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Cours d'entrepreunariat

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Par   •  10 Janvier 2016  •  Cours  •  3 609 Mots (15 Pages)  •  728 Vues

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Entreprenariat

  1. Introduction

L'entreprise moderne résulte d'une évolution qui conduit de l'organisation économique médiévale, dominée par l'activité agricole au capitalisme industriel.

Pour que des entreprises se développent, il faut que naissent des Etats suffisamment puissants pour organiser des marchés de plus en plus vastes.

L'analyse néo-classique traditionnelle de la firme part d'une économie d'échange et de consommation, et le marché est l'unique mode d'allocation des ressources face au mécanisme des prix.

Les premières réflexions relatives aux entrepreneurs sont apparues à la fin du 18ème siècle, début du 19ème siècle avec l'arrivée de la vapeur et de l'essor industriel.

  1. Jean-Baptiste Say (1767 – 1832)

  • Un des premiers économistes qui s'intéresse à l’économie politique, l’entrepreneur, l'entreprise et sa gestion.

  • En 1800, il a rédigé son traité d'économie politique et en 1803, il y écrit « Depuis qu'il a été prouvé que les propriétés immatérielles, telles que les talents et les facultés personnelles acquises, forment une partie intégrante des richesses sociales, depuis que les rapports de l'individu avec le corps social et du corps social avec les individus, et leurs intérêts réciproques ont été clairement établis, l'économie politique, qui semblait n'avoir pour objet que les biens matériels, s'est trouvée embrasser le système social tout entier. ». 

  • Les propriétés immatérielles (talents et facultés personnelles acquises) sont une partie intégrante des richesses sociales.

  • Son œuvre marque l’apparition d'une nouvelle discipline de pensée : l'économie politique. 

  • En 1830, il obtient la création d'une chaire d'économie au Collège de France.

  • Les problèmes de la société sont résolus grâce à la connaissance des lois de la production, de la distribution et de la consommation.  

  • Selon JB SAY :

  • L’économie politique théorique enseigne comment se produisent, se distribuent et se consomment les richesses sociales, richesses qui sont fondées sur l'échange et qui satisfont les besoins des sociétés « c'est la science qui traite des richesses ».

  • L’économie politique pratique, c’est l'application de l'économie politique théorique à quelque chose de très particulier : l'administration et la gestion de l'entreprise ainsi qu'à celui qui la dirige, l'entrepreneur. Pour l’exercice de cette économie, le gouvernement doit :

  • Assurer la protection de la sécurité aux hommes (respect du droit de propriété)
  • Assurer une bonne diffusion des connaissances (enseignement public approprié)
  • Ne doit pas protéger les systèmes réglementaires et exclusifs sauf : « Le droit de propriété est la faculté exclusive et absolue qui est garantie à un homme d'user et de disposer de ce qui lui appartient. »
  • Reconnaitre et respecter le droit de propriété qui assure la production de richesses « là où la propriété n'est pas assurée, les capitaux cessent d'être productifs, demeurent oisifs et dépérissent de même que les terres et les facultés industrielles ».
  • Procurer la liberté, la protection et la sécurité des personnes et des propriétés, en d'autres termes celle qui adopte le principe de l'utilité.
  • La source des richesses se trouve dans l'industrie et dans la connaissance, domaines qui se développent avec la liberté.

  • Au début du 19ème siècle l'analyse de SAY reste limitée aux fonctions personnelles du chef d'entreprise. Entreprise = entrepreneur, la bonne gestion relève donc de leurs qualités spécifiques : l'esprit de conduite, le génie des affaires, la capacité d'entreprendre, le sens du risque et la coordination d'ensemble.

  • Adam Smith s'inscrit dans le même esprit en déclarant qu'une nation  souhaite choisir librement l'objet qui lui rapporte le plus de profits.

  • Qualités et esprit de conduite des entrepreneurs :

  • Un jugement sain qui allie connaissance des hommes et vivacité de décision « rien ne peut suppléer, chez le conducteur d'une entreprise, la prudence et l'esprit de conduite qui ne sont que du jugement réduit en pratique ». L'entrepreneur est le seul à avoir un revenu incertain car il est lié aux résultats futurs des marchés où s'écoulent les produits qu'il vend.

  • Une « audace judicieuse », un courage et une persévérance à toutes épreuves pour affronter la réalité et refuser les fraudes.

  • L'imagination féconde pour trouver facilement les moyens nécessaires au lancement de l'entreprise.

  • Moralité, activité, intelligence et que l'ordre règne dans sa gestion (éléments concrets de la réputation).

  • Tête habituée aux calculs, calculer les prix de revient et les comparer avec les prix de vente du produit

  • Esprit économe et accumulateur qui est un moyen de reproduction, un acte de sagesse et de vertu.

  1. Charles Dunoyer (1786 – 1862)

Sa conception de l’économie

  • Constate que la production de services agit sur les hommes tout comme la production de biens agit sur les choses, en les transformant et en augmentant leur valeur.

  • Ils augmentent le capital humain. « Un capital de connaissances ou de bonnes habitudes ne vaut pas moins qu'un capital d'argent ou de toute autre espèce de valeurs. »

  • Il faut rechercher les causes des richesses matérielles d'abord dans le capital humain (problèmes de santé et d'enseignement).

  • Prend conscience de la distribution des tâches au sein de l'entreprise de grande taille.

  • L’entrepreneur doit avant toute chose s'interroger :

  • Le besoin du produit à fabriquer
  • Si son industrie peut le produire 
  • Les producteurs déjà présents sur le marché : la concurrence 
  • L'entrepreneur doit :

  • Etre un bon administrateur,
  • Avoir le sens de l'ordre,
  • Surveiller son entreprise,
  • Savoir réaliser des économies,
  • Instaurer une bonne organisation des ateliers,
  • Etre compétent en comptabilité
  • Comme JB SAY, DUNOYER considère que l'entrepreneur reste l'unique centre de décision au sein de l'entreprise entreprise = l'entrepreneur.


  1. Adolphe Blanqui (1798 – 1854)

Son analyse de la gestion des entreprises centrée sur la question sociale.

  • Pour lui l'économie politique est une science sociale, plutôt qu'une théorie de finances.

  • Le peuple français doit vaincre de nombreuses difficultés :

  • Extrême division des propriétés,
  • Défiance envers les succès de l'industrie,
  • Infériorité des industries manufacturières à cause de l'ignorance des entrepreneurs et des ouvriers.
  • Importance du capital moral qui est le développement de l'intelligence, la diffusion des connaissances utiles et l'aptitude de chacun pour la mission qu'il doit accomplir, pour la profession qu'il a embrassée. « Si l'instruction est répandue dans un pays, si l'on a enseigné à chacun ce qu'il doit faire un jour, si on l'a muni des connaissances théoriques nécessaires à l'exercice de son état, ce pays sera prospère et, à égalité de ressources naturelles, une grande supériorité lui sera toujours acquise. ».

  • Revendique une réforme de l'enseignement en France pour :

  • Améliorer les relations qui existent entre le monde scientifique et le monde industriel.

  • Etendre «  la pratique » telle que SAY l'entend aux connaissances spéciales (chimie, mécanique).

  • Améliorer les méthodes de gestion des entrepreneurs

  • Elargir les besoins aux autres fonctions de l'entreprise (techniques,physiques)

  • Acter l'importance des ouvriers spécialisés indispensables avec l'émergence d'entreprises de grande taille

  • Plus ils sont instruits, plus leur coopération est utile et fructueuse pour l'entrepreneur
  • Leur niveau d'instruction leur permet d'améliorer leur position au sein de l'entreprise

  1. Jean-Gustave Courcelle-Seneuil (1813 – 1892)         

Sa conception de l’économie politique(1), de la science des affaires(2) et de la gestion des entreprises(3).

Après 1850, l'entrepreneur individuel ne peut plus faire face aux différentes tâches auxquelles la grande industrie est confrontée. Les grandes entreprises embauchent des spécialistes par fonction et se départementalisent de plus en plus souvent.

  • (1)Identifie trois problèmes importants dans la gestion des entreprises :

  • La délégation de compétences (difficultés pour choisir les bons collaborateurs) et l'importance des fonctions industrielles

  • Les questions et les conditions à étudier avant de s'engager dans la production

  • Le problème de la hiérarchie des besoins des employés au sein de l'entreprise

  • (2)Distingue la science de l'économie politique de l'art de l'économie politique 

  • « La science observe les relations de cause à effet qui existent entre les faits et s'efforce d'induire de cette observation des formules qui lui permettent de prévoir les phénomènes à venir ; l'art s'empare des conquêtes de la science pour agrandie le pouvoir de l'homme ».  

  • Introduit une nouvelle dimension «  la science des affaires » dont le domaine est la création, la gestion et le développement des entreprises.

  • Distingue trois sortes de connaissances indispensables pour l'entrepreneur :

  • L'étude des principes de l'art (connaître son métier, la technique),

  • L'étude des affaires

  • Les études économiques

  • (3)Dans les petites entreprises toutes les fonctions peuvent être concentrées entre les mains de l'entrepreneur, dans les grandes ce dernier ne peut conserver que l'administration générale de l'entreprise et il est dans l'obligation de déléguer les autres fonctions. 

  • « L’entrepreneur qui veut … Se servir du travail d'autrui doit déterminer avec beaucoup d'attention ce qu'il se réserve de faire  lui-même et ce qu'il remet aux mains des autres, il faut en un mot qu'il distribue et divise le travail. »
  • Administrer c’est prévoir et pourvoir, diriger, imprimer le mouvement à toutes les parties de l'entreprise. Cette division du travail entre l'entrepreneur et ses collaborateurs pose un problème : le manque de délégation.

  • Fonctions importantes :

  • Les lois générales de l'entreprise (administration générale par le chef d'entreprise)

  • L'assortiment et l'étendue des entreprises (organisation – stratégie et structure)

  • Les lois de l'échange (gestion commerciale)

  • L'emploi des capitaux (gestion financière)

  • L'emploi des hommes (ressources humaines)

  • L'entreprise c’est « toute application de l'activité humaine qui consiste à combiner l'emploi des forces diverses pour atteindre un but déterminé. ».

  • Entreprise ≠ Entrepreneur car « un homme quel qu'il soit, et l'entrepreneur comme tout autre, ne peut faire qu'une certaine somme de travail et il lui est impossible de la dépasser. »

  • L'économie politique dirige l'entrepreneur vers des questions :

  • De débouchés

  • Du prix de vente des produits et d'un prix qui puisse laisser des bénéfices

  • Du prix de revient des produits face à celui des concurrents

  • D’approvisionnements et des matières premières

  • De machines et leur réparation

  • Du bon choix des ouvriers

  • Son objectif est de sauvegarder les bonnes relations au sein de l'entreprise, celles-ci étant indispensables à la bonne marche de la production.

  • Il établit une pyramide de la hiérarchie des besoins des employés

  • L'entrepreneur maintient la responsabilité et l'intérêt que chaque employé peut avoir à travailler et il donne un « juste salaire ».


  1. Paul Leroy-Beaulieu (1843 – 1916)

Sa vision de l’économie politique et des grandes entreprises.

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