Tresorerie gestion

Introduction

Les années 80 ont été marquées par l’émergence d’une nouvelle vision du management focalisée sur la nécessité d’acquérir une puissance économique supérieure en tirant profit d’une denrée rare : les capitaux. Cette conception trouve son fondement dans une compétition internationale donnant le départ d’une course à l’innovation et à l’acquisition d’une taille critique. Ceci se traduit en termes de structuration des entreprises par de nouvelles implantations, des alliances et fusions, la naissance de groupes composés de filiales et de sous-filiales...ainsi s’ est créé un nombre considérable d’holdings dont le but est de contrôler et de restructurer les entreprises rentrant dans le périmètre du groupe.

Même si l’heure n’est plus véritablement à la diversification, il n’en demeure pas moins que les directions financières gardent un œil rivé sur l’activité et les comptes des filiales. Ces protagonistes se rendent compte peu à peu de l’intérêt de raisonner au-delà des simples sociétés du groupe prises séparément car juridiquement autonomes, pour adopter un cadre de réflexion centralisé au niveau du groupe. Ce raisonnement s’applique particulièrement à la gestion des flux financiers, à la trésorerie.

Dans ce domaine, différentes techniques se sont ainsi mises en place et se développent, à tel point que les conventions communément appelées « pools de trésorerie », réservées il y a quelques années encore aux grands groupes, s’étendent progressivement aux petites et moyennes entreprises. Outre le simple attrait de ces procédures, leur développement s’explique également par celui de l’Internet et par l’arrivée de l’Euro.

A travers cette étude, nous reviendrons en premier lieu sur le passage d’une trésorerie autonome à une gestion centralisée (« cash-pooling »). Ce sera l’occasion d’aborder les mutations induites sur la fonction trésorerie, les avantages et inconvénients de ces opérations. Nous présenterons ensuite quelques considérations sur la mise en place effective d’une gestion centralisée ainsi que les différents techniques et produits applicables et leur fonctionnement.

Partie I : Le passage d’une trésorerie autonome à une gestion centralisée

Titre 1 : Approche fonctionnelle des mutations induites sur la fonction trésorerie

A/ Les missions de la fonction trésorerie

Il ne s’agit pas tant de réaliser un descriptif exhaustif du rôle de trésorier d’entreprise, mais de rappeler globalement les principales missions sous-jacentes à ce métier.

Le trésorier a pour mission de garantir à tout moment les engagements de l’entreprise dans les meilleures conditions économiques et avec la meilleure sécurité possible. En clair, cela signifie gérer des flux financiers, réduire et optimiser les frais financiers en veillant à l’équilibre des différents comptes, mais aussi gérer des risques de changes et de taux. Le trésorier est un spécialiste à bien des égards aussi proche de la banque et des marchés financiers que du « cœur » de l’entreprise elle-même.

Le métier de base du trésorier est la gestion et la maîtrise des flux, qui impliquent un travail quotidien de suivi des encaissements et décaissements, et d’équilibrage des différents comptes bancaires. L’objectif est de maintenir les comptes à zéro afin de réduire les frais financiers.

Le trésorier cherche les placements les plus intéressants et les moins coûteux. Pour cela, il est en relation directe avec les banques et les salles de marché.

Il est aussi amené à gérer des risques de change et de taux. Il prend des décisions des décisions de couverture en ayant recours aux instruments financiers les plus adaptés aux besoins de l’entreprise, en relation avec les intermédiaires financiers. La difficulté liée à cette tâche est la bonne appréhension du risque, qui nécessite d’obtenir et de consolider des informations émanant de l’entreprise, d’avoir les moyens de suivi informatique performants. D’une manière générale, le trésorier joue un rôle essentiel en termes d’organisation de l’information : tant pour la remontée des informations en interne que pour l’échange d’informations avec les banques. L’outil informatique et les systèmes de télétransmission jouent à cet égard un rôle essentiel, puisque le trésorier agit désormais en connexion directe avec les banques via l’échange de données informatisées.

Une autre mission importante consiste à veiller à la sécurité des opérations, notamment en matière de taux de change, de conformité des paiements. Cette facette est d’autant plus importante que les falsifications se font de plus en plus nombreuses.

Le trésorier travaille beaucoup sur le court terme, mais peut également participer à la définition d’une politique de financement à moyen terme (prévision des besoins et des moyens de couverture) en relation avec le directeur financier. En interne, il est principalement en relation avec les autres membres de la direction financière (direction des services comptables, crédit management...), mais il entretient surtout une étroite collaboration avec les banques (chargés de clientèle grands comptes, cambistes) auprès desquelles il négocie les conditions de financement.

B/ Périmètre d’une gestion de trésorerie centralisée

Un certain nombre de fonctions de trésorerie, au sein de l’entreprise, sont susceptibles d’être concernées par une gestion centralisée ou coordonnée de la trésorerie. Nous trouvons principalement :

- la gestion des moyens de paiement, telle que la préparation et l’envoi des instruments de règlement (chèques, virements, effets de commerce…)

- La tenue de la position en valeur, c'est-à-dire la détermination à très court terme des besoins de placement ou de financement, la gestion des soldes bancaires, c'est-à-dire la détermination du solde quotidien en valeur de chaque compte bancaire et la réalisation éventuelle de l’équilibrage de ces comptes

- la gestion des besoins et des excédents de trésorerie qui consiste à réaliser les opérations de placement ou de financement nécessaires à la réalisation des besoins de trésorerie

- l’élaboration des prévisions de trésorerie à moyen terme

- la définition

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