Socialisation Familiale
Mémoire : Socialisation Familiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Janvier 2014 • 749 Mots (3 Pages) • 1 740 Vues
On peut partir d'un constat : il existe une forte corrélation entre la réussite scolaire des enfants et le milieux social auquel ils appartiennent. En France, en 2010, 60% des étudiants de la prestigieuse Ecole nationale d'administration (ENA) ont des parents cadres supérieurs alors que cette catégorie sociale ne représente que 15% des actifs. Les enfants de cadres sont 4 fois plus représentés à l'ENA qu'ils ne sont dans la population active. A contrario, les enfants d'employés et d'ouvriers ne représentent que 12% des étudiants de l'ENA alors que leurs parents représentent 53% des actifs. Ils sont 4,4 fois moins représentés dans l'école qu'ils ne le sont dans la population active (Doc 1). Comment expliquer de telles inégalités ?
Si on adopte un point de vue déterministe, la position sociale et les pratiques culturelles des parents expliquent ces inégalités de réussite scolaire. Au moment de la socialisation primaire, la famille transmet aux enfants un habitus de classe, c'est à dire un ensemble de dispositions, de savoir faire, de valeurs, qu'ils vont mobiliser à l'école et dans leur vie d’adulte. Ainsi, 98% des enfants de cadres, qui ont eu au moins une pratique culturelle pendant l’enfance, la conserve à l’âge adulte. Tout le long de la vie scolaire, la famille apporte aux enfants un volume inégal de capitaux qui vont être investis en vue de leur réussite scolaire et sociale. Pierre Bourdieu observe que le « capital culturel » des parents joue un rôle fondamental dans la réussite scolaire (goûts, pratiques culturelles, ambition). Cette différence est fortement ressentie par les étudiants issus de milieux populaires qui ont réussi à intégrer Sciences po Paris (Doc 4).
Mais, si on adopte le point de vue interactionniste, on peut observer un certain nombre de « dissonances » qui contredisent la loi générale. Comment expliquer que 12% des étudiants de l'ENA soient issus de milieux populaires alors que leurs parents sont dépourvus de diplômes et de pratiques culturelles légitimées par l'Ecole ? Bernard Lahire dans "L'homme pluriel" montre que le contexte familial peut pallier aux insuffisances culturelles : une attitude positive et respectueuse vis-à-vis de l'école, une surveillance accrue des résultats scolaires, les aides que peuvent apporter les grands frères et les grandes soeurs...peuvent expliquer la réussite scolaire d'enfants qui sont, au départ, handicapés culturellement (Doc 5). La volonté de réussite de la famille et les stratégies qu'elles adoptent sont donc déterminantes dans la réussite scolaire. Il reste à expliquer pourquoi ces familles populaires adoptent de tels schémas d'action ?
On peut tout de suite observer que les filles réussissent mieux à l'école que les garçons. En France, en 2009, 55% des élèves de la voie générale sont des filles et 45% des garçons. 86% des filles de Terminale ont réussi leur baccalauréat général contre 81% des garçons (Doc 2). Les filles réussissent mieux que les garçons en français aux différents tests qui jalonnent leur parcours scolaire dans l’enseignement primaire et secondaire. En mathématiques, les résultats sont plus équilibrés. 84% des élèves de la série Littéraire sont des filles alors que 56% des élèves de la série scientifique sont des
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