Rationnement du crédit et conditions « hors Prix » : l'analyse de Modigliani
Lettre type : Rationnement du crédit et conditions « hors Prix » : l'analyse de Modigliani. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 28 Décembre 2013 • Lettre type • 432 Mots (2 Pages) • 805 Vues
A- Rationnement du crédit et conditions « hors Prix » : l'analyse de Modigliani et
Jaffee
D.M. Jaffee et F. Modigliani ont les premiers présenté une analyse du comportement du rationnement du crédit par les banques. Ils le définissent comme « la situation dans laquelle la demande de crédit commercial excède l'offre de ces crédits au taux d'intérêt commercial pratiqué par les banques ». Le prix, le taux d'intérêt n'équilibre donc pas l'offre et la demande sans que cela puisse être attribué à une pratique d'administration du marché par les pouvoirs publics.
Cette situation trouve son origine dans le comportement des banques. Jaffee et Modigliani en proposent l'interprétation suivante. Les banques etablissent des clivages au sein de leur clientele en fonction du risque qu'elle represente. Elles aboutissent ainsi à l'établissement de classes qui regroupent les clients à l'égard desquels elles ont un comportement homogène et en particulier à l'égard desquels elles pratiquent les mêmes taux d'intérêt.
Mais les clients situés à l'intérieur d'une même classe de taux d'intérêt représentent pour les banques des risques différenciés. Il est donc rationnel du point de vue de ces dernières de limiter leur crédit aux clients à l'égard desquels elles pratiqueraient un taux d'intérêt plus élevé, si les taux étaient fixés en fonction de chaque cas particulier, et, inversement de ne pas rationner
les clients pour lesquels une attribution individuelle de crédit se ferait à un taux plus faible que celui de la classe dont ils relèvent. Les banques ont une fonction d'offre specifique pour chaque demandeur. La spécification de la fonction d'offre s'opère au travers des conditions « hors prix ». Celles-ci concernent les conditions d'obtention du crédit : échéances de remboursement, garanties hypothèque, ou garantie sur le patrimoine personnel, apport personnel à l'opération... Au travers des conditions hors prix les banques sélectionnent leurs clients en posant des conditions d'accès inégales en fonction du risque qu'elles estiment encourir.
Si les taux d'intérêt augmentent, le degré de rationnement augmente. En effet, le risque de défaut présenté par certains clients sera accru par l'élévation de la charge d'intérêt. Le rationnement portera donc plus fortement sur le demandeur de crédit déjà rationné. L'incidence de l'aggravation du rationnement sera donc très différente selon les catégories de clients. Elle sera totalement évitée à certains et beaucoup plus rigoureuses que ne l'indique l'observation globale pour d'autres. Prise en compte de la part de marché, et conditions hors prix se conjuguent pour défavoriser dans l'octroi du crédit les petites entreprises par rapport aux firmes importantes.
Ces pratiques microéconomiques de rationnement peuvent être renforcées par la mise en oeuvre d'une politique globale de limitation du crédit par la Banque centrale.
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