Etat Des Lieux De Tchernobyl

L’état des lieux de Tchernobyl

Tchernobyl a enrichi notre vocabulaire quotidien de nouvelles expressions : « liquidateurs », «enfants de Tchernobyl », « collier de Tchernobyl », « le SIDA de Tchernobyl », « la trace de Tchernobyl », « la contamination de Tchernobyl ».

1. L’accident

Tchernobyl est situé en Ukraine à 160 km de Kiev, à 600 km de Moscou et à 2000 km de Paris. La centrale de Tchernobyl a été construite à proximité de zones peuplées qu’elle devait fournir en électricité, pour simplifier le transport d’énergie. En avril 1986, 110 000 personnes y vivaient dans un rayon de 30 kilomètres.

La construction du premier réacteur débute en 1971. La construction du dernier (sixième) réacteur débute en 1983, elle a été arrêtée en 1988. Le réacteur no 4 a été à l'origine de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, mais la centrale a continué de fonctionner avec les autres réacteurs jusqu'en décembre 2000. L’accident n’est pas survenu lors du fonctionnement normal de la centrale mais lors d’un essai sur Tchernobyl 4. A 1h du matin la puissance du réacteur s’effondre. Cependant l’équipe décide de poursuivre l’essai.

Le 26 avril l’explosion est si forte que la dalle supérieure du réacteur qui pèse 1 000 tonnes, est projetée en l’air puis elle retombe inclinée sur le coeur du réacteur qui s’entrouvre des deux côtés. Les séparateurs de vapeur qui pèsent chacun 130 tonnes sont déplacés bien qu’ils se trouvent à 70 mètres du coeur. 50 tonnes de combustibles radioactifs entrent en fusion. Quelques secondes plus tard une deuxième explosion projette 70 tonnes de combustibles autour de la centrale.

Le 27 avril commence l’évacuation de la population. Elle continuera jusqu’au 6 mai 1986 et comptera 135 000 personnes évacuées (selon les experts soviétiques).

Le gouvernement fait appel à l’armée afin d’effectuer des rejets de 5 000 tonnes de 4 matériaux différents dans le cratère du réacteur depuis l’hélicoptère. Les 27 premiers équipages n’avaient pas porté de masque de protection et ont été envoyés à l’hôpital de Kiev. Le 7 mai il est décidé d’entourer le réacteur par un sarcophage en béton. Le sarcophage est constitué de 300 000 tonnes de ciment et 600 tonnes d’acier. Il représente une pyramide de 55 m de haut, 220 m de long et 100 m de large.

De nombreuses meusures d’assainissement ont été prises :

- Réalisation d’une barrière étanche, isolant la partie de la nappe sous le réacteur

- Assainissement du lac de refroidissement

- Drainage de la rive droite de la rivière Pripyat

- Purification des eaux drainées

- Barrages sur la rivière afin de favoriser le dépôt des radionucléides dans le fond.

2. Difficultés pour obtenir des données objectives sur les effets de l’accident

Le dégat causé par l’accident à été meusuré à plusieurs reprises. Pourtant les scientifiques parlent des difficultés pour obtenir des données objectives sur les effets de la Catastrophe. Les professeurs Yablokov et Nesterenko donnent une liste des obstacles à l’estimation des conséquences.

Causes subjectives :

1. secret ; 2. falsification officielle des statistiques en URSS ; 3. absence d’une statistique fiable en URSS (ensuite, en Ukraine, au Bélarus et en Russie) ; 4. désir prononcé des structures gouvernementales et de l’industrie atomique de minimiser les conséquences de Tchernobyl.

Causes objectives :

Difficulté d’établir la vraie charge radioactive d’une personne et d’un groupe de personnes, à cause de la :

o difficulté d’une reconstruction correcte des doses transmises au cours des premiers jours, semaines et mois par des radionucléides de courte période ;

o difficulté de calculer l’action des « particules chaudes » (différenciées dans la composition de leurs radionucléides et de leurs propriétés chimiques). Lorsque ces particules pénètrent dans l’organisme à travers l’eau, l’alimentation ou l’air inhalé, elles procurent des doses élevées d’irradiation, même si la personne se trouve dans un territoire non contaminé ou faiblement contaminé ;

o difficulté de déterminer les coefficients spécifiques du passage des radionucléides du sol dans la chaîne alimentaire pour chaque espèce.

3. L’après Tchernobyl

Il y a pourtant des recherches scientifiques qui donnent la possibilité d’établir l’image de Tchernobyl à l’heure actuelle.

Professeur Alexei V. Yablokov – docteur ès sciences biologiques et Professeur Vassili B. Nesrerenko – docteur ès sciences techniques ont présenté une étude détaillée des conséquences de la catastrophe pour l’homme et la nature. Ils disent que la nécessité d’une telle analyse est devenue évidente après la présentation au public en septembre 2005 par l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du rapport annoncé du « Forum de Tchernobyl », dont le contenu peut être brièvement résumé ainsi : « Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl ne sont pas si graves que cela, il faut organiser au mieux la vie dans les territoires contaminés et oublier Tchernobyl ».

Les scientifiques fournissent des données suivantes : les retombées des nuages de Tchernobyl ont couvert des territoires où vivent au moins trois milliards de personnes. 13 pays européens ont eu plus de 50% et 8 pays plus de 30% de leur territoire dangereusement contaminés par les radionucléides de Tchernobyl. Au bout de 20 ans il est devenu clair que pas moins de 8 000 000 d’habitants du Bélarus, d’Ukraine et de Russie ont pâti de la catastrophe de Tchernobyl.

Pourtant ils remarquent que dans le livret militaire pas un seul des 60 000 militaires en service, qui ont participé aux travaux de liquidation, n’a été enregistré avec le dépassement de la norme de 25 röntgens. En même temps, l’examen clinique de 1100 militaires liquidateurs a révélé chez 37% d’entre eux les symptômes hématologiques de la maladie des rayons, qui indique que ces personnes ont reçu plus de 25 röntgens.

3.1 Etat technique

Une destruction partielle des murs et du toit de l'enceinte

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