La saga Blablacar

La saga Blablacar

Qu’on ait eu l’occasion de l’utiliser ou qu’on ait entendu ses publicités au slogan entêtant (BlaBlaCar BlaBlaCar), on connaît tous Blablacar, PME française spécialisée dans le covoiturage. Le covoiturage est le fait de partager une même voiture entre plusieurs personnes qui ne se connaissent pas nécessairement mais qui effectuent le même trajet. En 2006, Frédéric Mazzella rachète le nom et le site web Covoiturage.fr à Vincent Caron C’est finalement en 2013 que Covoiturage.fr devient BlaBlaCar. L’aventure BlaBlaCar est une véritable saga.  Comment Blablacar est-il devenu une des entreprise française les plus florissante ?

I/ L’émergence de BlaBlaCar

En 2004, l’idée d’un site dédié au covoiturage germe dans l’esprit de Vincent Caron, un étudiant en informatique, qui achète un nom de domaine : ‘covoiturage.fr’.

Frédéric Mazzella étudie à Stanford lorsqu’il commence à faire du covoiturage pour se rendre à son université à la fin des années 1990. Revenu en France, il se heurte à des difficultés pour rentrer en Vendée pendant les fêtes : lors de cette période de l’année, les billets de trains ou d’avions se font rares et coûteux et il ne trouve pas de covoiturage. Finalement c’est sa sœur qui le ramènera au domicile familial. Après cet épisode, il réfléchit à l’idée d’une plateforme en ligne permettant de simplifier le contact entre covoitureurs. Finalement en 2006, il trouve son concept et rachète covoiturage.fr, une plateforme en ligne créée en 2004 par Vincent Caron, un étudiant en informatique, afin de le développer.

Le concept de covoiturage répond à un besoin de se déplacer rapidement et sans payer trop cher. Il s’inspire du principe de l’auto. Cependant, cette dynamique est en train de disparaitre, la méfiance s’étant installée tant du côté des automobilistes que des autostoppeurs (par crainte de l’agression notamment). Apparu dans les années 1980, le covoiturage propose une alternative à l’auto-stop. En 2006, Frédéric Mazzella reprend ce concept et souhaite se différencier de ses concurrents en insistant sur la confiance entre les utilisateurs de covoiturage.fr. Dès 2008, covoiturage.fr devient leader en France. En 2013, l’entreprise change de nom de domaine et crée BlaBlaCar qui connait un succès immédiat.

Aujourd’hui, l’entreprise est en pleine croissance : bien qu’elle ne communique pas son chiffre d’affaires, on l’estime à 10 millions d’euros en 2014. Cela permet à BlaBlaCar d’employer 450 personnes

II/ Comment BlaBlaCar s’est-il emparé du marché du covoiturage ?

Blablacar possède 90% des parts du marché du covoiturage en France. Quelles sont les clés de son succès ?

1/ Rassurer les utilisateurs

Blablacar met tout en œuvre pour rassurer ses utilisateurs.

L’entreprise en partenariat avec AXA propose de prendre en charge gratuitement les garanties additionnelles liées au transport de tiers. De plus, l’arrivée à destination est garantie : en cas d’immobilisation du véhicule, BlaBlaCar s’engage à remorquer la voiture et ses occupants jusqu’à destination.

Les utilisateurs sont également rassurés par la charte de bonne conduite que tout participant accepte de respecter. Chacun s’engage alors à renseigner de véritables informations sur son profil, à respecter ses engagements sur un trajet (partir à l’heure, effectuer le trajet…), à assurer la sécurité de tous en respectant le Code de la route, à être respectueux envers les autres passagers. Et, si un passager se désiste, le conducteur est tout de même indemnisé. C’est bel et bien sur ce principe de confiance que BlaBlaCar se démarque de ses concurrents.

2/ BlaBlaCar possède de nombreux autres atouts pour les utilisateurs

Le covoiturage permet de faire des économies : un billet de train ou d’avions serait bien plus cher. Le conducteur économise sur le prix de l’essence et des péages. L’entreprise estime à 100 millions d’euros l’économie faite par les conducteurs chaque année. De plus, BlaBlaCar mène une stratégie bien rodée sur les prix de ses trajets qui garantit le juste prix au passager. En effet, 3 critères sont mis en avant lors de la sélection des trajets par les clients : le calcul d’un prix conseillé (prenant en compte le prix de l’essence et des péages le tout divisé par 3), un prix plafond (à 1,5 fois le prix conseillé) et enfin une alerte qui signale les prix les plus proches du prix plafond. Ainsi, le passager est assuré de trouver le meilleur prix pour son trajet sans avoir à comparer : il économise du temps et il n’a plus d’inquiétude à se faire.

Par son intitulé même, Blablacar présente le covoiturage comme un outil de rencontre, qui permet de mettre en relation des personnes qui ne se seraient sans doute jamais parlé autrement. En effet, l’un des principes de BlaBlaCar est la convivialité et ce n’est pas moins de 40 millions de personnes dans le monde qui ont tenté l’expérience.

D’autre part, l’entreprise française surfe sur la tendance de la protection de l’environnement : de moins en moins de véhicules circulent grâce à un taux d’occupation des véhicules plus élevé. Ce taux atteint une moyenne de 3 personnes contre 1,6 en moyenne en Europe. BlaBlaCar surf sur cette « nouvelle mode » de se préoccuper de l’environnement.

Autre aspect très ‘tendance’ également, BlaBlaCar permet de développer en France comme à l’étranger une économie de partage, c’est-à-dire la rémunération d’un bien ou d’un service échangé entre particuliers. Cela s’intègre dans une économie qui s’ouvre à un nouveau système d’échange où chacun peut fournir un service sans être professionnel.

3/ Des aspects positifs qui mènent à un succès national et international

On pourrait penser que le covoiturage soit un système destiné aux jeunes étudiants disposant de peu de moyens. En réalité la moyenne d’âge des utilisateurs de Blablacar est de 39 ans. A qui s’adresse le covoiturage ? Aux étudiants qui rentrent dans leur ville d’origine, aux actifs qui travaillent loin de leur domicile, aux retraités qui vont voir leur famille… BlaBlaCar s’adresse donc à tout type de public. Originellement sortit en tant que site web, Blablacar lance en 2009 une application sur l’IPhone store, et, l’année qui suivit l’application fut adapté au système Android. Elle a été téléchargée 21 millions de fois. La simplicité de l’utilisation de l’application (et même du site) est sans doute l’un des facteurs de réussite.

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