La politique énergétique nationale du Mali

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le secteur énergétique au Mali comme dans la plupart des pays africains présente des problèmes d’ordre stratégique et institutionnel. En effet, le manque de politiques énergétiques adaptées au contexte socio-économique de nos différents Pays du fait de la colonisation porte un coup au développement de ce secteur clé et le Mali n’est pas en reste.

La politique énergétique nationale du Mali est alignée sur les politiques d’intégration et de coopération régionales impulsées par les Institutions régionales comme l’OMVS , la CEDEAO et l’UEMOA , et soutenues par les institutions internationales multilatérales et bilatérales.

L’énergie est par nature multisectorielle, et le réflexe de sa prise en compte dans tous les secteurs doit être développé par chacun. Mais ne soyons pas naïfs, nos mécanismes de développement actuels nécessitent également que son développement soit appuyé financièrement, et inscrit pour cela comme une priorité de nos documents stratégiques. Le caractère stratégique et essentiel de l'énergie, les limites des modèles développés jusqu'à présent, nous incitent à nous doter de cadres de pilotage forts et intégrés, propres à accélérer le développement de l'accès aux services énergétiques. La satisfaction des besoins énergétiques essentiels des populations, au service de la réalisation des objectifs de tous les secteurs prioritaires doit être le fil conducteur de notre action.

C’est pourquoi ce sujet, aussi important que d’actualité, présente plusieurs utilités pour le Mali ainsi, le gouvernement pourra s’y appuyer pour définir son plan stratégique dans le secteur ce qui pourra contribuer au développement des autres secteurs comme celui de l’industrie, de l’agriculture, du textile, de la mine pour n’en citer qui ceux-là.

Les deux principaux intérêts sont d’une part, de mettre à la disposition des chercheurs Africains et des étudiants un document portant sur les problèmes touchant le secteur énergétique et les choix stratégiques visant à atténuer chacun d’entre eux. D’autre part, il constituera un support pour les prises de décisions stratégiques et managériales des responsables des structures et du gouvernement.

Au Mali, l’hydroélectricité représente 57,3% de la fourniture totale d’électricité en 2010, contre 42,7% pour le thermique. Les capacités totales installées en hydroélectricité sont évaluées à 156 MW (52 MW pour EDM et 104 MW à Manantali, part du Mali) contre 147 MW de centrales thermiques (dont 117 MW pour EDM-SA et 30 MW pour les producteurs indépendants).

D’après ces données statistiques, l’EDM-SA demeure le principal producteur et distributeur de l’énergie au Mali. Elle dispose de 2 centrales thermiques (à daresalam et à balingué) tous deux à Bamako et gère la distribution de l’énergie issue des centrales hydroélectriques de manatali, felou, selengué et sotuba.

Cette entreprise crée juste après les indépendances se dépare aujourd’hui á de multiples problèmes d’ordre structurel et stratégique car, EDM-SA vient de prouver son incapacité à fournir de l’énergie à toute la population malienne par une programmation hebdomadaire de coupures d’électricité par zone résidentielle.

La centrale électrique de Darsalam le premier site de production d’EDM-Sa face aux coupures intempestives va abriter 20 groupes électrogènes de 18 MW que la société a loué à « Aggreko » une compagnie connue mondialement pour son expertise et ses interventions d’urgence en matière d’électricité. La centrale à combustible de Darsalam mise en service en 1998, consomme l’équivalent de 3 millions de FCFA de gas-oil par heure et produit 18 MW. Tombée en panne, il fallait des mesures pour palier ce manque à gagner en matière d’énergie4.

Malgré les subventions de l’Etat, EDM-Sa est incapable de satisfaire sa clientèle ce qui constitue un facteur de désarroi pour ces derniers, ceci sans compter les coûts élevés des factures d’électricité. Face à cette situation, nombreux sont ceux qui espèrent la venue d’un autre fournisseur d’électricité pour concurrencer l’EDM-Sa afin de permettre la population d’avoir des choix.

L’audit et le choix stratégique étant devenu une condition sinon quo-non pour la réussite de la plupart des entreprises surtout celles évoluant dans le secteur énergétique, la connaissance des réels goulots qui étranglent EDM-Sa devient alors une préoccupation de taille. Des lors certains nombres de questions méritent d´être posées :

La question principale est :

4 Source : Tjikan du 11 avril 2014

- Comment l’audit de la politique organisationnelle d’EDM-Sa pourrait orienter ses choix stratégiques ?

Plus spécifiquement :

- Quels sont les résultats possibles de l’audit ?

- Quels sont les objectifs stratégiques ?

- Quels sont les variables déterminants du choix stratégique (les choix stratégiques à opérer)?

Pour trouver une réponse à toutes ces questions, nous estimons que le thème : Audit et choix stratégique dans le secteur énergétique le cas d’EDM-SA du Mali vient à point.

L’objectif principal de cette étude est de déceler les forces et les faiblesses de gestion d’EDM-Sa et d’apporter des recommandations d’amélioration le cas échéant. En d’autres termes comment l’audit peut contribuer aux choix des stratégies.

Et de façon spécifique, de proposer des recommandations en vue de permettre les décideurs d’opérer des choix stratégiques à court, moyen et long terme.

Notre démarche méthodologique consistera dans une première partie à aborder l’approche théorique à travers une revue documentaire.

Dans un deuxième temps nous aborderont l’approche pratique de notre étude avec des données provenant des enquêtes menées sur le terrain.

PREMIERE PARTIE APPROCHE THEORIQUE

CHAPITRE 1 : CONCEPTS ET GENERALITES SUR L’AUDIT ET LA STRATEGIE

Il s’agit des concepts d’audit en tant que discipline ayant beaucoup de significations et de démembrements, et des concepts de stratégie comme base d’organisation et

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