Les revenus des dirigeants

2 Leur rémunération

1 Les différentes composantes

Comme certains hauts cadres, les dirigeants peuvent recevoir différents types de revenus. Le salaire de base n’est effectivement qu’une composante de la rémunération globale, et peut parfois n’en représenter qu’une toute petite partie. Le type de rémunération dépend bien-sûr de la forme juridique de l’entreprise où travaille un dirigeant. Ainsi, le dirigeant d’une grande entreprise peut se voir attribué beaucoup plus de types de revenus que celui d’une entreprise individuelle.

Le patron d’une SA reçoit en général un salaire de base, auquel s’ajoutent les dividendes si sa société fait de bons résultats. Mais ces deux sources de rémunération sont loin d’être les deux seules possibles. Ainsi, la part variable de leur rémunération ne cesse d’augmenter avec le temps. Selon un rapport publié par l’Autorité des Marchés Financier (AMF) le 9 juillet 2009, cette part variable constitue en moyenne 52% de la rémunération globale, et la quasi-totalité des entreprises y ont recours. (Echantillon de 60 grandes sociétés françaises cotées à la bourse) Le rapport ajoute par ailleurs que cette part variable est directement conditionnée, dans la totalité de l’échantillon observé, par la performance de l’entreprise, avec des critères retenus quantitatifs (taux de rentabilité par exemple), qualitatifs (bonne mise en œuvre de la stratégie du groupe) ou les deux à la fois.

• Le salaire de base

Dans les sociétés anonymes, le salaire de base du dirigeant ne peut être fixé que par le Conseil d’Administration. La loi « Nouvelles Régulations Economiques » (NRE) de 2001 oblige par ailleurs à le publier annuellement dans le rapport de gestion. Il représente une part de plus en plus faible dans la rémunération globale, notamment aux Etats-Unis. Mais le salaire des dirigeants français ne cesse de rattraper le niveau de celui des dirigeants américains ou britanniques. Il peut ainsi parfois dépasser le million d’euros, même si cela reste très rare.

• La prime de bienvenue (« golden hello »)

Cette indemnité est versée à un dirigeant, voire à un cadre supérieur, pour l’inciter à rejoindre l’entreprise qui est prête à lui verser. Il existe en effet une concurrence certaine sur le « marché des dirigeants » et les entreprises n’hésitent plus à mettre la main à la poche pour se doter du meilleur dirigeant possible. La prime de bienvenue représente en quelque sorte le pendant du parachute doré. (« golden parachute ») Elle est également considérée comme une solution aux clauses de non-concurrence. En effet, lorsqu’un dirigeant quitte son poste, il doit souvent respecter une clause de non-concurrence, qui lui interdit de rejoindre une autre entreprise du même secteur pendant une durée fixée dans la clause. Pour lever cette interdiction et être embauché dans une autre société concurrente, le dirigeant doit indemniser l’entreprise qu’il vient de quitter, ce qui peut facilement se révéler dissuasif. Or, cette prime de bienvenue permet de financer cette indemnité et facilite le changement de dirigeant. Cette pratique reste néanmoins relativement rare en France, elle est bien plus usitée aux Etats-Unis.

• Les bonus

Le bonus représente une forme de rémunération variable, il peut parfois dépasser le salaire de base. Son attribution dépend de l’atteinte ou non de certains objectifs, le plus souvent quantitatifs. Par exemple, un dirigeant se verra gratifié d’un bonus s’il atteint un certain seuil de chiffre d’affaires, s’il améliore ce dernier d’un certain pourcentage etc. Ce type de revenus est donc de prime abord directement lié à la performance de l’entreprise, car le dirigeant, pour la percevoir, doit améliorer la performance.

Toutefois, dans le contexte de crise actuelle, certains dirigeants choisissent de renoncer à leurs bonus. Cela a été le cas des dirigeants de certaines banques françaises, tels que la BNP ou le Crédit Agricole en 2009, notamment pour éviter des réactions défavorables relayées par les médias.

• Les actions gratuites

Un certain nombre d’actions est donné à titre gratuit au dirigeant. Il n’y a donc que des avantages, dans la mesure où le dirigeant n’a pas à débourser le moindre

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