"L'invitation au voyage", les Fleurs du mal, Baudelaire
Étude de cas : "L'invitation au voyage", les Fleurs du mal, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar agathemeyer • 26 Décembre 2019 • Étude de cas • 1 386 Mots (6 Pages) • 1 346 Vues
“L’Invitation au voyage”
Les Fleurs du mal
Spleen et Idéal, 1857
Charles Baudelaire
P 78.79
INTRO: “L’Invitation au voyage” est un poème lyrique, écrit en 1855, qui se situe au coeur de la section “Spleen et Idéal” des Fleurs du mal et appartient au cycle “Amour de Marie Daubrun”. Baudelaire, l’inspirateur du courant symboliste de la fin du XIXème siècle, évoque ici un monde idéal et nous livre sa vision de la poésie. Il s’adresse à la femme aimée (comme dans d’autres cycles des FDM : Jeanne Duvale) et l’invite à un voyage particulier à la fois imaginaire et poétique.
- Invitation à un voyage à la fois réel et imaginaire
- Une invitation amoureuse
Injonction à l’impératif v1 à v3 et “ensemble” marquent l’invitation - ambiguïté du titre
Il y a une analogie femme-paysage. C’est un paysage état d’âme car le paysage prend les traits de son amour: v6 : “au pays qui te ressemble”
Femme présentée comme mystérieuse au v6: diérèse : “mystérieux” et adverbe d’intensité “si” qui montre le côté fascinant de la femme. Elle semble dangereusement fascinante : v11 “traîtres yeu son intériorité - le flou domine.
v11.v12 : “brillant à travers leurs larmes” - v7 : “soleils mouillés” : les soleils sont comparés aux yeux de son amour.
Répétition du verbe “aimer” aux” ; si les yeux sont les miroirs de l’âme, ceux de cette femme ne permettent pas d’entrer dans les vers 4 et 5
Voyage ou invitation ? Il ne s’agit pas réellement d’atteindre un ailleurs mais c’est une invitation au rêve - un espace rêvé du voyage
v32 à v34 : bateaux qui amènent tout ce que la femme aimée le souhaite
- Le voyage: un rêve éveillé
La forte présence de verbes à l’infinitif donne une dimension intemporelle au texte.
CL du rêve et du sommeil : “chambre” (v17), “songe” (v2), “dormir” (v30), “couchants” (v35), “s’endort” (v39) , le sommeil s’installe et surtout vers la fin du poème comme une berceuse qui devrait endormir le lecteur et le faire sombrer dans le royaume des rêves - la félicitée s’installe.
Le paysage est très flou, voilé, incertain ; v7 : “mouillés” , v8 “brouillés”, v20 :”vagues” ; et la diérèse sur “mystérieux” (v10) renforce cette dimension
Chaque strophe présente un paysage différent:
- première strophe : ciels, soleils
- deuxième strophe : chambre du couple
- troisième strophe : port avec les “vaisseaux, canaux”
Il n’y a pas de transition logique entre chaque “monde”, chaque paysage: c’est un rêve, on voyage dans son esprit de paysage en paysage sans contraintes de moyen de transport ni de temps (rappel : beaucoup de verbes à l’infinitif : intemporel)
La présence des cinq sens mettent en exergue un voyage dans les cinq sens ; v15.v17.v18.v21.v22 : vue ; v16 : l touché; v17.v18.v20: odorat ; v24 : l’ouïe ; v23 : “splendeur orientale” rappelle tous les sens.
- Un monde imaginaire et idéal
v17 : conditionnel qui marque l’incertitude et la dimension imaginaire
Cadre idyllique avec v21 “riches plafonds” , v23 “splendeur orientale” v35: “soleils couchants” : cadre propre au lyrisme, c’est très serein et calme.
On peut même parler d’utopie qui présente exotisme,beauté, “luxe, volupté, calme” (distique)
La deuxième strophe met en avant l’intimité du couple avec a description de la chambre
Notion d’intemporalité avec les verbes à l’indicatif, il y a un caractère immobile dans le voyage (un voyage dans son esprit?); v5.v6: “aimer”, v30 “dormir”. Le temps est l’ennemi de Baudelaire.
[a][b][c][d][e][f][g][h][i][j]Référence à la peinture hollandaise du XVII et XVIII eme siecles dans la strophe 2, univers intérieur idéal avec “riches plafonds” et “miroirs profonds” : miroirs qui symbolisent la richesse - c’est un monde bourgeois.
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