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L'économie Marocaine Face à La Crise Mondiale

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Par   •  7 Novembre 2014  •  2 649 Mots (11 Pages)  •  867 Vues

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En 2008, le Maroc a tiré son épingle du jeu même si le dernier trimestre a été dramatique pour l’économie mondiale. En effet, son système financier étant tellement bien protégé, ce n’est qu’en 2009 qu’il a commencé à vraiment ressentir les conséquences de la crise économique internationale sur son économie réelle. Exportations, investissements directs étrangers, tourisme, industrie ou encore transferts des MRE… autant de secteurs touchés progressivement par les effets du marasme économique international.

Le dernier trimestre de l’année 2008 a plongé le monde dans une crise sans précédent, financière au départ, mais qui a touché par la suite de larges pans de l’activité économique réelle. Industrie, tourisme, échanges commerciaux mondiaux… Tout ou presque y est passé. Le Maroc, pays dont l’économie libérale est largement ouverte sur le reste du monde, a également été touché par cette crise. Au départ, le discours officiel a été des plus rassurants. Le gouvernement a orchestré dès septembre 2008 des sorties médiatiques pour calmer les esprits des Marocains assurant que l’économie nationale se trouve à l’abri de cette crise qui secoue les pays les plus développés dans le monde. Mais petit à petit, des difficultés ont commencé à faire leur apparition. Les secteurs les plus touchés sont ceux en relation très directe avec les marchés étrangers, européens notamment. C’est ainsi que les professionnels du textile et de l’industrie automobile ont dû tirer la sonnette d’alarme dès le quatrième trimestre de l’année 2008. Les équipementiers automobiles ont annoncé une réduction de leur production des deux tiers. En outre, les pertes d’emploi dans le secteur du textile ont été estimées par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale à 9.700 postes entre janvier et mars 2009 par rapport à la même période de l’année précédente.

Mais le tableau n’est pas totalement sombre. La bonne nouvelle est venue du secteur primaire, locomotive incontournable du Produit Intérieur Brut au Maroc. Grâce aux précipitations soutenues qui ont concerné une bonne partie du territoire national, la production agricole est en mesure de maintenir les niveaux de croissance de l’économie marocaine.

Récolte record

«C’est une récolte record dans les annales de la production agricole». C’est ainsi que le Ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch a annoncé, à l’occasion de la tenue de la quatrième édition du Salon international de l’agriculture de Meknès, la bonne nouvelle. La campagne agricole 2008-2009 a été exceptionnelle, surtout pour les céréales et légumineuses avec un record de 102 millions de quintaux. Dame Nature a été plus que clémente avec le royaume pour la dernière campagne agricole. La pluviométrie record qui s’est abattue depuis octobre 2008 sur les différentes régions du pays y est pour quelque chose. La région de l’Atlantique Nord-Ouest (Tanger) a accueilli en trois mois plus de 1.200 mm de pluie, ce qui dépasse la moyenne pluviométrique annuelle de toute la région (aux alentours de 1.000 mm). Mais les perspectives ne sont pas roses pour toutes les filières agricoles. Les exportateurs d’agrumes ont par exemple revu leurs ambitions à la baisse pour 2009. Les professionnels ont tablé au départ sur un volume à l’export de 650.000 tonnes. Leur optimisme se base sur les réalisations de la filière une année auparavant avec un total de 582.000 tonnes d’agrumes exportés. Mais au fil des mois, ils ont dû revoir leur copie. Au 25 mars, ils n’ont pu exporter que 400.000 tonnes contre 420.000 pour la même période de la campagne précédente. Il faut dire que la filière a été touchée de plein fouet par les intempéries que de nombreuses régions fortement productrices d’agrumes ont connu. C’est le cas du Gharb dont 60.000 hectares ont été inondés en janvier/février 2009. Pour cette seule région, les pertes sont estimées à quelque 50.000 tonnes. Autre filière qui ne profite pas de l’enthousiasme agricole ambiant, celle de la production des produits maraîchers. Les producteurs de pommes de terre, très concentrés dans la région du Gharb, ont également perdu une bonne partie de leur récolte à cause des inondations. Résultat, une flambée sans précédent sur les marchés nationaux de cette denrée alimentaire essentielle pour l’alimentation de millions de marocains.

Phosphate en difficulté

Si l’année 2007 a été un bon cru pour les exportations de phosphate, grâce à l’envolée des cours de ce minerai sur les marchés internationaux, 2008 a connu les premiers symptômes d’un retournement de situation. En effet, l’évolution de la production du phosphate ne s’est pas inscrite dans une évolution régulière au cours de l’année qui s’est écoulée, ayant été marquée par des hauts et des bas. La plus importante augmentation a été observée de février à mars avec une croissance de 16% alors que le passage de septembre à octobre a été caractérisé par une chute de 27,7%. Conséquence: le Maroc a terminé l’année 2008 sur une baisse de 7,2% de sa production de phosphate brut par rapport aux niveaux enregistrés en 2007 (25,8 millions de tonnes en 2008 contre 27,8 millions de tonnes une année auparavant). Pour sa part, la production des engrais phosphatés a baissé de 16,3% en 2008 par rapport à 2007. Idem pour la production d’acide phosphorique (-19,8% en une année). Cette décroissance a continué lors des premiers mois de 2009. Ainsi, les exportations de phosphate et de produits phosphatés ont accusé une baisse vertigineuse de 60% à fin février de l’année en cours par rapport à la même période de 2008.

En cause, un recul de la demande mondiale sur les engrais, engendré par l’assèchement des crédits bancaires alloués aux agriculteurs. C’est donc après des résultats record sur les deux dernières années que l’Office Chérifien des Phosphates connaît une baisse de son chiffre d’affaires, de l’ordre de 20% pour les trois premiers mois de 2009.

Industrie au ralenti

La production et les exportations de phosphates ne sont pas les seuls secteurs stratégiques pour le royaume qui accusent des baisses à l’export. Il en est de même pour d’autres activités industrielles, fortement touchées par la récession économique que connaissent plusieurs pays de la zone euro. En tête de liste de ces secteurs, le textile pour lequel les exportations ont baissé en 2008 de 10%. La baisse a continué en 2009, ce qui a poussé le gouvernement à mettre en place un traitement de choc pour freiner la contagion de la crise mondiale. Ce plan de relance de l’activité industrielle

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