L'environnement Théorique De La Monnaie
Analyse sectorielle : L'environnement Théorique De La Monnaie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar toniobiblo • 9 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 1 177 Mots (5 Pages) • 673 Vues
I – L’environnement théorique de la monnaie
Dans la mesure où l’économie n’est pas une science exacte (absolue), les concepts économiques clivent la pensée économique. Aucun consensus n’existe par rapport au monde de la théorie économique. A titre d’illustration, l’inflation qui est un fait économique possède une définition absolue acceptée par l’ordre économique tout entier : « hausse du niveau général des prix ». Mais la monnaie qui est un concept (à distinguer en cela de l’argent s’inscrivant dans la pratique) ne possède que des définitions relatives. Deux approches tentent de définir cet objet qui, malgré la part d’ombre pesant sur lui, fait partie intégrante de la vie en société. Il sera intéressant de mettre en exergue l’archétype de ces deux approches.
A°) L’approche orthodoxe, instrumentale, normative, naturaliste
Approche orthodoxe : Le mot « orthodoxie » vient du grec orthós (droit) et dóxa (l’opinion). Etymologiquement, il correspond à l’opinion qui file droite, qui est conforme aux idées communément admises et imposées par une majorité. Cette orthodoxie s’est retrouvée en économie du fait qu’un paradigme a acquis une place dominante dans la communauté économique au point de marginaliser les pensées ne rentrant pas dans ce moule intellectuel. Historiquement, elle a pris forme sous l’ère classique avec Smith, Ricardo, Say ou encore Mill. Sous la même vision globale de l’économique, l’orthodoxie s’est perpétuée avec la révolution marginaliste (Menger, Jevons, Walras), les néoclassiques puis plus récemment la Nouvelle Ecole Classique (NEC). L’économie est ici appréhendée comme une science humaine dont l’objet est l’étude des moyens par lesquels des ressources rares sont utilisées pour satisfaire des fins concurrentes (Robin). Cette définition met en avant l’économie comme la science qui étudie le comportement des individus, leurs arbitrages, pour maximiser leurs ressources. L’individu prime et est donc à la base des phénomènes économiques (individualisme méthodologique). Cet individu est l’homo oeconomicus : un être usant de rationalité maximisatrice qui veut obtenir le plus par le moins. Il est a-social, a-historique et transcendantal (purement rationnel). Qui plus est, cette branche a consacré la dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire : la sphère réelle est celle où se détermine les équivalences entre les biens (taux d’échange) et qui détermine donc les grandeurs économiques (production, emploi). La sphère monétaire quant à elle n’est qu’un voile, elle n’est pas primordiale : l’économie réelle pourrait fonctionner sans elle. Elle permet simplement d’amplifier le volume de la sphère réelle en simplifiant les mécanismes naturels à l’œuvre. Autrement dit, la dichotomie aboutit à l’adhésion à la Théorie Quantitative de la monnaie (Irving Fisher) : l’équation quantitative est la suivante : MV = PT avec M, la masse monétaire en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix et T le volume global des transactions (production pendant une période donnée). L’équation quantitative devient théorie quantitative de la monnaie qu’à partir du moment où l’augmentation de la masse monétaire (∆M) (à vitesse de circulation donnée, c’a’d constante) n’a pas d’effet réel sur T (la production) mais seulement sur le niveau général des prix (P). Donc ∆M.V = ∆P.T La monnaie est neutre : elle n’a pas d’effet réel sur les grandeurs économiques. Elle n’a qu’une influence sur le niveau général des prix.
Approche naturaliste : Dès l’école physiocrate incarnée par François Quesnay ou encore Vincent de Gournay, il est postulé qu’il existe un ordre naturel gouverné par des lois qui lui sont propres et reposant sur le droit naturel (ensemble des normes prenant en considération la nature de l'homme et sa finalité dans le monde). Le rôle des économistes se restreint alors à l’énumération de ces lois naturelles. Dans la mesure où l’économie est fondée sur des lois naturelles, une maxime s’est
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