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Le « Тravail » de gentrification : les transformations sociologiques d'un quartier parisien populaire

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Par   •  1 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  799 Mots (4 Pages)  •  842 Vues

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Le terme de gentrification a été utilisé pour la première fois par R. Glass 1 (1963) pour désigner la transformation d’anciens quartiers populaires du centre de Londres, par l’arrivée de nouveaux résidents de statut socio-éco- mique plus élevé, qui réhabilitèrent progressivement un habitat vétuste et dégradé.

Le même type de processus fut appréhendé par la suite par différents auteurs qui en proposèrent des explications diverses. Le terme a connu une certaine extension lorsqu’il fut utilisé pour désigner la « revitalisation » des centres urbains dégradés, où furent érigés de façon nouvelle des ensembles résidentiels de qualité, mais également des équipements commerciaux et cul-

Catherine Bidou-Zachariasen, directrice de recherche CNRS, IRISES, université de Paris- Dauphine Catherine.BIDOU@dauphine.fr

1. C’est à partir de la connaissance tardive (années 1990) des travaux de R. Glass (1963) qui proposait cette terminologie, que je me suis autorisée à transposer le concept à propos de mes terrains français, même si j’ai bien conscience de la différence des modalités de peuplement urbain et péri-urbain entre des pays comme le Royaume-Uni et la France.

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Paris 7 - - 81.194.22.198 - 24/02/2015 15h31. © ERES

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Espaces et sociétés 132-133

turels, faisant ainsi évoluer la composition sociologique des centres-villes. Ces processus et les façons de les appréhender furent l’objet, dans les pays anglo-saxons et des années durant, de multiples débats dont nous avions rap- porté les principales lignes (Bidou-Zachariasen, 2003).

En France, où ceux-ci demeurèrent longtemps ignorés, quelques travaux existaient à propos de quartiers urbains populaires où des nouvelles popula- tions de types nouvelles classes moyennes ont investi, dans les années 1970, un bâti ancien dégradé ou de type artisanal en déclin, de divers centres urbains. De tels cas avaient été analysés à Lyon, à la Croix-Rousse par Benssoussan (1982), à Paris, dans le quartier Daguerre (Chalvon-Demersay, 1984) et le quartier d’Aligre (Bidou, 1984) sans qu’un terme particulier ne soit forgé. Ces travaux se situaient alors dans la perspective de l’étude de ces « nouvelles » couches sociales, apparues à la faveur du fort développement numérique des professions liées à l’État-providence dans des domaines comme l’éducation, la santé, la culture... Les pratiques résidentielles souli- gnées comme spécifiques de ces couches sociales étaient généralement inter- prétées par ces divers auteurs comme liées à leurs faibles ressources économiques mais également à des processus compensatoires d’identifica- tion sociale et professionnelle.

Le cas dont il sera question ici correspond assez bien au modèle origi- naire, celui de Ruth Glass, mais nous avons choisi de nous situer du côté des acteurs à l’origine du processus de gentrification et du « travail » social multi- dimentionnel accompli

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