La dynamique démographique et l'influence sur le comportement d'épargne des ménages

La dynamique démographique et l'influence sur le comportement d'épargne des ménages

L’épargne soit la part du revenu qui n’est pas consommée est une grandeur économique qui peut influencer la croissance. Il est dès lors légitime de s’interroger sur les facteurs qui l’influencent. La dynamique démographique soit l’évolution d’une population liée aux mouvements naturels ou migratoires influence les comportements d’épargne par différents canaux ; d’abord en fonction de l’âge de la personne, puis selon la répartition par âge de la population et enfin à travers le vieillissement de la population.

I)

En France, la dynamique démographique actuelle est marquée par un vieillissement important de la population. Ce vieillissement (qui correspond à la hausse de la proportion des personnes âgées parmi la population totale) a des conséquences sur le plan économique car les personnes âgées, certes inactives, sont des consommateurs et des épargnants.

A)

« La position » d’une personne dans son « cycle de vie », autrement dit son âge, influence son comportement d’épargne, c’est en tout cas l’hypothèse de la théorie du cycle de vie développée par F. Modigliani. Selon la théorie du cycle de vie, plus un individu vieillit, moins il a tendance à épargner, les ménages jeunes commencent donc par s’endetter afin de maintenir leur consommation puis accumulent du patrimoine pendant leur vie active. Le fait d'épargner pendant la période d’activité permet de maintenir un niveau de consommation relativement stable tout au long de la vie malgré la chute du revenu au moment de la retraite. Une fois à la retraite ils désépargnent (accumulation du patrimoine qui est transformé en consommation) afin de pouvoir compenser la baisse de leurs revenus, l'épargne serait donc une consommation différée. Toujours selon cette théorie, la dynamique démographique influencera l’épargne à travers la part personnes âgées dans une société par rapport au nombre d’actifs.

B)

Enfin, un troisième élément démographique peut influencer l’épargne ; il s’agit du vieillissement de la population qui se traduit par une hausse de la part des plus âgés dans la société mais aussi par une espérance de vie plus longue. Le vieillissement s’il ne s’accompagne pas d’une croissance économique plus soutenue doit conduire à une baisse du taux d’épargne notamment pour maintenir un même niveau de consommation plus longtemps.

II)

L’âge n’est pas le seul critère qui peut inciter les individus à épargner : épargne de précaution au regard du contexte économique, volonté de transmettre un patrimoine aux générations suivantes, etc. La théorie du cycle de vie insiste sur la volonté qu’ont les individus de lisser leur revenu tout au long de leur existence. Or, le système de retraite offre aux retraités un niveau de revenu comparable à celui des actifs, ce qui peut limiter l’épargne pendant la vie active.

A)

Ajoutons à cela que l’amélioration du niveau des pensions versées par les systèmes de retraite, rend moins nécessaire la désaccumulation du patrimoine même quand la durée de vie s’allonge. La dynamique démographique influence donc les comportements liés à l’épargne qui vont varier selon l’âge de la personne mais aussi car le vieillissement de la population (par la structure par âge ou par l’allongement de la durée de vie) peut impacter négativement l’épargne bien que cet effet ne se vérifie pas toujours en raison de la présence d’autres déterminants.

...