La Regionalisation
Mémoires Gratuits : La Regionalisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar finamane • 21 Décembre 2012 • 4 307 Mots (18 Pages) • 588 Vues
y a moins de cinq ans la CEDEAO a adopté une nouvelle stratégie fondée sur une nouvelle vision dite « 20 20 ».
Il y est désormais question d’atteindre pleinement l’objectif de réalisation de « la CEDEAO des peuples » à l’horizon 2020. Cet objectif rend légitime , opportun et nécessaire que soient interrogées les perceptions qui émanent des populations , et entre autres des acteurs sociaux et politiques de la région, en ce qui concerne l’organisation , les politiques et les actions communautaires en matière de gouvernance , démocratie , paix et sécurité.
Organisation à vocation économique lors de sa création, la CEDEAO par la force des choses, s’est révélée au monde et aux populations de l’Afrique de l’Ouest sur le terrain de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace commun des 15 Etats membres et surtout sur celui de la paix et la sécurité.
Quels sont ces défis sécuritaires qui ont surdéterminé la CEDEAO ?
Quels sont les stratégies et mécanismes qui sont venus y répondre ?
Quelles perceptions et quelles nouvelles attentes les populations et les acteurs d’Afrique de l’ouest en ont-ils ?
I-Le contexte ouest africain : Enjeux et défis sécuritaires
1-1 une triple fragilité structurelle :
Une fragilité étatique
Pratiquement neuf des quinze Etats membres de la CEDEAO sont, à divers titre, marqués par la fragilité étatique[1]. Dans les cas du Niger et du mali par exemple elle tient déjà delà disproportion entre les capacités avérées de l’Etat et l’immensité d’un territoire faisant plus d’un million deux cent mille km2. Cette fragilité est un facteur de forte élévation des risques pour des pays faisant face entre autres à des menaces politiques (évoluant vers le séparatisme) et à des pressions de convoitise sur des gisements transfrontaliers de ressources naturelles. La fragilité étatique renvoie à trois principaux indicateurs[2] ;
1°) l’absence notoire de capacité et/ou de volonté d’assumer et d’assurer l’Etat de droit, délivrer les services sociaux de base aux populations y compris la sécurité, de manière effective équitable et efficace.
2°) une tendance récurrente à bafouer les droits civils et politiques et singulièrement les droits de l’homme
3°) absence de capacité et/ou de volonté de nouer des partenariats en appui au développement économique et social au service des populations.
L’impuissance (sociale et militaire), l’illégitimité (politique) et/ou la défaillance (économique) constituent les principaux éléments pouvant permettre de parler de la fragilité étatique concernant un pays donné.
La fréquence des coups d’Etat et/ou des crises dans l’appareil sécuritaire sont des marqueurs de la fragilité étatique et de l’instabilité de même que la persistance ou la résurgence de dynamiques conflictuelles qui procèdent de ou débouchent sur un affaiblissement du consensus national garantissant la démocratie et la paix civile.
Une fragilité écologique
L’appartenance totale ou partielle de nombreux Etats de la CEDEAO à l’espace sahélien détermine l’importance que revêtent pour l’Afrique de l’Ouest les risques et menaces liés à la désertification et la sécheresse. Il y a une régionalisation des causes écologiques de crises et de conflits en rapport avec l’impact du changement climatique sur la pauvreté, la stabilité socio-économique et l’avenir de certaines populations nomades ou sédentaires
Une vulnérabilité sociodémographique
La configuration et la croissance démographique de la région constituent un facteur déterminant de l’évolution des sociétés soumises à un processus de forte augmentation et de rajeunissement de la population. Sur une population de plus de 290 millions d’habitants, plus de 45% a moins de 15 ans ; 56% moins de 20 ans et 66% moins de 25 ans. L’Afrique de l’Ouest a l’une des populations les plus jeunes au monde. Son taux de croissance est de 2,5%.
La pauvreté qui affecte particulièrement les couches périurbaines et rurales touche prés de 50% de la population.
1-2 Une sécurité régionale, nationale et humaine particulièrement menacée.
1-2-1 Une récurrence des crises et une persistance des conflits (Casamance, delta du Niger, Mali, Niger) : malgré les avancées notées en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Niger. La conflictualité est nourrie par la résurgence des rébellions elle-même déterminée par des problèmes de gestion des crises d’une part et des facteurs géopolitiques d’autre part.
Même quand les conflits semblent ne devoir être que l’affaire du gouvernement d’un pays la CEDEAO est en réalité concernée et interpellée. A cela plusieurs raisons qui ont d’ailleurs fondé son mandat régional en matière de paix et de sécurité :
1-2-2 Une diffusion régionale des conflits du fait de
La porosité des frontières des pays en crise, de l’existence
De dynamiques transfrontalière au niveau des populations et des acteurs de violence politique ou criminelle
Une circulation transnationale et régionale des combattants et des armes :
On estime à 10 millions la quantité d’armes en circulation en Afrique de l’Ouest, dont la moitié est détenue à titre privé échappant à toute forme de contrôle public. La guerre civile en Libye et l’intervention de l’Otan ont aggravée la situation notamment avec la dissémination de plus de 10.000 missiles issus de l’arsenal du régime libyen défait.
1-2-3 Une acuité des problèmes de sécurité humaine :
Des milliers de morts par noyade dans les aventures de migration clandestine de jeunes de la région vers l’Europe.
Une persécution des migrants noirs sahéliens en Libye. Le drame des populations noires
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