INTRODUCTION A L'ANALYSE MARXISTE
Analyse sectorielle : INTRODUCTION A L'ANALYSE MARXISTE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hafida007 • 27 Février 2014 • Analyse sectorielle • 7 928 Mots (32 Pages) • 830 Vues
LCR Formation 72
INTRODUCTION A L'ANALYSE MARXISTE
Introduction
II existe deux visions fondamentales de la société et donc de l'économie. Certaines analyses réduisent la société à une collection d'individus. D'autres analyses mettent l'accent sur le fait que les individus ne peuvent être pas envisagés indépendamment de la société et des groupes qui la structurent. Le marxisme se rattache à ce type d'analyses, même si le débat sur le degré d'autonomie de l'individu reste ouvert.
1. MARXISME ET ANALYSE DES SOCIETES (la sociologie marxiste)
A. cadre général (et très schématique)
Rapport fondamental de toute société : rapport à la nature.
L'homme transforme la nature par le travail.
Les rapports que les hommes nouent entre eux dans leur travail sont les rapports essentiels pour comprendre une société : les rapports de production.
Analyser les rapports de production suppose de prendre en compte les forces productives :
• l'état des techniques ;
• la division (technique et sociale) du travail
Sur cette « base », se développent les rapports de production, caractérisés notamment par différentes classes sociales.
Le clivage entre classes sociales est essentiel dans la conception marxiste. La lutte des classes ne dépend de la bonne volonté des uns ou des autres, mais renvoie à la logique des modes de production. Aucune classe dominante ne cède volontairement le pouvoir.
L'Etat est l'instrument de la classe dominante de sa « dictature ». La signification du mot dictature doit être approfondie : elle n'est pas forcément synonyme d'Etat autoritaire mais elle signifie que, sur les questions essentielles (même dans le cadre de la démocratie bourgeoise), les mécanismes du pouvoir politique et économique sont tels que, sur les questions décisives, les politiques mises en œuvre) ne peuvent être durablement contradictoires avec les intérêts
fondamentaux de la bourgeoisie. Par ailleurs, il y a également matière à débats sur les formes de la « dictature du prolétariat ».
Dans le capitalisme moderne, la classe ouvrière, le prolétariat constitue une classe dont les intérêts sont irréductiblement opposés à ceux de la classe dominante (la bourgeoisie). L'émancipation du prolétariat est la condition nécessaire à l'émancipation de l'ensemble de l'humanité.
B. quelques précisions nécessaires
Le marxisme n'est pas un catéchisme mort. Il doit être un guide pour l'action, capable d'intégrer l'évolution des sociétés et des connaissances. De multiples questions pourraient être soulevées à ce propos. Nous nous bornerons ici à quelques précisions essentielles
a/ pas de vision mécanique du rapport entre « infrastructure » et « superstructure » : ainsi, le développement des techniques n'est pas indépendant de la structure sociale ;
b/ le clivage entre les classes sociales est essentiel, c'est l'élément moteur de l'histoire des sociétés. La politique révolutionnaire vise à unifier les exploités. Mais la division entre classes n'est pas la seule. Le clivage homme/femme est plus ancien que le clivage entre classes et il conditionne un certain nombre de fonctions essentielles. L'émancipation des femmes est un élément essentiel du programme marxiste-révolutionnaire (cf. séance ultérieure). Les diverses sociétés sont parcourues par d'autres clivages (religieux, nationaux,...) qui peuvent contribuer à brouiller les représentations que les individus se font de la réalité et donc leur comportement. Ces clivages peuvent être utilisés par les classes dominantes.
c/ l'Etat est bien un instrument de la « dictature » de la classe dominante. Cela apparaît en pleine lumière dans les situations où le pouvoir de celle-ci est en danger. Mais l'organisation de l'Etat, ses missions résultent aussi des rapports de force, entre les différentes fractions de la classe dominante, entre dominants et dominés. Les « services
publics » sont le produit de ces rapports de force.
d/ la classe ouvrière aujourd'hui
Les transformations du prolétariat ont suscité beaucoup de controverses au point que certains ne croient plus en son existence.
Rappelons d'abord quelques chiffres à partir des données de l'INSEE :
- les ouvriers représentaient 40% de la population active en 1970, ils en constituent aujourd'hui 28% (30% avec les contremaîtres qui étaient classés avec les ouvriers
avant 1982). Il serait abusif de conclure qu'il s'agit d'une catégorie en voie de
disparition.
- les employés en 1970, formaient 23% des actifs, ils en représentent aujourd'hui 30%. Il s'agit pour les -3/4 de femmes ;
- autrement dit, depuis 30 ans, ouvriers et employés représentent 60% de la population active et constituent les deux tiers des salariés.
- les professions intermédiaires (techniciens, instituteurs, infirmier(e)s, etc.) sont, pour leur part, passées de 11 à 16,5% de la population active.
Ouvriers et employés ont des conditions de rémunération similaires avec un salaire net mensuels pour les temps complets de l'ordre de 1250 € pour les deux catégories (si l'on prend en compte les temps partiels, les revenus mensuels des employés sont assez nettement inférieurs à ceux des ouvriers). Une partie des employés sont soumis dans
leur travail à des contraintes analogues à celles des ouvriers (tâches répétitives, contraintes de rythme). Ouvriers et employés se trouvent aussi dans des situations peu éloignées du point de vie de l'habitat, des difficultés d'insertion professionnelle au début de la vie active, ou de l'accès de leurs enfants aux études supérieures, etc.
Ces proximités ne doivent pas masquer les diversités des statuts au sein de chacune des catégories : dans l'industrie, l'ouvrier qualifié en CDI est différent de l'intérimaire, dans les services, la situation
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