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Les Determinants De Vote

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Par   •  4 Avril 2013  •  3 053 Mots (13 Pages)  •  1 504 Vues

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Les déterminants du vote : que reste-t-il du vote de classe ?

« Les gens pensent politiquement comme ils sont socialement. Les caractéristiques sociales déterminent les caractéristiques politiques » P. Lazarsfeld

Cette assertion met en exergue le caractère déterminant des attributs sociaux sur les comportements politiques des individus.

Cela se vérifie-t-il dans l’explication des comportements électoraux ? S’interroger sur la permanence d’un vote de classe induit une définition préalable de ce terme.

[ajout : définition de la classe selon le grand Larousse « groupe d’individus ayant une place historiquement déterminée au sein de la société et se distinguant par son mode de vie (habitat, éducation, travail), son idéologie, et, pour les marxistes, par sa place dans le processus de production, à la fois réelle et vécue comme telle par ceux qui la composent »]

On peut d’abord partir d’une définition marxienne de la notion de classe sociale. Terme très connoté puisque, chez Marx, il n’existe pas de classes sans lutte de classes. Celles-ci structurent les rapports sociaux. Il distingue le caractère tangible de la classe sociale via la notion de classe en soi et celui plus subjectif attaché à la notion de classe pour soi.

Weber critique et enrichit le modèle marxien en distinguant les dimensions économique, statutaire et politique des classes.

La dimension économique renvoie à un groupe d’individus ayant une situation et des intérêts objectifs communs. La dimension statutaire renvoie au rôle et à la fonction sociale de ces individus et se traduit par le degré de prestige et d’honneur dont jouissent ceux-ci dans la société. La notion de classe intègre alors le champ politique lorsque ces deux dimensions sont réunies.

De nos jours, ces deux définitions canoniques paraissent dépassées pour qualifier les clivages sociaux existant dans les sociétés occidentales. Doit-on pour autant laisser de côté le facteur « classe » dans les déterminants du vote ?

Autrement dit,

Dans quelle mesure doit-on et peut-on moduler la notion de « classe sociale » aujourd’hui pour en réhabiliter ou non la pertinence dans l’analyse sociologique des choix électoraux ?

I. Années 1940 – 1970 : prégnance et remises en cause de la classe comme déterminant majeur du vote

Dans un premier temps, nous allons présenter les théories qui mettaient en avant au cours de cette période le poids de la classe sociale dans les déterminations du vote ainsi que les critiques dont elles ont fait l’objet par la suite.

1. Corrélations systématiques entre classe sociale et préférences politiques

Plusieurs écoles de pensée :

- Ecole de Columbia. Années 1930-1940, principal auteur : P. Lazarsfeld. A montré que les campagnes électorales avaient un effet limité sur les choix électoraux finaux. Les choix des électeurs seraient davantage liés à des déterminants socioculturels.

- Ecole du Michigan Années 1950. Principaux auteurs : Campbell, Converse, Miller. Focalise sur les variables dites lourdes : classe, religion, patrimoine en insistant sur les systèmes de valeur que la combinaison de celles-ci génère. La variable-clé est l’identification partisane : inertie des préférences politiques, la mobilité dans les choix électoraux reste un phénomène marginal.

- En France, les mêmes analyses : Richard Rose, Michelat et Simon : association entre variables lourdes (classe sociale objective et subjective et religion) et choix politiques. Modèle dominant d’interprétation du comportement électoral dans les années 70.

Dans ces analyses, la classe sociale est un des déterminants primordiaux du vote.

2. Remises en cause de cette démarche : l’individualisme méthodologique

Ces analyses ont fait l’objet de remises en cause car jugées trop déterministes et donc simplistes.

- thèse de l’électeur consommateur : Ecole du public choice : Downs (1957 – An economic theory of democracy), Tullock et Buchanan. Electeur devient le frère jumeau de l’homo oeconomicus. La décision de vote est assimilée à une décision d’achat, l’achat d’un parti politique. Comme un consommateur ordinaire, l’électeur réagit à l’éventail des biens qui lui sont proposés (candidats, programme). Egalement influencé par habitudes d’achat (votes passés), par la préférence éventuelle pour certaines marques (identification partisane) et par la pression de certains groupes de référence (voisinage, milieu professionnel et familial). Chaque élection offre l’occasion d’une nouvelle décision d’achat, car les biens ne sont jamais identiques.

S’oppose à l’école du Michigan car insiste sur la rationalité des agents et sur un calcul coûts/avantages d’où sont exclues toutes déterminations sociales.

- le vote sur enjeux : théorie qui émerge avec l’arrivée sur la scène politique américaine de nouveaux votants : femmes et noirs. Ceux-ci n’ont pas d’affiliation partisane préexistante et seraient donc plus autonomes dans leurs choix électoraux. Rôle plus important accordé à la conjoncture proprement politique de l’élection. Les conditions d’un tel vote sont les suivantes : il faut que les électeurs aient une position claire sur les enjeux de l’élection, qu’ils perçoivent des différences entre les positions des candidats sur ces problèmes et qu’ils votent pour un candidat parce qu’il a la même position qu’eux sur cet enjeu.

Insiste sur la rencontre d’une offre et d’une demande électorales dans un contexte électoral particulier, ex : De Gaulle en 1962 : enjeu = dispositif institutionnel établi en 1958, Le Pen : enjeu est l’immigration.

Ces théories supposent la prédominance d’un électeur rationnel, informé et calculateur ce qui ne saurait être le cas de tout l’électorat mais plutôt d’une minorité et ce qui a amené certains à insister sur le poids de l’appartenance sociale sur la décision de vote.

II. Tentatives de réhabilitation du vote de classe via la catégorie socioprofessionnelle

Dans cette deuxième partie, nous allons présenter les auteurs (N. Mayer surtout) qui ont tenté de réhabiliter le poids de la classe sociale dans les déterminants du vote à travers

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