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Les Vraies Lois De L'économie - Jacques Généreux

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Par   •  5 Novembre 2014  •  2 632 Mots (11 Pages)  •  1 820 Vues

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Loi n°1 : LES LOIS DE L’ECONOMIE SONT LES LOIS DES HOMMES.

Si elles existent, les lois de l’économie ne sont pas une mécanique naturelle et invariable. Elles sont fondées sur des conventions, des règles et des institutions créées par et amendables par les hommes. Les lois de l’économie énoncées comme des lois de science physique s’appuient sur des postulats qui ne sont jamais vérifiés. Si l’économie est une science c’est d’abord une science sociale dans le sens où elle adopte les méthodes rigoureuses de la science en prenant en compte les conventions, les règles et les institutions créées par les hommes.

Loi n°2 : CE QUI A DE LA VALEUR N’A PAS DE PRIX.

La valeur ne réside pas dans les seules productions marchandes, mais dans toute activité qui contribue à la satisfaction des besoins humains. Et même dans la sphère marchande, la valeur ne se mesure pas par le seul prix des biens. La notion de valeur a fait l’objet de différents développements de la science économique. Il en ressort une distinction entre valeur d’usage et valeur d’échange et une affirmation de la vision subjective de la valeur : « la valeur n’est pas inhérente aux biens,…, la valeur n’existe pas hors de la conscience des hommes. » Toute activité qui satisfait donc aux besoins humains est porteuse de valeur et le prix n’est pas le seul étalon de valeur.

Loi n°3 : LA LOI DU DESEQUILIBRE GENERAL.

Le libre jeu de la loi de l’offre et de la demande conduit au déséquilibre général des marchés. La théorie centrale de l’économie néoclassique est que dans une économie organisée en marchés concurrentiels, par le jeu de l’offre et de la demande, un équilibre général est possible et cet équilibre est stable (en cas de choc, on revient à la situation d’équilibre). Cette théorie est infirmée par les résultats de la science économique puisque les conditions d’un équilibre général ne sont jamais atteintes notamment la condition de concurrence pure et parfaite qui suppose transparence de l’information, atomicité, homogénéité des produits, parfaite mobilité des facteurs de production, libre accès au marché. La loi de l’offre et de la demande aboutit plus un déséquilibre général des marchés.

Loi n°4 : LE MARCHE NE FAIT PAS LE BONHEUR.

En l’absence d’une régulation politique forte, la libre concurrence ne garantit en rien un usage efficace des ressources et détourne même celles-ci de leurs emplois les plus urgents et les plus légitimes pour l’humanité. Une autre croyance bien ancrée est que l’économie de marché est le système qui alloue de la manière la plus optimale les ressources et ce qu’elle que soit le critère d’optimisation. Cela veut dire que l’économie de marché étant la plus efficace pour la production des richesses doit être la norme, les questions de justice sociale interviennent après pour la redistribution. Or cette croyance est ébranlée par trois faits : d’abord, le fait qu’il n’existe pas de marchés parfaitement concurrentiels sans régulation, ensuite ce modèle ne permet pas de gérer les biens publics (les biens utiles à tous et non exclusifs) enfin il ne prend pas en compte la gestion des externalités (sans incitation, une entreprise privée n’a pas intérêt par exemple à investir dans la protection de l’environnement).

Loi n°5 : L’ETAT NE FAIT PAS LE BONHEUR.

Il n’y a pas plus de domaine réservé à l’Etat que de domaine réservé au marché. Au nom de la justice et de la gestion des effets externes des actes privés, le politique peut intervenir dans tous les domaines d’activité. Mais, pas plus que le marché, l’Etat n’est pas capable de produire un optimum social en appliquant des règles quelconques qui lui seraient dictées par la science. Il ne peut s’approcher de l’optimum qu’au travers d’une vraie démocratie qui reste, hélas, à construire. L’histoire nous montre que l’Etat est moins efficace que le marché pour la production et la distribution des biens privés. Existe-il alors un domaine réservé à l’Etat et un domaine pour le marché ? La théorie économique ne permet pas de démontrer que là où le marché est inefficace que l’Etat le serait plus. Elle démontre néanmoins la nécessité d’institutions de régulation capables de résoudre les problèmes d’échange. Le débat démocratique reste le meilleur moyen de déterminer quelles activités doivent relever de la sphère publique ou privée. Ces choix peuvent varier dans le temps et selon les territoires.

Loi n°6 : LA VERITABLE EFFICACITE C’EST LA JUSTICE, LA VERITABLE JUSTICE C’EST L’EGALITE DES LIBERTES.

Loin d’être séparable du choix d’un système économique, la justice est le problème économique majeur et intrinsèquement lié à toute question économique. Et ce pour deux raisons : toute action en vue d’assurer un usage plus efficace des ressources affecte la répartition du bien-être entre les individus et soulève donc le problème de la juste répartition. Si l’efficacité d’une société se définit par l’adaptation optimale de ses moyens aux fins qu’elle poursuit, une société efficace est avant tout une société juste ; et s’il n’existe à ce jour aucune définition universelle et incontestée de la justice, un quasi-consensus se dégage néanmoins pour penser qu’une société juste offre une égale capacité d’exercer les libertés qui permettent aux hommes et aux femmes de mener leur vie selon leur conception.

Loi n°7 : LA MAUVAISE CONCURRENCE CHASSE LA BONNE.

La généralisation d’une concurrence parfaite serait une catastrophe économique. Car les vertus de la concurrence ne tiennent pas seulement à la liberté des acteurs, mais aussi aux institutions et réglementations qui l’empêchent de dégénérer en guerre économique. Il est inutile d’énumérer les vertus de la concurrence. En revanche, la concurrence peut être pervertie et induire des coûts sociétaux (environnement, santé, sécurité alimentaire) et produire des ravages sociaux (licenciements, moins disant social, …). La concurrence n’est bonne que s’elle est encadrée par des normes et des règles qui veillent sur l’intérêt général. D’où la difficulté quand il s’agit de compétition mondiale.

Loi n°8 : L’IMPÔT N’EST PAS UN PRELEVEMENT OBLIGATOIRE.

La baisse des impôts n’est pas plus prioritaire que la baisse du prix des automobiles, puisque tous les biens privés ou publics, marchands ou non marchands, sont également

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