Science Politique
Commentaires Composés : Science Politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 18 Décembre 2013 • 9 131 Mots (37 Pages) • 704 Vues
Sciences politiques
Dans beaucoup de pays où la science politique est enseignée, elle l’est avec la science sociale, en France, dans le cadre des facultés de droits, hormis les exceptions des IEP.
La science politique est plus incertaine selon ses contenus et sujets.
Cet enseignement sera structuré autour de deux parties, la prétention scientifique d’une discipline, en quoi une science du politique est-elle possible, privilégiée sur une autre approche.
La deuxième partie s’intéressera davantage au mot « politique ».
Bibliographie :
⁃ introduction à la science politique, 10e édition.
⁃ Patrick Lecomte, Bernard Denni, « sociologie du politique »
⁃ Jacques Lagroye, sociologie politique, Dalloz
⁃ Philippe Braud, sociologie politique, Domat-Montchrestien/ Que sais-je.
⁃ Revue française de sciences politiques, parution bimestrielle.
Chapitre préliminaire : la genèse laborieuse de la science politique française
Remarque : la science politique en France connaît depuis une trentaine d’années un développement considérable. Les enseignements et les recherches se sont développés. La science politique a rattrapé son retard au point de devenir une science importante. Pourtant elle souffre toujours d’un déficit de connaissance : elle n’a pas rattrapé tous ses handicaps, on ne la considère pas toujours comme une science à part entière. Deux indices à caractère sémantique :
⁃ Il y a toujours un conflit sur la manière dont il faut appeler cette discipline. Il y a toujours ceux qui penchent pour sciences politiques et ceux qui penchent vers sociologie politique. Les classifications administratives relèvent plutôt l’agrégation de sciences politiques. Mais la tendance dominante est plutôt de parler de sociologie politique (manuels) pour la raison qu’ils veulent montrer que la science politique serait très proche de la sociologie.
⁃ De la même manière, ceux qui font des sciences politiques sont en désaccord sur la manière dont ils doivent s’appeler, on parle de politologues, mais la dénomination prédominante est politiste, parce que le langage politologue est plutôt utilisé dans le milieu journalistique, or il y a une différence fondamentale entre journalisme politique et science politique.
Section I/ Les difficultés rencontrées par la science politique française
Dans la plupart des autres pays, la science politique se développe fin XIXe, première moitié du XXe. En France, les tentatives ont rencontré des difficultés :
I/ Difficultés commune à la science politique dans son ensemble, indépendamment des nationalités
Ce sont des difficultés quasiment universelles. Cela tient à l’extraordinaire difficulté qu’il y a à définir le mot « politique ». Ce sont des termes qu’on utilise en permanence mais qu’on peine à définir.
⁃ Premier conflit : il concerne la valeur qu’il convient d’attribuer au phénomène politique. On peut distinguer une interprétation noble d’une interprétation péjorative, vulgaire. L’interprétation noble, c’est la position des philosophes de l’Antiquité, en particulier Aristote. Pour lui, ce qu’il appelait la politique, c’est le domaine de l’excellence humaine, activité permettant à une collectivité humaine nécessairement divisée par des classes, des intérêts, idéologies, à s’ordonner à une fin supérieure, le « bien vivre », le « bien commun » (Aquin), l’intérêt général.
Aristote disait qu’il y a de multiples groupements dans une collectivité, groupement qu’ils appelaient la « polis », cité athénienne.
A côté de cette conception noble, une conception beaucoup plus vulgaire : l’activité politique, politicienne, serait une activité sale, dégradante, on va associer à l’activité politique tout un ensemble d’images péjoratives, des bavardages artificiels, des ambitions effrénées des hommes et femmes politiques, cette vision ressort en large majorité.
⁃ Deuxième conflit : il porte sur l’aire, l’étendue du phénomène, de la sphère politique. On a une conception restrictive et une conception extensive.
Selon la conception restrictive, l’activité politique serait une activité sociale parmi d’autres, qui coïnciderait avec d’autres activités, on pourrait considérer la société comme un melon dont l’une des tranches serait la tranche politique, champ particulier des activités sociales que l’on appelle activité politique.
Selon la conception extensive de la politique, il y aurait une sorte d’omniprésence du politique dans la société, qui ne se limiterait pas à ce que nous entendons comme pouvoir politique. On retrouve cette conception dans le raccourci célèbre : « tout est politique ». L’élection du président de la république est un acte politique, les romans d’espionnage, les chansons de Brassens et Madonna, les sports, tout peut devenir politique. Pour beaucoup d’auteurs, la science politique doit s’intéresser à la façon dont sont politisés tous les problèmes.
⁃ Troisième conflit : on la doit à Philippe Braud, il distingue le politique et la politique. Sous sa plume :
Le politique : l’ensemble des régulations permettant à des sociétés humaines divisées de se reproduire dans le temps et dans l’espace, toutes les régulations permettant à des sociétés en proie à des discordes d’échapper à l’autodestruction.
La politique : au sens féminin, désignerait la scène au sens théâtral du terme, où s’affrontent des individus, des groupements en compétition pour la conquête et l’exercice du pouvoir, la politique comme activité de caractère stratégique, les partis souhaitant exercer et conserver le pouvoir.
La langue anglaise dispose de trois termes là on nous n’en disposons que d’un seul :
⁃ Policy : ce premier terme désigne les produits de l’activité gouvernementale, ce qu’on appelle de plus en plus les politiques publiques. La politique comme ensemble de normes et législations produites.
⁃ Politics : il désigne plutôt moins les produits que les processus plus ou moins institutionnalisés liés à la conquête et à l’exercice du
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