Aspects financiers des affaires internationales

PRÉSENTATION DU MINI-CAS.

Claribel Inc. ‘’Claribel’’ a développé des produits de beauté.   La fondatrice, Louise Claribel,  a démarré son entreprise en 1975 dans la région de Montréal.  Elle a d’abord opéré des salons de beauté.   En 1985, elle a décidé de créer sa propre ligne de produits cosmétiques.  La fondatrice a engagé une ingénieure diplômée et spécialisée en biochimie qui dirigeait une chaire de recherche dans les matières premières naturelles cosmétiques.  Le succès de l’entreprise n’a pas cessé depuis.  Mme Claribel a offert une participation de 15% à cette ingénieure talentueuse afin de préserver sa loyauté.  En 1990, la fabrication des produits nécessitait de nouvelles installations.  Un homme d’affaires a fourni le financement pour l’acquisition de l’usine en contrepartie il a reçu une participation de 10% de Claribel.  L’homme d’affaires dirige toutes les activités de production à partir de la nouvelle usine située en périphérie de Montréal.  Un investisseur a fourni les fonds nécessaires pour le développement de points de ventes à travers le Canada dans les principaux centres commerciaux et ce en échange d’une participation de 5% dans Claribel.   La fondatrice se réjouie de faire équipe avec de si bons partenaires et de réaliser une croissance de son chiffre d’affaires année après année.  

Mme Claribel, en tant que chef de la direction, favorise les meilleures pratiques et la simplicité dans la gestion quotidienne de ses opérations en vendant et s’approvisionnant uniquement au Canada.   Bien que son entreprise se qualifie d’entreprise à capital fermé, Mme Claribel a adopté un modèle de gestion qui s’apparente aux sociétés dont les titres sont cotés en bourse. La fondatrice n’écarte pas l’idée de lever des fonds sur le marché boursier dans l’éventualité où elle décidait de prendre de l’expansion sur les marchés extérieurs.   Ces judicieux conseils lui parviennent de la firme de vérificateurs dans le cadre d’un mandat donné pour l’évaluation de l’entreprise. Mme Claribel accorde beaucoup de crédibilité à cette firme de vérificateurs qui audite les états financiers de l’entreprise depuis une quinzaine d’année.  De plus Mme Claribel a formé un conseil d’administration qu’elle préside. Cinq autres administrateurs participent aux décisions stratégiques.  Il s’agit de l’ingénieure, de l’homme d’affaires et trois personnes provenant de l’externe.  Ceux-ci possèdent des compétences dans le domaine du secteur manufacturier, du marché du détail et un associé senior de la firme de vérificateurs.  En tant que fondatrice, Mme Claribel se réserve un droit de véto que lui confère aussi le contrôle des parts qu’elle détient dans l’entreprise.  

Mme Claribel tient à la très bonne santé financière de l’entreprise et elle reconnaît l’importance de redonner à la communauté en fournissant une sécurité d’emploi et un programme de rémunération alléchant afin d’attirer des employés talentueux.   La fondatrice sait qu’elle pourrait réduire sa masse salariale.  Elle croit que des employés heureux de travailler au sein de l’entreprise fait bénéficier son développement et se répercute sur la satisfaction des clients. Un régime de participation aux bénéfices récompense les employés les plus performants.   Ceci représente pour Mme Claribel une façon de réinvestir dans l’entreprise.  D’ailleurs, elle limite le paiement de dividendes à 10% des bénéfices nets au-delà d’un seuil prédéterminé.  La santé financière de l’entreprise ne fait pas de doute comme en témoigne les bonnes habitudes de paiement de Claribel.  Ce qui explique pourquoi autant les fournisseurs québécois que ceux à travers le Canada n’hésitent pas à donner des termes de crédit.  Selon la fondatrice la santé financière de l’entreprise et sa capacité de rester en affaires vont de paires voire même indissociables.   La qualité des produits sous la marque Claribel doit justifier son prix.  Mme Claribel se soucie de la qualité de ses produits qui demeure son avantage concurrentiel sur les produits hauts-de-gammes fabriqués aux États-Unis et en France.  

Claribel représente un fleuron québécois dont la réputation traverse les frontières.   Un concurrent américain, distribuant ses propres produits dans les grandes chaînes de magasins au Canada, a approché Mme Claribel avec une offre d’achat très alléchante. Dans cette offre l’acquéreur propose d’acheter  85% du capital-actions de Claribel et d’amalgamer le département de production à une filiale à part entière qu’il implantera au Mexique. Le fournisseur américain délocalisera aussi une partie de sa production faite en Arizona dans la future filiale mexicaine.     Au même moment une firme française très bien implantée, avec des filiales en Europe de l’Ouest et en Australie, a déposé une offre d’acquisition de 100% du  capital-actions de Claribel.  

Mme Claribel ne veut pas que ces offres d’acquisition inattendues soient connues du publique et encore moins par les employés.  Elle a partagé l’information uniquement avec l’ingénieure car celle-ci a fait savoir qu’elle prendra sa retraite dans les deux prochaines années.  Mme Claribel a  confiance en la discrétion de son ingénieure qui demeure la deuxième actionnaire en importance après Mme Claribel.  La fondatrice informera ses autres partenaires et le conseil d’administration lorsqu’elle aura pris une décision quant au choix du nouvel acquéreur.