif de l'analyse économique tout en reconnaissant l'importance du contexte idéologique d’où la comparaison faite entre leurs deux ouvrages qui sont incontournables en histoire de la pensée économique.
En effet, Mark Blaug dans son ouvrage « la pensée économique : origine et développement » tente d’étudier la cohérence logique et la valeur explicative de la théorie économique orthodoxe sous l'angle d'une méthodologie inspirée par Karl Popper et son disciple Imre Lakatos qui considèrent que la science évolue par la possibilité de réfutation empirique de ses énoncés. Quant à Schumpeter dans son ouvrage « Histoire de l’analyse économique, il retrace la pensée économique de l’antiquité grecque jusqu’au 20éme siècle, embrassant ainsi toute l’histoire de l’économie, celle de son temps et celle du passé, avec une méthodologie qui se veut une combinaison de la vision historique et une maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance.
Nous tenterons donc d’expliciter dans une première partie la méthodologie adoptée par Blaug qui est souvent considéré comme une
méthode rétrospective, dans une deuxième partie nous en ferons de même pour Schumpeter à qui on attribue un progrès linéaire et enfin dans une troisième partie nous tenterons de mettre en évidence les convergences et les divergences dans la méthodologie adoptée par les deux auteurs.
La méthodologie de MARK BLAUG
Economiste britannique d'origine néerlandaise, Mark Blaug est diplômé de l'université de Columbia à New York. Il a enseigné aux Etats-Unis à Yale mais aussi en Angleterre (London School of Economics, University of Buckigham) ainsi qu'en Hollande (University of Amsterdam, Erasmus University). Il a également mené une carrière très active comme consultant auprès de plusieurs organisations telles que l'OCDE, l'UNESCO, la Banque Mondiale et la fondation FORD. Intellectuel érudit à l'esprit critique, il a principalement investi l'histoire des idées et la méthodologie de l'économie.
Avec son ouvrage « la pensée économique : origine et développement » qui s’impose rapidement comme le manuel d’histoire de la pensée économique le plus largement utilisé à travers le monde, il tente d’étudier à la lumière des oeuvres du passé la cohérence logique et le valeur explicative de la théorie économique orthodoxe. Son objectif étant d’étudier la théorie économique contemporaine, il nous dit que cette théorie économique contemporaine est marquée par des problèmes qu’elle a aujourd’hui résolus par les erreurs du passées. Sa méthode consiste à mettre en évidence la continuité des idées économiques à travers l'histoire. Elle suppose donc une sorte d'évolution des idées avec le temps depuis l'antiquité jusqu'à maintenant. Il s'agit d'une approche cumulative de la science économique. Dans cette perspective, la théorie économique moderne serait un aboutissement naturel vers lequel les théories précédentes ont parfaitement tendu sans le savoir.
Sa présentation reste centrée sur l’analyse théorique négligeant les digressions et les aspects biographiques. Blaug applique une philosophie à la théorie économique laquelle philosophie tirée de la science postule qu’il existe des programmes de recherches
composés d’un noyau dur non réfutables et d’hypothèses réfutables et en déduit que Keynes, en intégrant au noyau dur les anticipations et l'incertitude inaugure un programme nouveau et progressif.
Au fil des nombreuses éditions de son ouvrage il a tenté d’écrire une histoire de l’analyse économique qui conçoit l’analyse économique comme une succession d’analyses, guidées par le souci d’affiner, d’améliorer, de perfectionner. Il commence son étude des mercantilistes jusqu’en 1960 et s’est intéressé à ce que les grands économistes ont pu vouloir dire à ce qu’ils ont réellement dit.
La question qu’il s’est posé est de savoir si la théorie économique a progressé ?
Pour répondre à cette question il a fait une analyse qui est la suivante :
Sa thèse consiste en une étude critique du passé qui revient à faire une analyse théorique des idées des principaux économistes en laissant de coté leur vie, leur développement économique propre leurs précurseurs et leurs héritiers. Il utilise les normes de jugement de la théorie économique moderne comme normes de jugement de la critique.
Dans sa démarche il rejette une possibilité de juger une théorie passée par ses propres termes et est pour une appréciation des idées par rapport au contexte de l’époque.
Selon Blaug on voit deux choses lorsqu’on évalue le travail d’auteurs antérieurs : ne voir que leurs erreurs et leurs défauts sans apprécier ni les limites d’analyse dont ils sont les héritiers ni les circonstances historiques dans lesquelles ils écrivent ou vanter leurs mérites dans le but de découvrir une idée en avance sur leur époque, en devançant leurs propres intuitions. Donc il y’a ce qu’il
appelle l’anthropomorphisme qui consiste à juger les écrivains anciens avec les canons de la théorie moderne et l’anthropomorphisme
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