Crédit Bancaire: Du Vol Autorisé
Dissertation : Crédit Bancaire: Du Vol Autorisé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Octobre 2013 • 3 793 Mots (16 Pages) • 953 Vues
INTRODUCTION
Aujourd’hui, emprunter est une démarche courante et plus de la moitié des Français ont au moins un crédit. Dans la moitié des cas, il s’agit d’un crédit à l’habitat ou crédit immobilier, ce qui suppose un engagement à long terme. Le crédit fait désormais partie intégrante de notre vie. Qui de nos jours peut se targuer d’acheter son appartement ou sa voiture au comptant ? Emprunter permet d’anticiper sur ses revenus pour acquérir dès maintenant des biens jugés indispensables ou pour s’offrir l’objet de ses rêves… Votre projet est affiné, la gestion de votre budget analysée et vous avez décidé de demander un crédit ? Sachez que toute personne, pour autant qu'elle ne soit pas légalement empêchée (mineurs, incapables …), peut demander et obtenir un crédit auprès d'une banque ou de toute autre société de crédit agréée si elle satisfait aux conditions d'octroi fixées par l'institution de crédit à laquelle elle s'adresse.
Le prêt bancaire est actuellement un marché en pleine expansion, tellement juteux que même des entreprises privées sont entrées dans la course, au grand dam des traditionnelles institutions bancaires…A la télé, sur internet, on incite, on harcèle même les consommateurs à emprunter à des taux de plus en plus attractifs…c’est le rêve à portée de main, l’argent facile !
Pas si sûr que ça si l’on se donne la peine de creuser le sujet tant du côté de l’offreur que celui du demandeur…
La présente étude se propose d’analyser les rouages du crédit bancaire en s’efforçant de montrer l’autre face de l’iceberg dans laquelle sont empêtrés bon nombre d’organismes financiers dont la seule préoccupation est la l’appât du gain, mais aussi des consommateurs pour qui le crédit représente une manne tombée du ciel pour réaliser des rêves et des ambitions de plus en plus insensés.
Dans la première partie de cette étude, nous allons voir jusqu’à quel point le crédit bancaire est bien du vol autorisé dont les premiers complices sont l’Etat et les emprunteurs. Dans la deuxième partie, nous allons essayer de défendre la position de la banque pour qui prêter constitue une opération risquée car plus la somme prêtée est importante et la durée d’emprunt longue, plus le risque de défaut de paiement est élevé pour l’offreur.
I CREDIT BANCAIRE : DU VOL AUTORISE
Les banquiers sont des escrocs ! C’est maintenant prouvé, que ce soit en France avec le drame des « taux révisables » ou encore aux Etats-Unis avec le drame des «subprimes», qui sont des prêts hypothécaires à haut risque accordés uniquement aux ménages à faibles revenus et qui en l’espace de six mois ont fait sombrer 4 millions de ménages qui verront leur facture hypothécaire à taux variable s'accroître de 40% au cours des 18 prochains mois, et 1,45 million de ménages qui seront contraints de faire défaut et perdre leur maison.
Prenons le cas de la France où trois quarts des crédits que l’on octroie sont à taux révisables ! Selon l’ Institut National de la Statistique et des Études Économiques, un ménage français sur deux est endetté. Toujours selon l'INSEE, "un tiers des ménages détient au moins un emprunt à l'habitat, dont le motif est, pour 73 % d'entre eux, l'achat de la résidence principale". Il n’y a rien d’étonnant à ce constat quand on sait que l’on fait tout pour pousser les ménages à consommer et par conséquent s’endetter, dans certains cas on parle même de harcèlement quand c’est votre banquier qui vous rend visite presque tous les mois afin de vous convaincre de contracter des prêts !
Tout d’abord, lorsqu’une personne décide d’avoir recours à un crédit, la loi oblige les banquiers à soumettre à son client deux options d’emprunt : celle à taux fixe et celle à taux variable. Mais curieusement, les publicités et les commerciaux peu scrupuleux de ces établissements financiers préfèrent vanter les mérites du prêt à taux variable en taisant sous silence la sécurité des emprunts à taux fixe. Car si vol il y a au sein de la banque, c’est surtout à travers les prêts à taux variables dont nous verrons le mécanisme subtil et pervers au cours de cette étude.
Qu’est ce que le taux fixe et pourquoi il ne présente aucun risque pour l’emprunteur ? Les taux fixes suivent les taux de marché, à une échéance lointaine (10 ans ou plus). Le taux du prêt est fixé à la signature du contrat de prêt et ne variera pas, sauf si vous renégociez votre crédit ou si vous le remboursez par anticipation. L’avantage principal du taux fixe est sa sécurité. Vous connaissez dès le départ le montant de vos mensualités et le coût total du crédit et, quelle que soit l’évolution du marché, le taux et la durée d’emprunt ne varieront pas. Vous pouvez alors gérer votre budget de façon plus efficace. Il en est autrement pour le taux révisable.
En effet, ces deux dernières années, les banques françaises sont sur la sellette. En cause : les prêts à taux révisables. Et en première ligne le Crédit foncier qui vient au premier rang des établissements prêteurs. N’est-il pas vrai que les banques – quelques établissements spécialisés en particulier - ont beaucoup communiqué ces dernières années sur les taux révisables, parce que cela permettait d’avoir des taux au départ plus avantageux qu’en fixe, donc des mensualités plus petites ? Ah, ces taux variables vendus comme «sans risques», ces offres spéciales «soumises à conditions», ces bonnes affaires à saisir dont il faut savoir lire les clauses de bas de page!Combien de propriétaires ayant contracté des prêts à taux révisables sont-ils en train de passer du rêve de l’acquisition d’un logement au cauchemar des remboursements qui étranglent ? On ne peut jeter la pierre à ces primo accédants qui sont tombés dans le panneau des taux variables. On leur avait dit que les taux étaient à leur plus bas niveau et que, s’ils montaient, ils seraient encadrés, que leurs annuités (l'annuité d'un emprunt correspond à la trésorerie déboursée annuellement pour le remboursement de la dette et la charge d'intérêt) resteraient légères…Malheureusement, on arrive à un constat peu reluisant : les plus démunis des Français, peu informés, s’endettent trop et mal. Des milliers de futurs propriétaires se retrouvent dans l’étau des taux. Une fois encore, on dira qu’ils avaient mal lu leurs contrats de prêts, ou mal anticipé. Cette excuse est trop courte. C’est le système de crédit
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