Le chômage est-il volontaire ?

Le chômage est-il volontaire?

I. Le chômage semble être le fruit d’une volonté voire d’une nécessité

Au départ "chômer" signifie ne pas travailler ponctuellement et volontairement!

A. Un arbitrage individuel rationnel

1)Le chômage frictionnel: il existe un temps d'ajustement entre la demande et l'offre de L. Les demandeurs d'emplois ne trouvent pas immédiatement un travail adaptés à leur productivité, leur spécialité ou leur position géographique. Ils attendent donc délibérer de trouver l'emploi qui correspond. (pour cette raison que c’est rémunéré)

Pourtant empiriquement on constate des crises durables durant lesquelles le chômage est devenu massif (crise 29, Récession des années 70...)

2)Le chômage est le résultat d'un arbitrage rationnel entre loisir et L. Les périodes de récession et de chômage massif serait donc selon Lucas ("Real Wages Employment and Inflation"1969) des périodes de préférence pour le loisir. En effet, les salaires connaissant des pressions à la baisse dans ces périodes (notamment périodes de déflation), c’est l’effet substitution qui l’emporte (s’ils pensent le choc durable (Phelps, parabole des îles).

Cet arbitrage L/loisir dépend fortement du niveau de salaire car l’idée est qu’on choisit le loisir car coût d’opportunité du travail

3)Le chômage est le fruit d’un refus de travailler pour le salaire en vigueur car il est jugé trop faible. Ainsi, dans sa « Theory of Job Search », Stigler explique que quand ils recherchent un emploi, les chômeurs en refusent plusieurs car ils estiment trouver mieux. Cependant, au fur et à mesure que la recherche se prolonge, les coûts de recherche d’emploi l’amènent peu à peu à réviser ses exigences à la baisse (à diminuer son salaire de réservation) et à un moment donné, il prend le poste qui se présente (qu’il aurait initialement refusé).

→ chômage classique (Pigou) 

Tr : mais, cela suppose qu’ils ont le moyen de survivre hors marché…

B. Le chômage est une nécessité dans certains modèles sociaux

1)Chômage comme conséquence d’une nécessaire protection sociale. S’il n’existe pas de transferts sociaux qui assurent des revenus minimum aux individus, les offreurs de travail n’ont d’autre choix que d’offrir leur force de L qque soit le salaire proposé (cf. XIXe siècle) puisque « l’hypothèse de survie » (théorie de l’exit de Hirschman) n’est pas respectée. → O de L coudée. Donc, pour des questions de justice sociale, certains pays vont mettre en place des revenus d’inactivité et ainsi rendre le chômage rationnel (peut être mis en lien avec l’approche de Sen, Commodities and capabilities, 1999 et l’idée de revenu inconditionnel de base)

2) Chômage comme véritable choix sociétal. Certains modèles (comme le modèle français) peuvent même s'interpréter comme le choix d'une rémunération plus forte du travail (salaires minimums) et une plus forte protection sociale au prix d'un plus fort taux de chômage. En effet, d’une part, le SMIC étant supérieur au salaire conforme à la pté des travailleurs les moins qualifiés, la D de L diminue ; et, d’autre part, le coin fiscal (double du salaire en France) fait que les entreprises raisonnent sur le salaire chargé alors que les travailleurs raisonnent sur le salaire nominal et est donc facteur de chômage (chômage de 10,5% en France) (graphe). Au contraire, aux US, par exemple, peu de charges sur les salaires et salaire minimum très faible car jamais revalorisé pour favoriser l’accès à l’emploi qui est la priorité (donc chômage de 5%) même si c’est au prix d’emplois précaires et peu rémunérés.
Donc ici le chômage est le résultat d'un calcul macro économique qui tient compte des préférences culturelles.

N.B : En partenariat avec l'UNICEF et copilotés par le chercheur britannique Guy Standing, des projets pilotes de revenu de base sont en cours dans des villages ruraux de l'Inde depuis janvier 2011 sur une base de 200 roupies par mois par adulte. Près d'un an après le début de l'expérimentation, celle-ci a déjà montré des résultats positifs sur la nutrition, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'activité économique. (l'exemple est un peu hors sujet mais il claque donc y a moyen de le recaser autre part)

C. Le chômage est un instrument conjoncturel et structurel

1) Courbe de Philips (1958) et arbitrage inflation chômage, avec chômage comme moyen de limiter structurellement l’inflation car baisse des revendications salariales. → ex : UE où BCE lutte prioritairement contre l’inflation → faibles performances en terme de chômage VS US où + d’inflation et chômage moitié moins élevé

2) Le chômage comme outil de flexibilisation du tissu productif à travers notamment l'essor des temps partiels: système de chômage partiel allemand OU dans le polder model, chômage partiel choisi (concerne 60% des femmes) comme outil pour marché du L qui s'adapte mieux à la conjoncture, qui répond plus vite aux besoins de l’O

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