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Le rôle Des Firmes Touristiques Dans Le développement Du Tourisme Au Maroc

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Par   •  22 Décembre 2013  •  1 479 Mots (6 Pages)  •  1 006 Vues

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à l’heure où la Vision 2010 s’achève et où la Vision 2020 la relaie, le bilan

de la stratégie touristique que le Maroc a déployée à partir de 2001 est globalement

positif au regard des objectifs fixés, comme l’attestent les arrivées internationales

passées de 4,4 à 9,2 millions entre 2001 et 2010. Au-delà des chiffres,

la performance du Maroc est surtout d’avoir, dans un temps très court,

structuré son territoire touristique et édifié une économie touristique alignée

sur les standards européens. De nombreuses études ont fait le bilan de cette

stratégie en termes de lits construits, d’emplois créés, de flux captés. Ipemed

a choisi de se concentrer sur un aspect moins connu : la contribution du secteur

privé, particulièrement des firmes touristiques européennes, à ce succès.

L’État marocain a souhaité laisser le champ libre aux groupes touristiques

internationaux dans la planification de l’offre, estimant que seuls de tels «aménageurs-

développeurs» seraient en mesure de soutenir l’ambition du projet.

Organisée à travers des conventions-cadres d’investissement et d’incitation

en faveur des investissements directs étrangers (IDE) touristiques, leur implication

a effectivement contribué au développement de l’économie touristique

marocaine. Par leur capacité à mobiliser des volumes massifs de touristes, les

firmes ont structuré le marché et le territoire touristiques, en favorisant la

croissance de la fréquentation et l’édification d’une offre locale de services

touristiques. Par leur stratégie d’exploitation, elles ont par ailleurs produit des

effets de régulation sur l’économie marocaine, en diffusant des procédés de

normalisation et de formalisation du secteur touristique, et en favorisant des

transferts de compétences du Nord vers ce pays du Sud de la Méditerranée.

En orchestrant la structuration du territoire touristique marocain et son

intégration dans le marché touristique européen, les firmes ont concouru aux

recompositions sectorielles, territoriales et socio-économiques résultant du

mode de développement pour lequel le Maroc a opté au début des années

2000 : aménagement du territoire, promotion de l’économie de marché, alignement

sur l’économie européenne, etc. Dans le cas plus particulier du tourisme,

les recompositions reposent sur un renforcement et un approfondissement

des mobilités touristiques euro-marocaines et sur une convergence

normative et économique dont les firmes touristiques constituent les principaux

agents. Ces dernières ont posé les fondements d’une intégration euromarocaine

par le tourisme favorable à l’ancrage durable du pays dans l’économie

européenne. Mais le rôle de régulateur de ces acteurs étrangers pose des

problèmes de gouvernance, surtout à l’heure où le printemps arabe incite les

pays de la rive sud de la Méditerranée à revendiquer le renouvellement du

partenariat avec l’Union européenne.

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INTRODUC T ION

en 2001, plusieurs années après avoir renoncé à la planification touristique,

le Maroc a lancé en grande pompe une vaste stratégie de développement

touristique, baptisée Vision 2010, qui devait permettre au pays d’initier

un changement structurel de son économie en faveur du tourisme. Ambitieux

dans ses objectifs – passer de 4,2 millions de touristes internationaux en

2000 à 10 millions en 2010, ce plan décennal visait à faire bénéficier le pays

de l’essor annoncé du tourisme méditerranéen, par la mise en valeur de dotations

touristiques présumées compétitives (patrimoine culturel et naturel, climat,

plages, etc.), mais demeurées sous-valorisées jusqu’alors. Alors que la

Vision 2010 s’achève, et que la Vision 2020 la relaye, les indicateurs de performance

sectorielle montrent que les objectifs chiffrés en 2001 ont tous été

approchés. Ce saut quantitatif a entraîné une mutation structurelle du secteur

touristique, dont l’influence croissante du secteur privé est l’une des dimensions.

En effet, un trait saillant de la Vision 2010 est le rôle central concédé aux

acteurs privés dans la planification : les firmes touristiques1 sont aux côtés des

sociétés internationales d’investissement ceux avec lesquels l’État marocain a

engagé le partenariat le plus étroit, fondé sur des incitations financières et sur

des conventions d’investissement portant sur des grands projets (les stations

balnéaires du Plan Azur notamment). Cette note se propose d’analyser le rôle

de ces firmes dans la mise en oeuvre de la Vision 2010. Elle entend

...

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