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Relation inflation chômage

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Par   •  5 Octobre 2015  •  Cours  •  2 912 Mots (12 Pages)  •  879 Vues

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Chapitre 6:   La relation inflation - chômage

Les économistes du circuit ne sont pas les seuls à avoir remarqué une relation entre l’inflation et le chômage. Les économistes traditionnels (Classiques) en ont fait autant, sans doute n’ont-ils pas fait les remarques et les mêmes conclusions que les économistes du circuit. 

 I  La relation inflation-chômage dans la logique du marché

Dans la logique du marché, toutes les marchandises, y compris la force de travail, obéissent ou sont censés obéir à la loi du marché qui se résume à ceci: si la demande du bien excède l’offre, le prix de cette marchandise s'élèvera, si au contraire l’offre excède la demande, le prix de la marchandise diminuera. Loi de l’offre et de la demande. Le marché est en équilibre lorsque l’offre est égale à la demande, et le prix qui permet l'égalité de l’offre et de la demande et le prix de l’équilibre du marché. 1874 - Léon Valras a présenté pour la première fois la théorie de l’équilibre des marchés sur la base de la loi de l’offre et de la demande. On retrouve une relation spécifique dite relation de Phillips-Lipsey qui a même reçu à l’époque où elle a été formulée (années 1960) la fonction keynésienne. La crise au début des années 70 amènera une crise du Keynésianisme.

        1) La relation de Phillips-Lipsey

En 1958, l’économiste anglais Phillips fait paraitre dans la revue «Economica» une étude qui deviendra très célèbre, une étude empirique sur la relation entre chômage et taux de salaire nominal de 1861 à 1957. Phillips établit que dans les phases d’expansion économique il y a à la fois une augmentation des salaires nominaux et une régression du taux de chômage, inversement, dans les phases d’augmentation du taux de chômage, donc de récession économique, il y a un ralentissement de la progression des salaires nominaux voire une diminution de ces salaires nominaux. Par conséquent de ces études ressort une courbe appelé courbe de Phillips:

Quelques années après, un éco américain, Lipsey va donner un soubassement théorique à la courbe de Phillips, en même temps qu’il va étendre la relation d’origine entre le taux de chomage et le taux de variation des salaires nominaux. En ce qui concerne l’explication théorique de la courbe de Phillips, elle repose simplement, dit Lipsey, sur la loi de l’offre et de la demande appliquée sur le marché du travail: en effet lorsque que l’offre de travail émanant des travailleurs excède la demande de facteur travail émanant des entreprises, il y a du chômage, et conformément à la loi de l’offre et de la demande, cet excès d’offre va se traduire par une baisse du taux de salaire ou un ralentissement du taux de salaire nominal. On passe à l’explication de la relation inflation-chômage par une simple remarque: la remarque que les prix P sont indexés de fait sur le taux de salaire: parce que le salaire représente le coût de production le plus important, lorsque les salaires augmentent les prix augmentent sensiblement au même taux. Il y a donc égalité entre le taux de variation général des prix et le taux des salaires nominaux: ∆P/P = ∆W/W

Le paradoxe est que cette relation de Phillips-Lipsey née en dehors de tout contexte keynésien, d’un contexte libérale, va recevoir la caution keynésienne.

        2) La caution keynésienne

Il est vrai que la théorie générale de Keynes n’aborde guère la question de l’inflation. L’ouvrage précédent de Keynes c’est-à-dire le traité de la monnaie, lui, traite la question de l’inflation. Il établit une condition caractéristique de l’inflation et de la déflation. La condition caractéristique de la déflation dans son traité est exprimé par la relation: I - S < 0.

On observe la parenté voire l’identité entre cette condition de déflation et la condition de crise de la théorie générale. En dépit de la similitude de forme, les deux inégalités renvoient à des analyses différentes de l’inflation et du chômage. L’inégalité I - S < 0 du traité de la monnaie explique à la fois la baisse des prix et le chômage. La baisse des prix car I - S < 0 signifie un excès d’épargne sur l’investissement, donc une insuffisance de la consommation jointe à une insuffisance de l’investissement, ce qui conduit à un faible niveau général des prix, et du chômage car la faible demande de consommation induit une faible incitation à investir donc un sous-investissement et par suite un sous-emploi. On va donner très vite un soubassement keynésien à la relation de Phillips-Lipsey, mais qui sera un soubassement keynésien du Traité de la monnaie (1930) donc d’un Keynes qui n’est pas encore keynésien finalement. La relation de Phillips-Lipsey est devenu très vite une pièce maitresse du Keynésianisme. La politique keynésienne de lutte contre l’inflation ou le chômage se referait donc à la relation de Phillips-Lipsey. Cette politique keynésienne de lutte contre le chômage et l’inflation consistait à souffler alternativement le chaud et le froid. Dans les période de marasme économique (période où le chômage est jugé excessif), la politique dite keynésienne pratiquait alors la relance. La relance en abaissant les taux d'intérêt, en augmentant le déficit public, etc .. et cela sans crainte de relancer en même temps l’inflation puisque l’inflation, selon la relation de Phillips-Lipsey, était le prix à payer pour réduire le taux de chômage. Inversement, dans les phases de surchauffe où l’inflation était jugée excessive, on appliquait une politique de rigueur voire d’austérité, donc sur le plan monétaire, on élevait les taux d'intérêt de manière à ralentir l’investissement et sur le plan budgétaire on diminuait les déficits voire on recherchait un excédent, tout cela en vu de ralentir la demande, quitte à augmenter le taux de chômage. Donc régler le problème de l’inflation était d’accepter une hausse du taux de chômage. 

Les anglais, à cette époque, s’étaient fait les champions de cette politique et lui avait donner comme nom la politique de «stop and go».

Au début des années 1970, un phénomène nouveau apparait. Jusqu’à cette époque, l’inflation et le chômage semblaient s’exclure l’un et l’autre. A partir de 1970, l’inflation et le chômage se développent et ne s’excluent plus l’un et l’autre. La relation de Phillips-Lipsey ne marche plus. Ce phénomène nouveau a été baptisé la «stagflation» qui contredit donc la relation de Phillips-Lipsey. Ce phénomène a profondément troublé les keynésiens car elle a montré que puisque la relation de Phillips-Lipsey ne fonctionne plus, c’est que peut-être que les fondements théoriques qu’on lui avait donné n’étaient pas valables. C’est ainsi qu’on arrive alors dans les années 1970 à une crise du Keynésianisme. Beaucoup se sont alors convertis à la doctrine rivale du Keynésianisme: le Monétarisme.

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