Constituer et fructifier l'épargne
Analyse sectorielle : Constituer et fructifier l'épargne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maherlaasmi • 10 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 2 047 Mots (9 Pages) • 471 Vues
Horizon de placement, sécurité, disponibilité et rendement: Les facteurs qui entrent en ligne de compte
Il ne faut pas se voiler la face. La palette de produits de placement est encore trop limitée pour procéder à de véritables arbitrages. Aux supports traditionnels tels que l'or, la pierre ou la laine, se sont greffés des produits offerts par les banques et plus récemment par leurs filiales, gestionnaires de fonds. En commercialisant des OPCVM, ces derniers se sont taillés une place non négligeable dès la fin des années 90 parce que leurs produits allient un rendement attrayant, une sécurité suffisante et une bonne liquidité. Mais l'explosion des OPCVM reste tributaire à la fois de l'amélioration du taux de bancarisation de la population et de son niveau d'information. Preuve en est, à chaque déception ou prise de panique, l'épargnant se tourne inéluctablement vers les valeurs refuges: la pierre pour les plus nantis ou les plus conservateurs et les comptes d'épargne classiques pour les cadres en activité.Les beaux jours qui ont fait de l'or un placement sûr et rentable sont bel et bien derrière nous. Les bijoux continuent pourtant d'être prisés par la femme rurale par exemple, car ils constituent avant tout un placement «psychologique« destiné à faire face aux aléas de la vie, en l'absence d'une couverture sociale.Dans cette gamme plutôt restreinte, les produits de bancassurance tentent de se frayer un chemin. Cette diversification n'est pas aisée car deux obstacles freinent leur expansion: la mentalité de l'épargnant et le dispositif fiscal. Le premier facteur n'est pas à négliger sachant que l'épargnant marocain n'intègre pas la prévoyance dans ses priorités. C'est d'abord un problème de culture (superstition, fatalisme et donc peu d'intérêt pour l'anticipation). Mais c'est aussi un problème de pouvoir d'achat. Comment mettre de côté de l'argent pour ses vieux jours ou pour assurer l'avenir de ses enfants, quand on a du mal à boucler ses fins de mois?«Le principal atout des plans d'épargne-retraite et éducation est lié à leur dimension patrimoniale. En clair, les sommes épargnées échappent à «Al irt« (droit de succession régi par l'islam), lorsque le ou les bénéficiaires sont spécifiés par le souscripteur. Autrement dit, en cas de décès de ce dernier, les montants vont en totalité au bénéficiaire«, souligne Driss Maghraoui, responsable du département Marché de clientèle des particuliers chez BMCE Bank.L'autre avantage de ces produits d'épargne longue: la carotte fiscale. Mais bénéficier de la déductibilité de l'IGR suppose au préalable la déclaration systématique des revenus. «Or, quelques épargnants rechignent à se plier au jeu de la transparence et évite autant que possible le contact avec le fisc«, rappelle Driss Maghraoui.Compte tenu de ces contraintes, que reste-il comme autres opportunités de placement? Le produit d'épargne-logement (PEL) et le produit d'épargne en actions (PEA) qui sont toujours à l'état de projet. Pour s'ériger en produits de placement de masse, ils doivent inévitablement être adossés à un dispositif fiscal incitatif.
. «Pour cela, il faut que l'Etat soit prêt à mettre la main à la poche, car les banques seules ne sont pas en mesure de fournir un tel effort«.
Trois règles à observer
En attendant, si vous voulez rentabiliser au mieux votre épargne, voici quelques réflexes à acquérir.Première règle: Ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Deuxième règle: Définir l'horizon auquel vous êtes prêt à ne pas toucher cette épargne.Troisième règle: Situez-vous alors dans l'un des deux cas de figure: soit vous êtes à la tête d'un capital que vous décidez de faire fructifier, soit vous désirez en constituer sur plusieurs années et le faire fructifier progressivement. De votre situation actuelle dépendra le choix de produits de placement:• Si vous êtes en possession d'un petit pactole, vous opterez pour des placements «libres«. Bien sûr, vous pouvez toujours investir dans l'or ou la laine. Mais n'en attendez pas des gains conséquents. Loin s'en faut. La mode des bijoux change et leur valeur avec. Quant à la laine, il n'est pas dit que vous trouverez acheteur au moment où vous le déciderez. Quant à son entretien, c'est une autre affaire.Côté banques, le compte sur carnet est le placement «libre« par excellence. Sachez que vous pouvez verser et retirer à volonté et à chaque fois que vous le désirez. Mais le montant est plafonné à 150.000 DH. Toutefois, vous pouvez ouvrir un carnet pour chaque membre de votre famille. Quant au taux de rémunération, il reste relativement modeste: 3,95%. De plus, vous reverserez au fisc 20% de vos gains annuels. Mais c'est du sûr et le produit est souple. “La BMCE est allée plus loin grâce à la technologie on line. Nous distribuons aux détenteurs de compte sur carnet une carte de retrait puisque l'accès au solde se fait en temps réel et le risque de passer débiteur est écarté”, ajoute Driss Maghraoui. Ce qui revient à détenir un compte à vue rémunéré. Mais vous ne supporterez pas de frais de gestion. En revanche, en cas de décès, les sommes épargnées entrent dans le droit de succession, ce qui met un terme au processus. Si vous optez pour le compte sur livret de la Caisse d'Epargne Nationale, vous êtes exonéré de la TPPRF (taxe sur les produits de placement à revenu fixe) de 20%, mais les intérêts servis sont légèrement inférieurs à ceux du réseau bancaire.Ce type de placement convient au petit épargnant, bon père de famille, détenteur d'une petite épargne de 30.000 à 50.000 DH par exemple.Il peut également acquérir des parts de sicav. Ce qui lui permet de confier son épargne à des professionnels et de la faire fructifier de façon libre et souple moyennant le paiement de frais de gestion. «Actuellement, il est possible d'acheter pour le même montant plus de parts de sicav vu le niveau bas des valeurs liquidatives«, rappelle M'hammed Skalli, président de l'Association des Sociétés de Fonds d'Investissement Marocains. Mais il faut être en mesure de patienter en fonction de l'horizon de placement de la sicav choisie (3 ans en moyenne).Attention à l'achat direct en bourse. Cet investissement n'est pas aussi souple et il requiert un suivi quotidien du marché. De plus, pour vendre ses titres sans y laisser de plumes, il faut attendre le moment opportun et le prix recherché.Enfin, si vous êtes sûr de ne pas avoir besoin de vos économies pendant 3,
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